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Pillay accuse Israël de possibles crimes de guerre et le Hamas d'attaques aveugles (ONU)

Pillay accuse Israël de possibles crimes de guerre et le Hamas d'attaques aveugles (ONU)

Le haut-commissaire de l'ONU aux droits de l'Homme, Mme Navi Pillay, a appelé mercredi à une enquête sur de possibles crimes de guerre commis par Israël à Gaza, et a dénoncé aussi les attaques aveugles menées par le Hamas contre des zones civiles.

Il y a "une forte possibilité que le droit international humanitaire ait été violé, d'une manière qui pourrait constituer des crimes de guerre", a déclaré Mme Pillay qui a demandé une enquête sur chaque incident, citant des destructions de maisons et des civils tués, dont des enfants, par les forces armées israéliennes lors de leur offensive dans la bande de Gaza.

La responsable de l'ONU participe à une réunion d'urgence du Conseil des droits de l'Homme de l'organisation internationale à Genève, au 16e jour d'une opération qui a fait 650 morts du côté palestinien et 31 côté israélien.

Navi Pillay a également mis en cause le mouvement islamiste Hamas, soulignant qu'"une fois de plus, les principes de distinction et de précaution ne sont pas clairement respectés durant les attaques sans discernement menées contre des zones civiles par le Hamas et d'autres groupes palestiniens armés".

Le Conseil des droits de l'Homme s'est réuni à la demande notamment des pays arabes et de la Palestine, pour exiger le respect du droit international dans les Territoires palestiniens occupés.

Concrètement, le Conseil est appelé à se prononcer dans l'après-midi sur une résolution demandant une enquête internationale urgente sur l'offensive israélienne en vue de juger les responsables de "violations et crimes".

"Israël est en train de perpétrer des crimes odieux. Ce que fait Israël (...) est un crime contre l'humanité", a déclaré le ministre des Affaires étrangères palestinien, Riad Malki, devant les membres du Conseil.

"Israël, force d'occupation, cible depuis 16 jours les enfants, femmes, personnes âgées, et les prive de leur droit à la vie à travers des frappes. Il y a une incursion terrestre (...) et cela va entraîner des crimes contre des civils palestiniens", a-t-il ajouté.

De son côté, le représentant israélien auprès du Conseil, Eviatar Manor, a souligné le droit de son pays à "la légitime défense" et a accusé le Hamas de commettre des "crimes de guerre lorsqu'il tire des roquettes et missiles" sur les civils, "construit des tunnels (pour) attaquer des villages" et dissimule des munitions dans les écoles.

"Le Hamas porte toute la responsabilité des victimes gazaouies" et "M. Abbas devrait dissoudre son gouvernement pour montrer sa volonté de paix", a-t-il soutenu, comparant le Hamas à Al-Qaïda, à l'Etat islamique (EI), à Boko Haram et au Hezbollah.

Il a dénoncé la résolution "totalement déséquilibrée" déposée par la Palestine, estimant qu'elle "ne fait que jeter de l'huile sur le feu".

Lors des discussions, Américains et Européens ont fait part de la nécessité d'instaurer immédiatement un cessez-le-feu et de revenir à la table des négociations. La Russie, qui a soutenu la tenue de la session extraordinaire du Conseil, a également invité les parties à cesser les hostilités.

La résolution déposée par la Palestine condamne "les violations généralisées, systématiques et flagrantes des droits de l'Homme et des libertés fondamentales" découlant des récentes opérations militaires israéliennes, estimant que ces attaques "peuvent constituer des crimes internationaux".

Le texte demande par ailleurs de placer les Palestiniens sous "protection internationale immédiate". Il appelle à "une cessation immédiate des attaques militaires israéliennes" et "à mettre fin aux attaques contre les civils, y compris des civils israéliens".

La résolution demande aussi à la Suisse, en tant qu'Etat dépositaire des conventions de Genève - des textes fondamentaux du droit humanitaire -, d'organiser une conférence d'urgence sur la situation dans les Territoires occupés. Une lettre en ce sens, datée du 9 juillet, a déjà été envoyée par le président palestinien Mahmoud Abbas à Berne.

Interrogé mercredi à ce sujet par l'AFP, un porte-parole du ministre des Affaires étrangères suisse, a souligné que "la demande palestinienne a été transmise aux Etats parties" de la 4ème Convention de Genève.

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