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Des ressortissants étrangers fuient "une mort sûre" dans la bande de Gaza

Des ressortissants étrangers fuient "une mort sûre" dans la bande de Gaza

De nombreux Egyptiens et autres ressortissants étrangers fuyaient vendredi via la frontière égyptienne la bande de Gaza, où les bombardements israéliens ont fait au moins 277 morts en 11 jours.

Trente-six Palestiniens sont morts depuis le lancement jeudi soir par l'armée israélienne d'une offensive terrestre dans la bande de Gaza destinée à détruire les tunnels sous-terrains qui servent aux opérations militaires du Hamas contre Israël.

"Je ne voulais pas quitter ma maison, mais la nuit dernière a été très difficile, après le début de l'offensive terrestre", explique à l'AFP Souheir Massoud, une Egyptienne mère de quatre enfants qui passait le point de contrôle frontalier à Rafah et attendait de faire tamponner son passeport.

Mme Massoud, mariée à un Palestinien, raconte que les forces israéliennes ont bombardé jeudi soir à l'aide de l'aviation et de l'artillerie leur quartier du côté palestinien de la localité frontalière de Rafah.

Elle dit avoir décidé de quitter l'enclave palestinienne et passer en Egypte pour fuir "une mort sûre" dans la bande de Gaza.

Le climat était tendu vendredi du côté égyptien de la frontière où des chars de l'armée égyptienne étaient stationnés. Le bruit des drones israéliens survolant le côté palestinien était facilement audible.

Des ambulances et des taxis attendaient côté égyptien pour aider les familles ou les blessés palestiniens passant la frontière.

Les autorités égyptiennes permettent l'entrée aux citoyens étrangers, de même qu'aux Palestiniens, mais seulement si ces derniers présentent des "motifs humanitaires", a expliqué un responsable de sécurité.

Pour Oum Ahmed, qui arrive avec ses enfants, le voyage "sous les tirs d'artillerie" entre sa maison et le point de passage a été "extrêmement difficile".

Ébahie d'être arrivée saine et sauve, elle raconte avoir perdu le cousin de son mari, tombé "en martyr aux côtés de la résistance (le Hamas, ndlr)".

"Nous n'avons toujours pas récupéré son corps et nous ne voulons pas perdre un autre membre de la famille", ajoute cette mère de famille.

"Vous nous avez sauvé, vous nous avez sauvé", s'exclame plus loin Elham Abou Daghma, une Algérienne d'une cinquantaine d'année saluant un soldat égyptien.

Derrière elle, des explosions résonnent.

Mariée à un Palestinien, elle s'était installée il y a sept mois à Gaza mais elle est aujourd'hui déterminée à rentrer dans son pays.

Selon elle, la vie dans l'enclave palestinienne était "insupportable" durant cette période. "Il n'y a pas d'eau, ni électricité, ni nourriture".

"Ceux qui ont réussi à fuir craignent pour la vie de leurs proches" restés dans ce territoire palestinien enclavé entre Israël, l'Egypte et la mer Méditerranée.

"Nous avons passé des journées difficiles et ça sera aussi plus difficile pour nos proches qui sont malheureusement restés à Gaza", affirme Mossab, le fils d'Oum Ahmed.

Tenant la main de sa fillette de deux ans, sa soeur Samira a le sentiment d'être revenue à la vie.

"Les bombardements ne font pas la différence entre la résistance (les militants du Hamas, ndlr) et les civils", affirme-t-elle.

Et "nous ne pouvons même pas quitter nos maisons" pour trouver un abri.

"Nous avions pris l'habitude de nous rassembler dans la même pièce, pour rester ensemble au cas où l'on devait mourir".

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