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Des Canadiens manifestent contre l'offensive israélienne dans la bande de Gaza

Des Canadiens manifestent contre l'offensive israélienne dans la bande de Gaza
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MONTRÉAL - Des centaines de personnes se sont rassemblées à Montréal et à Toronto, samedi, pour dénoncer l'opération militaire israélienne dans la bande de Gaza.

Les manifestations ont été organisées au deuxième jour de l'offensive terrestre dans la bande de Gaza, après plusieurs jours de raids aériens visant à affaiblir le Hamas, le groupe extrémiste qui contrôle l'enclave palestinienne. Depuis le début des hostilités, le 8 juillet, au moins 330 Palestiniens ont été tués.

À Montréal, plusieurs centaines de manifestants se sont réunis en après-midi au parc Jarry. Plusieurs groupes participaient à l'événement, dont le Conseil central du Montréal métropolitain, le Conseil régional de la FTQ du Montréal métropolitain, la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec, l'organisation Palestiniens et Juifs unis, Tadamon et plusieurs autres. Françoise David, députée de Gouin et porte-parole de Québec solidaire, était également présente.

Ce rassemblement a par ailleurs été marqué par une brève dispute lorsqu'une femme s'est présentée sur place en agitant un drapeau israélien. Terri Allister, une Montréalaise d'origine juive, a déclaré aux manifestants et à des journalistes qu'Israël «a le droit de se défendre».

Un homme, choqué par sa présence sur les lieux, a tenté de lui arracher le drapeau, ce qui lui a fait perdre l'équilibre. Une autre femme lui a donné une étreinte, et fait remarquer que tout ce que les manifestants veulent, c'est la paix.

À Toronto, les manifestants réunis devant le consulat israélien brandissaient des pancartes où l'on pouvait lire «Gaza a besoin de plus que nos prières» et scandaient des slogans pour la «libération de la Palestine».

L'une des organisatrices de la manifestation a déclaré que l'objectif du rassemblement était de dénoncer ce qu'elle a qualifié d'«agression continue d'Israël». Elle a souligné que les manifestants rejetaient le «soutien inébranlable» du gouvernement canadien envers Israël.

À Montréal, Jaoudat Abouazza, qui a quitté la Cisjordanie en 1977 et qui a encore de la famille dans la région, a déclaré qu'il observait douloureusement la tragédie se dérouler sous ses yeux.

«Nous voulons la paix. Nous avons besoin de la paix, a déclaré M. Abouazza, qui a participé à la manifestation avec sa femme et leurs trois enfants. C'est vraiment bouleversant. C'est difficile d'accepter ce qui se passe là-bas.»

Dania Johnson, une Montréalaise âgée de 23 ans, a déclaré que le conflit durait depuis beaucoup trop longtemps et qu'il devait cesser.

«Des enfants qui sont tués, ce n'est pas acceptable, a-t-elle affirmé. Nous devons nous rendre dans la rue et dénoncer (cette situation).»

La députée Françoise David a dénoncé la position du Canada face au conflit.

«La position du gouvernement canadien est honteuse, a déclaré Mme David en entrevue avec La Presse Canadienne. Le Canada, historiquement, avait une position un peu plus nuancée appuyant le droit du peuple palestinien et le droit du peuple israélien à vivre en paix et à se développer librement. Mais là, vraiment, depuis que Stephen Harper est au pouvoir, ce qu'on voit, c'est un appui inconditionnel à Israël, quels que soient les gestes posés».

Françoise David estime que la réaction militaire israélienne est «totalement disproportionnée».

«Ce qui est vécu sur le terrain à Gaza, c'est vraiment une invasion militaire, c'est encore une fois la perte, le deuil de personnes, la destruction de maisons... C'est une réaction totalement disproportionnée de la part d'Israël à des gestes répréhensibles qui ont été commis soit par le Hamas, soit par une faction dissidente», a-t-elle dit.

Par ailleurs, des marcheurs munis de pancartes ont également défilé dans les rues de Vancouver et pressé Israël de mettre fin à ses opérations militaires dans la bande de Gaza. Ils ont également critiqué le premier ministre canadien Stephen Harper.

«Notre gouvernement a été pro-sioniste et nous voulons nous apposer à ça», a fait remarquer Dania Kallas, qui faisait partie du comité organisateur de la manifestation.

M. Harper a eu un entretien avec le premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou samedi pour discuter de la situation.

Un porte-parole du premier ministre canadien a fait savoir que les deux leaders avaient parlé de la nécessité de «faire tous les efforts pour minimiser les victimes civiles». M. Harper a aussi réaffirmé son soutien «au droit de se défendre d'Israël».

D'autres manifestations dénonçant l'offensive militaire israélienne ont eu lieu ailleurs dans le monde samedi. À Paris, notamment, la police a affronté des milliers de manifestants propalestiniens qui avaient défié l'interdiction de manifester. Plus de 30 personnes ont été arrêtées.

Les autorités parisiennes avaient interdit la tenue de la marche d'appui aux Palestiniens après les violences survenues lors d'une précédente manifestation, le 13 juillet. Deux synagogues avaient alors été prises d'assaut par des manifestants.

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Manifestation pro-Gaza à Paris

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