La province affiche un retard dans l'utilisation des nouveaux types de béton, par rapport au reste de l'Amérique du Nord et surtout à l'Europe. C'est le constat que font des experts du génie, réunis pour une conférence internationale aujourd'hui et demain à Polytechnique Montréal.
Le nouveau pont Champlain sera en béton, c'est une certitude. Mais ce béton sera-t-il renforcé de fibres pour lui garantir une plus grande résistance et durabilité comme c'est couramment le cas en Europe et de plus en plus aux États-Unis ? Pour le moment, rien n'est sûr.
Présentement au Québec, seuls deux ponts (à Saint-Jérôme et Québec) et un viaduc (à Montréal) contiennent du béton mélangé à des fibres, dans le cadre d'un projet pilote. Mais il ne s'agit pas du produit avec le plus haut degré de résistance sur le marché. Ce produit a une durée de vie qui peut dépasser 100 ans.
Des projets vont être réalisés au Québec « dans les 12 à 24 mois », promet le professeur Jean-Philippe Charron, directeur du groupe de recherche en génie des structures à Polytechnique Montréal et co-organisateur du colloque.
Son groupe de recherche travaille en collaboration avec la Ville de Montréal, le ministère des Transports du Québec et la Société des ponts Jacques-Cartier et Champlain, afin de les sensibiliser à ces nouveaux matériaux. Lors de la conférence, des donneurs d'ouvrages et des firmes de génie-conseil du Québec auront l'occasion d'échanger avec des experts venus de tous les continents.
Le « super béton » contient des fibres métalliques introduites dans le mélange, ce qui permet de limiter les fissures. Les infiltrations d'eau ou de sel, nuisibles aux infrastructures, sont donc, elles aussi, réduites. « Une structure qui durait auparavant une soixantaine d'années peut se rendre dorénavant à 75 voire 100 ans », explique Jean-Philippe Charron. Ce béton pourrait être utilisé pour des dalles, des parapets, des poutres, des piliers...
Le béton est très présent dans les infrastructures du Québec, que ce soit dans les viaducs, les échangeurs routiers, les barrages hydro-électriques... « Il y a une effervescence dans le domaine de la recherche sur le béton, constate Jean-Philippe Charron. La plupart des grandes villes de la planète ont des ouvrages datant des années d'après-guerre qui doivent être réparées ou remplacées ».
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