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Conflit Israël/Hamas: trêve humanitaire en vigueur pour quelques heures

Conflit Israël/Hamas: trêve humanitaire en vigueur pour quelques heures

Israël et le Hamas palestinien ont commencé à appliquer jeudi, à la demande de l'ONU, une trêve fragile de quelques heures pour permettre aux habitants de Gaza soumis à des raids aériens incessants depuis dix jours, de se ravitailler.

Entrée en vigueur à 10H00 locales (07H00 GMT) et devant durer cinq heures, la fragilité de l'arrêt des hostilités a été illustré par le tir de trois obus non-revendiqués de l'enclave palestinienne sur le sud israélien selon l'armée qui n'a pas indiqué dans l'immédiat si elle allait riposter.

Le Hamas a accusé l'armée de "mentir". "Tous les groupes palestiniens continuent d'observer la trêve", a affirmé à l'AFP un responsable du mouvement islamiste en accusant Israël de vouloir "utiliser cela comme motif pour tuer nos combattants".

A la faveur de cette trêve, les rues de la ville de Gaza se sont rapidement remplies de monde, provoquant même des embouteillages après des jours à se terrer dans les maisons pour échapper aux frappes aériennes.

"La trêve est une chance pour les gens de sortir de chez eux, de retirer de l'argent, de se ravitailler", a souligné Abdel Qassam Ataneh, qui comme des dizaines d'autres est venu à la banque pour disposer d'un peu d'argent.

Les quartiers de Gaza portent les cicatrices des bombardements: bâtiments éventrés, infrastructure détruite, meubles et électroménager brisés dépassant des décombres... Des débris qui témoignent de la violence des frappes sur les habitations.

Israël, qui dit cibler le Hamas, accuse les combattants du mouvement islamiste d'utiliser les civils comme des "boucliers humains" dans ce territoire minuscule de 362 km carrés où s'entassent dans la misère 1,8 million de personnes soumises à un blocus israélien depuis des années.

Juste avant le début de la trêve, Israël a dit avoir déjoué une attaque d'un commando via un tunnel depuis Gaza et essuyé des roquettes palestiniennes, alors que quatre Palestiniens ont été tués dans une quarantaine de frappes à Gaza.

L'armée a annoncé avoir empêché une "attaque terroriste majeure" par un groupe ayant voulu s'infiltrer depuis Gaza en Israël via un tunnel près du kibboutz (village collectiviste) de Sufa. Au moins un assaillant a été tué.

La branche armée du Hamas, les Brigades Ezzedine al-Qassam, a assuré que le commando avait réussi indemne sa "mission" sans la définir.

Depuis le début le 8 juillet de l'offensive aérienne israélienne "Bordure protectrice" sur la bande de Gaza destinée à faire cesser les tirs de roquettes, 231 Palestiniens ont été tués et près de 1.700 blessés, dont une large majorité de civils d'après l'ONU.

Parmi les victimes de mercredi, quatre enfants palestiniens ont été tués par le bombardement israélien d'une cahute de pêcheurs sur une plage de Gaza, l'armée indiquant enquêter sur cet incident "tragique" tout en notant que les cibles étaient du Hamas.

En dix jours, Israël a été atteint de son côté par plus d'un millier de roquettes qui ont fait un mort israélien.

Au moment où le président palestinien Mahmoud Abbas devait s'entretenir au Caire avec son homologue égyptien Abdel Fattah el-Sissi, le président américain Barack Obama a dit son "immense chagrin" pour la mort de civils à Gaza tout en jugeant qu'Israël avait "le droit de se défendre face aux roquettes qui terrorisent" sa population.

Après le rejet par le Hamas d'une première proposition de cessez-le-feu présentée par l'Egypte, de nouvelles négociations ont eu lieu mercredi au Caire avec les Egyptiens, les médiateurs traditionnels, impliquant le numéro deux du Hamas, Moussa Abou Marzouk.

Considéré comme un mouvement "terroriste" par l'Occident, le Hamas réclamé des modifications à la première mouture de l'initiative égyptienne, souhaitant y inclure l'ouverture des points de passage entre Israël et Gaza et la libération de dizaines de Palestiniens.

En attendant la fin de la trêve humanitaire, Israël se réserve toujours l'option d'une intervention terrestre à Gaza malgré les risques surtout au niveau du coût humain.

Blindés, pièces d'artillerie et unités d'infanterie ont été déployés massivement à la frontière, avec quelque 40.000 mobilisés en vue d'une éventuelle opération au sol.

L'armée "demande au cabinet de sécurité d'autoriser une incursion terrestre à Gaza et de rompre ce qui est perçu comme un match nul entre les deux camps", assure Yediot Aharonot, le grand quotidien israélien.

La nouvelle spirale de violence a été enclenchée après le rapt et le meurtre de trois étudiants israéliens en juin, attribués par Israël au Hamas qui a nié, suivis de l'assassinat d'un jeune Palestinien brûlé vif à Jérusalem, pour lequel trois juifs ont été inculpés.

bur-alf/tp

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