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Netanyahu entre dans Gaza mais espère ne pas y rester

Netanyahu entre dans Gaza mais espère ne pas y rester

Le Premier ministre, Benjamin Netanyahu, en ordonnant l'entrée des troupes dans Gaza, a mis en sourdine les critiques de ses alliés de droite, mais, selon des commentateurs israéliens, il espère s'en tenir à des opérations limitées plutôt que de réoccuper l'enclave palestinienne.

"Bibi" Netanyahu avait le verbe belliqueux vendredi matin en se disant prêt à "élargir de manière significative l'opération terrestre" lancée dans la nuit de jeudi à vendredi dans la bande de Gaza après 10 jours de bombardements.

L'action comme le discours ont été accueillis plutôt positivement à sa droite qui dénonçait un manque d'engagement et de fermeté sur le terrain.

Ainsi, Danny Danon, limogé du poste de vice-ministre de la Défense cette semaine pour avoir vertement critiqué M. Netanyahu et qualifié d'"échec" les opérations militaires, a exprimé vendredi "son soutien" au chef du gouvernement, selon le site internet Ynet.

Dans les rangs du parti ultra-nationaliste Israël Beiteinou du chef de la diplomatie, Avigdor Lieberman, "on attend de voir", en se tenant dans l'immédiat à ligne officielle, bien que la formation ait rompu avec le Premier ministre, le jugeant trop accommodant.

M. Lieberman avait ainsi milité à plusieurs reprise pour une opération d'ampleur, quitte à réoccuper Gaza, évacuée unilatéralement en 2005, mais lui comme ses partisans se sont gardés de renouveler cette revendication vendredi.

"La décision de réoccuper Gaza n'a pas été prise", a dit à la presse le ministre de la Sécurité publique, Yitzak Aharonovitch d'Israël Beiteinou, ajoutant que "les limites de l'opération" faisaient encore l'objet de discussions.

Mais pour les commentateurs israéliens, il est clair que M. Netanyahu n'a pas pour objectif d'engager son armée en profondeur dans Gaza et d'y rester, notant que les opérations menées depuis la nuit de jeudi à vendredi restent limitées à des objectifs précis comme le réseau de tunnels souterrains.

"Il s'agit plus de plusieurs opérations que d'une grande opération terrestre", estime l'expert des questions palestiniennes de la radio militaire, Jacky Khoury.

Le général de réserve et ex-élu du Likoud, Uzi Dayan, abonde dans ce sens.

"Nous n'avons pas l'intention de réoccuper Gaza, c'est clair pour tout le monde", observe le neveu du général Moshe Dayan, le vainqueur de la Guerre des Six Jours, car "on sait comment ça commence et on ne sait jamais comment cela finit", avance-t-il pour expliquer la prudence des autorités.

Dans la presse aussi, on souligne que M. Netanyahu n'a pas envie de se retrouver plongé dans un bourbier à Gaza, avec encore plus de morts civils palestiniens, des condamnations internationales en nombre et des cercueils de soldats en série.

"Netanyahu connaît le calcul politique: les guerres sont un poison, et pas seulement pour les généraux", relève Nahum Barnea l'éditorialiste vedette du Yediot Aharonot.

Le Premier ministre israélien est néanmoins sous pression, étant donné qu'il s'agit de la 4e opération militaire depuis 2005 pour priver le Hamas à Gaza de sa capacité à tirer des roquettes sur Israël.

"Le gouvernement et l'armée ont le soutien de la population mais ils savent bien que ça ne restera le cas qu'à trois conditions très difficiles à maintenir en temps de guerre: que ce soit bref, que les succès soient nombreux et qu'il y ait peu de morts", estime le journal Israël Hayom, considéré comme le porte-voix du gouvernement.

Benjamin Netanyahu, conscient des difficultés, relève qu'il n'y a pas de "garantie de succès à 100%" mais qu'il n'avait plus d'alternative, notamment car la trêve proposée par l'Egypte cette semaine a été rejetée par le Hamas, organisation terroriste pour Israël et l'Occident.

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