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L'assaut terrestre israélien emplit l'hôpital de Khan Younès

L'assaut terrestre israélien emplit l'hôpital de Khan Younès

La situation est "incroyablement difficile", avoue un médecin de l'hôpital Nasser à Khan Younès, un bastion du Hamas dans le sud de la bande de Gaza, où ont afflué les blessés palestiniens dès qu'ont commencé les intenses tirs de chars annonçant l'attaque israélienne au sol.

Des obus de chars ont défoncé des immeubles dans ce secteur, près de la frontière avec Israël, forçant des milliers d'habitants à fuir leur maisons dans l'obscurité, le ciel noir seulement éclairé par les points incandescents des missiles et des roquettes

A l'hôpital Nasser, le personnel, qui comme ailleurs fait des vacations de 24 heures, se tenait prêt à accueillir les premières victimes qui ont commencé à arriver aux petites heures vendredi.

"La situation est incroyablement difficile. Incomparablement plus difficile que pendant la dernière guerre", avoue le docteur Kamel Zaqzouq, en faisant référence à l'Opération "Pilier de Défense" en novembre 2012 qui avait déjà opposé le mouvement islamiste Hamas à Israël.

"La nuit, ce sont les urgences à plein temps", confie le médecin, déplorant que son hôpital manque de matériel médical, notamment pour faire des points de suture.

La morgue de l'établissement a reçu 11 cadavres pendant la nuit de jeudi à vendredi.

Les personnes grièvement blessées, dont beaucoup de mineurs, sont envoyées dans la salle de soins intensifs, comme Khadija Abou Hamad, une jeune femme de 25 ans.

Des éclats d'obus lui ont déchiré le corps. Elle a été touchée à la tête et une partie de son visage est couvert d'ecchymoses noires et jaunâtres.

A un autre bout de la salle, repose Youssef Astal, 23 ans, blessé à l'artère fémorale par une frappe israélienne mercredi, qu'il a fallu amputer. Il a eu davantage de chance que quatre de ses parents, tous tués, dont deux enfants de quatre et six ans.

Le docteur Moataz al-Joubour supervise l'unité de soins intensifs. Il passe son temps à faire des transfusions sanguines, parfois pour rien.

A la réception, en bas, ceux qui sont moins gravement blessés parlent de leurs malheurs en attendant d'être soignés.

"Une frappe est tombée à quelques mètres, terrifié je me suis mis à courir. Ensuite il y a eu une deuxième explosion, puis une troisième, énorme. Les éclats volaient partout", raconte Ibrahim Fayyad, 24 ans, qui était assis devant sa maison vendredi matin quand le chasseur israélien a ouvert le feu. Ibrahim a perdu deux cousins du même âge.

Le docteur al-Joubour travaille à l'hôpital Nasser de Khan Younès depuis plus de cinq ans et "ce n'est pas la première fois", dit-il, qu'il connaît une telle situation.

D'abord, il y a eu la sanglante 0pération israélienne "Plomb Durçi" en décembre 2008-janvier 2009 qui a fait 1.400 morts palestiniens puis "Pilier de Défense" en 2012, 177 morts, en majorité des civils.

A ce jour, l'Opération "Bordure protectrice", engagée dans les airs, en mer et au sol, a fait plus de 270 tués palestiniens et plus de 2.000 blessés, selon des sources médicales à Gaza. Un civil et un soldat israélien ont péri.

Selon les statistiques de l'ONU, un tiers des morts palestiniens sont des enfants.

"Le monde entier regarde pendant qu'on massacre des Palestiniens", s'indigne le docteur al-Joubour.

"Ce sont des innocents, des gens assis près de leur maison et avec leurs familles. Et où peuvent-ils aller?"

sah-agr/hj

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