Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

Une femme politique irakienne abattue, une activiste blessée

Une femme politique irakienne abattue, une activiste blessée

Une femme politique irakienne a été abattue et une activiste féministe blessée dans deux attaques distinctes menées mercredi par des jihadistes, ont indiqué des sources tribales et militaires.

Sanaa al-Joubouri, qui était candidate aux élections législatives d'avril, a été tuée alors qu'elle était en voiture avec son époux à Charkat, à 300 km au nord-ouest de Bagdad. Khawla al-Joubouri, elle, a été blessée chez elle par des hommes armés, également à Charkat, ont précisé ces sources. Les maris des deux femmes ont été enlevés.

Si elles portent le même nom, Sanaa al-Joubouri et Khawla al-Joubouri ne sont pas liées, mais appartiennent toutes deux à un clan puissant dans cette région.

Les motifs de ces attaques ne sont pas clairs, mais les jihadistes de l'Etat islamique, qui se sont emparés depuis le 9 juin de vastes pans du territoire irakien, prônent un islam radical qui restreint fortement les droits des femmes.

"L'absence d'Etat de droit a mené les extrémistes à violer la loi autant qu'il le veulent", souligne Shedha Naji, de l'ONG Femmes pour la paix. "En ce moment, nous voyons un retour aux vieilles traditions, aux crimes d'honneur, à la violence dans les familles".

Depuis le début de l'offensive menée par les jihadistes, l'Irak est plongé dans le chaos, poussant de nombreux Irakiens à se tourner vers les structures tribales ou claniques.

Des milice chiites très conservatrices et connues pour faire régner une justice sommaire sont également montées en puissance.

Pourtant garanti par la Constitution, le droit des femmes est mis à mal par l'essor des partis politiques fondés sur les appartenances religieuses.

Ainsi, 29 femmes, prostituées présumées, ont été tuées par des hommes armés à Bagdad en juillet, déclenchant la fureur des groupes de défense des droits des femmes, qui soulignent que les femmes avaient plus de droits et de libertés sous le règne du dictateur déchu Saddam Hussein.

"Peu importe qui sont ces femmes, elles doivent être traitées conformément à la loi, et les armes à feu doivent être retirées des mains de quiconque n'appartient pas aux forces de l'ordre", estime Shedha Naji.

"Je m'attends à d'autres attaques de ce genre dans le futur", ajoute-t-elle.

ma/srm/cbo/emb

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.