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Les efforts s'intensifient pour un cessez-le-feu après deux semaines d'offensive contre Gaza

Les efforts s'intensifient pour un cessez-le-feu après deux semaines d'offensive contre Gaza

Le chef de l'ONU et le chef de la diplomatie américaine tentaient mardi d'arracher un cessez-le-feu deux semaines après le début d'une offensive menée par Israël dans la bande de Gaza au cours de laquelle près de 600 Palestiniens ont été tués.

Le secrétaire d'Etat américain John Kerry était au Caire où il a rencontré le chef de l'ONU Ban Ki-moon pour tenter de faire cesser un conflit dans lequel 27 soldats et deux civils israéliens ont également été tués. M. Ban est attendu en Israël et en Cisjordanie occupée et doit rencontrer mardi le Premier ministre Benjamin Netanyahu.

Mais l'armée israélienne affichait toujours sa détermination à poursuivre son offensive, bien qu'elle enregistre avec ce cinquième conflit son bilan le plus lourd depuis son désengagement de la bande de Gaza en 2005.

"Nous allons poursuivre cette opération pour lutter contre le terrorisme", a assuré Peter Lerner, un porte-parole de l'armée.

Le ministre de l'Economie, Naftali Bennett, un faucon, a exprimé lui son opposition à tout cessez-le feu: "Nous payons un prix élevé et nous n'allons pas faire le travail à moitié".

A Doha, où il se sont rencontrés lundi, le président palestinien Mahmoud Abbas et le chef du Hamas Khaled Mechaal ont convenu "d'oeuvrer ensemble en faveur d'un cessez-le-feu", appelé à la fin de "l'agression israélienne" contre la bande de Gaza et à la levée du blocus mis en place depuis 2006, selon un négociateur du mouvement nationaliste Fatah, Azzam al-Ahmad.

L'armée israélienne a lancé le 8 juillet une opération aérienne, baptisée "Bordure protectrice", étendue à une offensive terrestre le 17 juillet, afin de neutraliser les capacités militaires du mouvement islamiste Hamas, qui contrôle la bande de Gaza.

L'objectif affiché est quasi-identique à ceux des quatre conflits précédents: désarmer le Hamas. Il s'agit de faire cesser les tirs de roquettes, détruire les tunnels de transport des armes et arrêter les "infiltrations" en Israël.

Depuis le début des hostilités, quelque 2.060 roquettes ont été tirées et 1.600 impacts comptabilisés en Israël. 396 autres ont été interceptées par le système anti-missile Iron Dome, selon l'armée.

Au Caire, traditionnel médiateur entre l'Etat hébreu et le mouvement islamiste palestinien, M. Kerry a défendu les "efforts légitimes et appropriés" de son allié israélien "pour se protéger" tout en se disant "profondément inquiet" du sort des civils de Gaza, premières victimes du conflit dans l'enclave densément peuplée et assiégée.

Il a promis 47 millions de dollars d'aide aux civils à Gaza.

La violence "doit cesser immédiatement. Ce que nous avons vu ces derniers jours est inacceptable", a de son côté martelé Ban Ki-moon.

Mardi matin, au 15e jour des opérations israéliennes, une quinzaine de Palestiniens ont encore été tués dans les raids aériens et tirs d'artillerie, selon les services de secours locaux. Parmi les victimes, on dénombre une femme enceinte et une fillette de quatre ans à Beit Hanoun (nord, près de la frontière) et cinq membres d'une même famille, dont quatre femmes dans le camp de Deir al-Balah.

Depuis le déclenchement de la guerre, au moins 592 Palestiniens ont été tués et 3.640 blessés, en grande majorité des civils, selon les secours palestiniens. L'armée israélienne, elle, a fait état de 183 "terroristes" tués depuis jeudi le déclenchement de l'assaut terrestre. L'ONU a fait état de 100.000 déplacés par le conflit.

L'armée israélienne a perdu 27 soldats, soit le bilan le plus lourd depuis la guerre de l'été 2006 contre le Hezbollah libanais. La dépouille d'un fantassin du bataillon Golani n'était pas identifiable selon l'armée, les médias israéliens indiquant que tout ou partie du corps a pu être prise par les combattants du Hamas, qui ont revendiqué la capture d'un soldat.

Par ailleurs, mardi matin, les forces israéliennes ont annoncé poursuivre une opération dans "le quartier de Chajaya, connu pour sa forte concentration d'activités terroristes".

Plus de 70 Palestiniens, dont de très nombreux civils, ont trouvé la mort dans cette banlieue à l'est de la ville de Gaza, dans des pilonnages massifs de l'artillerie israélienne. Le pilonnage a été qualifié de "massacre" et de "crimes de guerre" par la Ligue arabe et d'"action atroce" par l'ONU.

L'armée a une nouvelle fois souligné que son ennemi utilisait la population civile comme bouclier humain "en ouvrant le feu sur Israël à partir d'écoles, d'hôpitaux et de mosquées".

Amnesty International a qualifié la poursuite des bombardements sur des habitations civiles et un hôpital "de possibles crimes de guerre" et réclamé "une enquête internationale indépendante".

La tension monte également en Cisjordanie occupée, où un Palestinien a été tué lundi soir, et dans les grandes villes arabes du nord d'Israël.

Ce cycle de violences a été déclenché par l'enlèvement et le meurtre en juin de trois adolescents israéliens, attribués par Israël au mouvement islamiste Hamas, suivis de l'assassinat d'un jeune Palestinien brûlé vif à Jérusalem.

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