Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

Hollande à Abidjan pour intensifier les liens économiques entre France et Côte d'Ivoire

Hollande à Abidjan pour intensifier les liens économiques entre France et Côte d'Ivoire

Le président français François Hollande a effectué jeudi une visite à dominante économique en Côte d'Ivoire, avant se rendre vendredi et samedi au Niger puis au Tchad pour observer le nouveau dispositif militaire français de lutte antiterroriste au Sahel.

Le chef de l'Etat compte sur ce déplacement pour conforter la place des très nombreuses entreprises françaises implantées en Côte d'Ivoire, dont la France est le premier partenaire commercial.

Quelque 800 d'entre elles, dont 160 représentants de grands groupes, y sont installées. Ces sociétés emploient près de 110.000 personnes, notamment dans les secteurs de la banque, du BTP et du transport, pour un chiffre d'affaire cumulé représentant le moitié des recettes fiscales du pays, selon le chef d'Etat ivoirien Alassane Ouattara.

Mais "les Français ne doivent pas penser qu'ils sont en terrain conquis. Ils doivent montrer qu'ils sont capables d'être les meilleurs", a commenté François Hollande.

Malgré ce rang de premier pays investisseur et deuxième exportateur, les entreprises françaises sont obligées de "chasser en meute" pour décrocher les marchés ivoiriens, a expliqué un conseiller de l'Elysée.

François Hollande est ainsi accompagné d'une quarantaine de patrons français, dont Martin Bouygues, PDG du groupe éponyme, qui construit actuellement le troisième pont enjambant la lagune abidjanaise, projet-phare du gouvernement ivoirien.

M. Hollande a clôturé en début d'après-midi avec son hôte ivoirien un forum économique sur "La ville durable", une thématique englobant autant le transport que l'environnement, des secteurs dans lesquels les entreprises hexagonales sont en pointe.

La Côte d'Ivoire, qui a connu 9,8% de croissance en 2012 et 8,7% l'an dernier, "est en train de redémarrer. Elle apporte de la stabilité, de la sécurité" dans la région, a observé M. Hollande.

"Le rôle de la France est d'être (à ses) côtés pour l'accompagner dans cette mutation", a-t-il affirmé, ajoutant que la Côte d'Ivoire deviendrait émergente "d'ici une dizaine d'années".

Considérée comme la locomotive économique de l'Afrique de l'ouest, la Côte d'Ivoire reste toutefois un pays pauvre, classé par l'ONU parmi les 20 derniers Etats au monde en terme d'indice de développement humain.

La président français s'est ensuite entretenu avec Alassane Ouattara, qu'il avait reçu quatre fois à Paris depuis son élection il y a deux ans.

Justice et droits de l'Homme sont aussi au programme. François Hollande rencontrera des représentants d'ONGs et du Front populaire ivoirien (FPI, opposition), parti de l'ex-président Laurent Gbagbo. Le FPI, "s'il veut exister demain, doit être présent" à la présidentielle de 2015, a-t-il lancé, quand la participation de ce parti est justement discutée en interne.

La Côte d'Ivoire se remet progressivement de la crise post-électorale de 2010-2011, consécutive au refus de l'ex-président Laurent Gbagbo de reconnaître sa défaite face à M. Ouattara.

"La crise est derrière nous. La page de la crise postélectorale est définitivement terminée (...) nous sommes dans un environnement de paix et de sécurité", s'est réjoui ce dernier devant la presse.

Malgré un processus de réconciliation nationale, la plupart des procédures judiciaires relatives à cette crise, qui fit plus de 3.000 morts, sont encore en cours. La société civile qualifie de "sélective" la justice ivoirienne, qui ne poursuit pour l'instant presque que des pro-Gbagbo.

"La justice sera la même pour tous. Il n'y aura pas d'impunité en Côte d'Ivoire", a répondu Alassane Ouattara.

M. Gbagbo, poursuivi pour crime contre l'humanité, est quant à lui emprisonné depuis plus de deux ans à La Haye, en attente d'être jugé par la Cour pénale internationale.

Un accord de coopération en matière de justice, portant notamment sur "la formation des magistrats, la construction de tribunaux et l'amélioration des conditions de détention", selon un conseiller, sera signé entre France et Côte d'Ivoire, pour une dotation globale de 25 millions d'euros.

Vendredi et samedi, la suite de la tournée africaine de M. Hollande au Niger puis au Tchad sera dominée par les questions de sécurité, au moment où la France s'apprête à déployer une nouvelle force antiterroriste au Sahel, baptisée "Barkhane", forte de 3.000 militaires et basée à N'Djamena.

Cette force, agissant en partenariat avec les cinq pays de la zone (Mauritanie, Mali, Burkina Faso, Niger et Tchad), aura pour objectif d'élargir à tout le Sahel l'action de l'armée française contre les mouvements jihadistes.

Le déplacement du président, accompagné des ministres de la Défense et des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian et Laurent Fabius, intervient deux jours après la mort d'un nouveau soldat français au Mali, tué pour la première fois lors d'une attaque suicide.

Le groupe jihadiste Al-Mourabitoune de l'Algérien Mokhtar Belmokhtar a revendiqué jeudi cet attentat .

swi/jf/ms/hm

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.