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Crash: L'UE prépare des sanctions contre Moscou, les corps envoyés mercredi aux Pays-Bas

Crash: L'UE prépare des sanctions contre Moscou, les corps envoyés mercredi aux Pays-Bas

L'Union européenne définira jeudi de nouvelles sanctions ciblées contre la Russie, malgré un certain assouplissement des rebelles prorusses qui ont permis l'évacuation des dépouilles des passagers du vol MH17, dont les premières doivent être transportées mercredi aux Pays-Bas.

Le Boeing 777 malaisien avec 298 personnes à bord a probablement été abattu par un missile jeudi dernier au-dessus de l'est de l'Ukraine. Selon les Etats-Unis, ce missile serait venu de la zone contrôlée par les séparatistes appuyés par la Russie.

Le train transportant les corps depuis le site du crash, composé de cinq wagons réfrigérés portant l'inscription "Donbass", a terminé sa course mardi dans l'enceinte de l'usine de chars Malychev, a constaté un reporter de l'AFP.

Une activité fébrile régnait à l'entrée avec l'arrivée d'experts internationaux, de semi-remorques, d'ambulances et un ballet de voitures officielles, dont celles de l'ambassade indonésienne.

Les dépouilles devaient être remises à une délégation néerlandaise. Les premières doivent être transportées mercredi par avion aux Pays Bas où l'identification des corps pourrait prendre plusieurs mois, a indiqué le Premier ministre néerlandais Mark Rutte. Cette procédure risque d'être difficile en raison d'un début de décomposition des corps, soumis pendant quatre jours aux températures élevées de l'été ukrainien.

L'avion doit atterrir à Eindhoven, dans le sud des Pays-Bas, d'où les dépouilles seront transportées vers une base militaire à Hilversum, au sud-est d'Amsterdam, à environ 100 km de l'aéroport.

Les boîtes noires de l'appareil malaisien devraient être emmenées par un avion militaire belge en Grande-Bretagne où les renseignements qu'elles contiennent doivent être analysés. Il est peu probable, cependant, qu'ils permettent d'identifier l'origine du tir ayant abattu l'avion malaisien.

Le renseignement américain devait présenter mardi des éléments de preuve accréditant la thèse de la responsabilité des rebelles prorusses dans le crash du Boeing 777 de la Malaysia Airlines dans l'est de l'Ukraine.

"De nombreuses preuves ont déjà été présentées et elles dressent un tableau assez convaincant", a déclaré le porte-parole de la Maison Blanche Josh Earnest.

Côté européen, l'UE établira jeudi une nouvelle liste de personnalités et d'entités russes visées par des sanctions ciblées en raison de leur soutien aux séparatistes prorusses, a annoncé mardi la chef de la diplomatie européenne, Catherine Ashton.

Auparavant, le ministre autrichien des Affaires étrangères, Sebastian Kurz, a indiqué en marge d'une réunion avec ses homologues à Bruxelles que la Commission allait "être mandatée pour préparer des sanctions ciblées dans les secteurs des technologies clés et militaires".

Selon une autre source, les mesures sectorielles envisagées pourraient aussi toucher l'accès aux marchés financiers européens, les biens dits à double usage civil et militaire et le secteur de l'énergie, en particulier pétrolier et gazier. Cela sans qu'on sache s'il s'agirait de sanctions économiques d'envergure dites de "phase 3", dont l'adoption nécessiterait une nouvelle réunion des chefs d'Etat et de gouvernement.

Les gestes d'apaisement des rebelles à l'égard de la communauté internationale, en particulier un cessez-le-feu décrété autour du site du crash, ont été accompagnés de déclarations russes allant dans le même sens.

Ainsi, le président Vladimir Poutine a assuré que "la Russie ferait tout ce qui est en son pouvoir pour une enquête complète, impliquant toutes les parties, en profondeur et transparente".

Pour un expert ukrainien, ces avancées, réelles ou verbales, sont la conséquence des menaces occidentales de prendre de nouvelles sanctions contre la Russie.

"A coup sûr, l'Occident a fait pression sur la Russie et la Russie à son tour sur eux (les rebelles), parce qu'elle était obligée de le faire", a déclaré à l'AFP le politologue de l'université Kiev-Moguila Oleksiï Garan.

Sur le terrain, Kiev a annoncé que le drapeau national a été hissé sur la mairie de Severodonetsk, une ville de 110.000 habitants, à une centaine de km de Lougansk, reprise aux rebelles. L'administration régionale de Lougansk signalait 5 morts parmi la population civile au cours des dernières 24 heures, tandis que l'armée ukrainienne citait le chiffre de 13 soldats tués dans ses rangs.

Les combats se poursuivaient mardi aux environs de Donetsk, chef-lieu de la région séparatiste. Un journaliste de l'AFP a pu entendre des tirs d'artillerie provenant du côté des forces loyalistes dans le village Oktiabrski près de l'aéroport et de fortes explosions.

Kiev reste préoccupé par une forte présence militaire russe. Plus de 40.000 soldats russes sont massés à la frontière russo-ukrainienne ainsi que des centaines d'armes lourdes, a déclaré le secrétaire du conseil de sécurité nationale et de défense ukrainien Andriï Paroubiï devant le Parlement. Cent cinquante chars, 400 blindés et 500 systèmes d'artillerie russes sont massés près de la frontière en face de Donetsk, a-t-il dit.

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