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Korine Côté au Festival Juste pour rire : un excellent premier jet (CRITIQUE)

Korine Côté au Festival Juste pour rire : un excellent premier jet (CRITIQUE)
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Il faudra surveiller de près le premier spectacle de Korine Côté, que la jeune femme lancera officiellement en janvier 2015.

Depuis le début du Festival Juste pour rire, l’humoriste, qu’on connaît notamment grâce à ses participations à Un gars le soir, Cliptoman et Les gars des vues, «s’échauffe» sur la petite scène de la Salle Claude-Léveillée de la Place des Arts. Et, si le contenu que Korine offre dans ce contexte est représentatif de la totalité de son one woman show, on pourrait assister à la naissance d’une grande vedette comique.

Korine Côté, c’est la girl next door, la fille aux allures un peu tomboy qu’on imagine sans peine faire sa place en un claquement de doigts dans un groupe d’hommes. Suffit d’entendre comment elle parle de «l’autonomie de bonheur» relativement courte de la gent féminine et de l’écouter se moquer gentiment de sa mère et sa passion du magasinage pour constater que Korine Côté n’a rien d’une princesse fragile. Elle-même déteste faire les boutiques et dénicher de nouveaux vêtements; voilà pourquoi elle porte souvent les mêmes morceaux. «Je suis un personnage des Simpson», reconnait-elle. Son pire ennemi mode? Les jeans skinny, qu’elle pourfend avec vigueur. Un très bon moment de sa prestation.

Joyeux délires

Mais sa sensibilité, son ironie, son sens de l’observation – incroyablement aiguisé – sont bien ceux d’une femme. Korine sait flairer le potentiel absurde de n’importe quelle situation et nous l’exposer au visage en le grossissant, en l’exagérant, grâce à son imagination débordante, qui la sert à merveille. Elle relève dans ses textes des détails de nos vies de tous les jours et les transforme en perles humoristiques. Par exemple, elle extrapole sur la façon dont l’employé du Tim Hortons raisonne en étalant maladroitement le fromage à la crème sur son bagel ou sur les descriptions des vins qu’offrent les serveurs du Toqué! aux clients. Ça donne parfois lieu à de délicieux délires.

Son numéro sur Les anges de la rénovation, qui a fait mouche au Gala de Mike Ward sur les «Anglos», plus tôt cette semaine, nous a littéralement fait pleurer de rire. Korine est visiblement une adepte de l’émission américaine et en a relevé chacune des caractéristiques. Sa façon de les énumérer – et les amplifier!- est extraordinaire. Vous garderez longtemps en tête une image d’enfant-tronc en sortant de la salle.

Elle vise aussi dans le mille lorsqu’elle traite de «l’abus d’émissions de cuisine» qui sévit présentement sur nos chaînes télévisées («On se fait “gang bagner” par du déglaçage, du caramélisage…») et du langage qui s’y rattache. «Je ne suis plus capable du mot “épicurien”, un mot inventé en 306 avant Jésus Christ par Christian Bégin», argue-t-elle. On s’est également régalé quand elle a livré ses réflexions sur les courtiers immobiliers et leur «besoin d’amour», qu’ils comblent en proposant une panoplie de produits dérivés à leur effigie (bloc-notes, calendriers, etc.)

Korine Côté est encore en rodage avec Premier jet à la Salle Claude-Léveillée de la Place des Arts, ce dimanche, 20 juillet, à 20h30. Hahaha.com pour informations.

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