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Les suicides chez les policiers constituent un casse-tête pour les intervenants

Suicides chez les policiers : un casse-tête pour les intervenants
Radio-Canada

MONTRÉAL - Les récents suicides hautement médiatisés de certains policiers ont semé la consternation dans les rangs des forces de l'ordre mais, de toute évidence,l'onde de choc s'est propagée à l'extérieur des postes de police.

L'inquiétude est également palpable au sein d'associations dont la mission consiste à offrir du soutien aux intervenants en situation d'urgence traversant un épisode de détresse.

C'est le cas notamment à La Vigile.

Son directeur général, Jacques-Denis Simard, affirme que des pompiers, des employés paramédicaux, des infirmierset des médecins se présentent régulièrement à la maison d'accueil de son organisme après avoir tenté de mettre fin à leurs jours.

Cependant, il précise que lorsque ce sont des policiers qui franchissent les portes de l'établissement, les intervenants sont toujours un peu plus sur les dents.

M. Simard estime que, dans leur cas, «c'est particulièrement alarmant» car «ils ont plus de facilité à passer à l'acte à cause de la proximité avec des armes et de leurs connaissances sur le sujet».

Il soutient qu'en plus, les membres des forces de l'ordre vivant des moments pénibles se montrent, de manière générale, extrêmement réticents à l'idée de réclamer de l'aide.

Jacques-Denis Simard explique que «ces gens qui portent l'uniforme sont dédiés à leurs fonctions» et qu'ils sont toujours prêts à s'investir profondément pour le bien d'autrui mais qu'«étonnamment, ce sont eux qui ont le plus de difficulté à crier au secours».

M. Simard avance qu'ils «connaissent très bien les moyens pour soutenir les autres» mais que lorsqu'ils arrivent eux-mêmes au bout du rouleau, ils ressentent une «certaine honte» à demander un coup de pouceet tentent donc de surmonter leurs épreuves seuls.

Or, selon lui, ils finissent par se retrouver totalement acculés au pied du mur quand une «difficulté personnelle» vient s'ajouter à leurs préoccupations de nature professionnelle.

Il lance que «ce qui perturbe [leur équilibre] c'est un événement qui vient de l'extérieur [...] ça peut être, [par exemple], le deuil d'un proche» ou encore une rupture.

Jacques-Denis Simard indique que de tels aléas représentent en quelque sorte «la goutte qui fait déborder le vase».

Il se désole de constater que, trop souvent, les policiers ne remarquent pas que l'un de leurs confrères est devenu, au fil du temps, une véritable bombe à retardement.

Il note qu'un collègue suicidaire peut certes semer des indices en lien avec ses intentions mais que, comme le rythme de travail est effréné, «on ne s'aperçoit pas de ce qui peut lui arriver ou on ne s'en soucie pas [si bien que] quand un drame se produit, c'est la surprise totale».

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