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Dimanche sanglant à Gaza: plus de 120 Palestiniens et 13 Israéliens tués

Dimanche sanglant à Gaza: plus de 120 Palestiniens et 13 Israéliens tués

Plus de 120 Palestiniens sont morts dimanche dans le pilonnage par l'armée israélienne d'une banlieue de Gaza, faisant de cette journée la plus sanglante depuis le début du conflit, où 13 soldats israéliens ont été tués et, selon le Hamas, un autre kidnappé.

Lundi matin, les services de secours ont annoncé la mort d'au moins 34 autres Palestiniens à Gaza tués dimanche s'ajoutant à ceux déjà comptabilisés.

Dirigeants palestiniens et Ligue arabe ont accusé Israël de commettre un "crime de guerre" en pilonnant Chejaïya, tandis que le secrétaire général de l'ONU Ban ki-Moon a entamé une tournée dans la région pour tenter de mettre fin au conflit qui a déjà tué 472 Palestiniens depuis le début de la campagne israélienne le 8 juillet.

L'Algérie a exhorté M. Ban à prendre toutes les mesures nécessaires pour mettre fin "immédiatement" à l'offensive militaire israélienne.

De son côté, le Conseil de sécurité de l'ONU devait se réunir en urgence dimanche à New York à 21H30 locales, ont annoncé des diplomates. La réunion, publique, a été convoquée à la demande de la Jordanie, membre du Conseil, après un appel en ce sens lancé par le président palestinien Mahmoud Abbas.

Pour l'armée israélienne, la journée de dimanche a été noire également: avec 13 soldats de la brigade d'élite Golani tués, le bilan des militaires morts dans l'offensive monte à 18, un nombre jamais vu depuis la guerre du Liban en 2006. L'armée a aussi comptabilisé au moins 55 blessés.

La branche armée du Hamas a revendiqué dimanche soir l'enlèvement d'un soldat israélien, déclenchant des manifestations de joie dans les rues de la ville de Gaza.

"Le soldat israélien Shaul Aaron est entre les mains des Brigades Ezzedine al-Qassam", le bras armé du mouvement islamiste, a déclaré leur porte-parole Abou Obeida dans une allocution télévisée.

L'armée israélienne a répondu qu'elle était "en train de vérifier".

Deux civils israéliens sont morts depuis le lancement le 8 juillet de l'opération Protective Edge ("Bordure protectrice") pour neutraliser les capacités militaires du Hamas dans la bande de Gaza.

Les forces israéliennes ont fait état de leurs pertes après une journée marquée par le pilonnage sanglant de Chejaïya, située non loin de la frontière israélienne, qui a tué au moins 72 Gazaouis et fait quelque 4.000 blessés, le bombardement le plus meurtrier depuis la guerre de 2008-2009 dans l'enclave palestinienne.

Et avec plus de 100 morts à travers la bande de Gaza, cette 13e journée d'offensive israélienne est devenue la plus sanglante de la campagne militaire.

A Chejaïya, une journaliste de l'AFP a décrit des scènes de carnage et de chaos, tel cet homme éventré, à la tête arrachée.

"Chejaïya est une zone civile où le Hamas a placé ses roquettes, ses tunnels, ses centres de commandement", a justifié l'armée, "cela fait des jours que nous avons prévenu les civils de Chajaya qu'ils devaient évacuer. Le Hamas leur a ordonné de rester, c'est le Hamas qui les a mis dans la ligne de mire".

Le "massacre" de Chejaïya, une banlieue à l'est de la ville de Gaza, a été dénoncé par les dirigeants palestiniens et la Ligue arabe qui ont accusé Israël de commettre un "crime de guerre", alors que M. Abbas appelait depuis le Qatar à une réunion d'urgence du conseil de sécurité de l'ONU.

Le président palestinien devait rencontrer à Doha le chef en exil du Hamas, Khaled Mechaal, qui réclame la levée complète du blocus de Gaza, l'ouverture du poste-frontière de Rafah avec l'Egypte et la libération de prisonniers.

A Doha, où il a entamé sa tournée au Moyen-Orient, M. Ban a pour sa part appelé Israël à "faire beaucoup plus" pour épargner les civils dans son offensive militaire contre la bande de Gaza, condamnant "l'action atroce" de l'armée à Chajaya.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a pour sa part revendiqué "le soutien très fort de la communauté internationale".

"En tant qu'Etat démocratique, Israël utilise des outils de légitime défense pour se battre contre ceux qui nous tirent des roquettes", a-t-il ajouté au cours d'une conférence de presse.

Le secrétaire d'Etat américain John Kerry, qui se rend au Caire ce lundi à la demande du président Barack Obama, a accusé le mouvement islamiste, qui contrôle la bande de Gaza, de refuser "obstinément" un cessez-le-feu.

Au total l'offensive israélienne a fait au moins 472 morts et près de 4.000 blessés, des civils pour l'essentiel. L'ONU à Gaza accueille 81.000 personnes déplacées par le conflit.

L'armée a annoncé dimanche l'intensification de son offensive terrestre, lancée jeudi, pour neutraliser les tirs de roquettes et les tunnels du mouvement palestinien, considéré comme terroriste par Israël et l'Occident.

Ce conflit, le plus sanglant depuis 2009 à Gaza, est le quatrième entre le Hamas et Israël depuis 2006.

L'armée a fait état de 341 cibles visées dimanche. Quatorze tunnels allant vers Israël pour "commettre des attaques terroristes" ont été détruits et 110 "terroristes" tués. Dans le même temps 87 projectiles ont été tirés sur Israël depuis Gaza dimanche, et 1.414 ces 12 derniers jours, selon l'armée israélienne.

Israël a mobilisé 53.200 hommes sur les 65.000 réservistes autorisés par le gouvernement pour l'offensive sur cette petite bande de terre de 362 km2 où s'entassent dans la misère 1,8 million d'âmes, soit l'une des densités de population les plus fortes au monde.

La nouvelle spirale de violence a été déclenchée après le rapt et le meurtre de trois étudiants israéliens en juin, attribués par Israël au Hamas, suivis de l'assassinat d'un jeune Palestinien brûlé vif à Jérusalem.

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