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Appui à Louise Mailloux: le magazine Être dénonce une tentative de censure des intégristes religieux

Appui à Louise Mailloux: le magazine Être dénonce une tentative de censure des intégristes religieux
Agence QMI

QUÉBEC - L'éditeur du magazine Être ne mâche pas ses mots pour répondre à ceux qui dénoncent son soutien financier à Louise Mailloux, qu'il s'agisse des intégristes islamistes ou de la chroniqueuse du Journal de Montréal, Lise Ravary.

André Gagnon a mis sur pied une levée de fonds pour soutenir l'ex-candidate péquiste Louise Mailloux, poursuivie en diffamation par la militante Dalila Awada. Cette dernière accuse Louise Mailloux de l'avoir associée, à tort selon elle, à des groupes islamistes. Le tout s'est déroulé dans le contexte du débat entourant la Charte de la laïcité l'an dernier.

Pour lui venir en aide, le magazine de la communauté LGBT vend des chèques-cadeaux, dont 50% des profits sont remis à la cause de Louise Mailloux. L'éditeur espère remettre 5 000$ à l'ex-candidate péquiste.

André Gagnon affirme vouloir ainsi défendre le principe de la laïcité, dont Louise Mailloux s'est fait le porte-étendard, notamment dans son livre La laïcité, ça s'impose. Un article du magazine Être annonçant la levée de fonds souligne également que Louise Mailloux est «une membre de la communauté LGBT».

La librairie L'échange, sur l'avenue Mont-Royal à Montréal, a eu la surprise de voir ses certificats-cadeaux ainsi associés à «Louise Mailloux ainsi que la charte de la laïcité».

«Nous tenons à dire à tous que la politique de la librairie l'Échange est de ne prendre aucune position politique», écrivent les propriétaires de la librairie sur leur page Facebook.

Ils ajoutent qu'ils ne savaient pas que les chèques-cadeaux seraient associés à une cause politique: «Cela étant dit, nous ne ferons plus jamais affaire avec ce magazine».

En entrevue, le gérant de la librairie, Étienne Charbonneau, affirme avoir reçu une dizaine de plaintes de clients et d'appels au boycottage mardi soir. Il craint pour l'impact de la campagne sur son entreprise. «Un sujet qui divise les Québécois comme ça, c'est impossible de s'en sortir indemne», dit-il.

L'affaire a d'abord été rapportée par Lise Ravary sur son blogue du Journal de Montréal. La blogueuse déplore principalement que le magazine n'ait pas averti ses clients que leur nom serait associé une campagne politique. «[...] quel faux pas d’affaires qui mine ce qui est au cœur de toute relation commerciale gagnante, la confiance.»

La défense de l'éditeur

Contacté mercredi matin, André Gagnon a défendu bec et ongles sa campagne de levée de fonds.

L'éditeur affirme d'emblée que les chèques-cadeaux lui ont été remis par les annonceurs comme forme de paiement pour de la publicité dans le magazine. «Avoir l'outrecuidance de me dire ce que je suis censé faire avec mon argent, c'est assez insultant», lance André Gagnon.

«Si des gens, des annonceurs, ont des contrats avec nous et sont choqués par le fait qu'on appuie la laïcité, ils devraient s'adresser à une autre publication, je les en prie», ajoute-t-il.

«Nous, sans la laïcité, on n’aurait aucun droit», dit André Gagnon, au sujet de la communauté LGBT.

André Gagnon affirme que «98% des religions pratiquées au Québec sont homophobes, transphobes». «Alors, on ne viendra certainement pas nous faire la leçon de la part des intégristes, qu'ils soient judaïques comme madame Ravary ou islamistes comme Dalila Awada», dit André Gagnon. Lise Ravary a déjà été membre de la communauté juive hassidique.

André Gagnon a qualifié à de nombreuses reprises de «délires» les propos publiés par Lise Ravary sur le site Web du Journal de Montréal.

Selon lui, certains groupes islamistes tentent de «faire taire la presse en faisant des pressions sur les annonceurs».

«Le jour où des intégristes religieux viendront demander d'établir la censure, comme ça a été fait dans le cas de Charlie Hebdo, ou ils demanderont de ne pas entendre de la musique, dit André Gagnon, peut-être que L'échange réalisera que ce n'est pas une cause politique, la laïcité, mais c'est au contraire une condition démocratique fondamentale.»

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