Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

Sommet européen très difficile sur les hauts postes

Sommet européen très difficile sur les hauts postes

Les dirigeants européens semblaient avoir de grosses difficultés à se mettre d'accord mercredi soir sur les nominations aux hauts postes de l'UE, à tel point qu'ils pourraient devoir s'y reprendre à deux fois.

"Il peut très bien n'y avoir qu'une première discussion, et que les décisions ne soient pas prises dès aujourd'hui", avait prévenu dès son arrivée au sommet la chancelière allemande Angela Merkel.

"Je suis favorable à ce que nous mettions au clair les questions qui restent ouvertes. Est-ce que nous y parviendrons aujourd'hui? Je ne pense pas, mais nous verrons bien", a-t-elle ajouté.

Plusieurs dirigeants ont abondé dans le même sens, en estimant qu'il fallait s'entendre sur un "paquet" de nominations et qu'il n'y avait pas urgence absolue. Le mandat de la Commission actuelle se termine fin octobre, et celui du président du Conseil le 30 novembre.

Des sources européennes commençaient mercredi soir à évoquer, en cas d'échec, un nouveau sommet à la fin du mois d'août.

L'équation est particulièrement complexe. Après l'élection mardi du chrétien-démocrate Jean-Claude Juncker à la tête de la Commission, l'attribution des deux postes de chef de la diplomatie de l'UE et de président du Conseil répond à des équilibres droite-gauche, nord-sud/est-ouest, mais aussi hommes-femmes.

Le président du Conseil, Herman Van Rompuy, avait été chargé de proposer un "paquet" comprenant aussi la présidence permanente de l'Eurogroupe, qui devrait revenir au ministre espagnol de l'Economie, le conservateur Luis de Guindos.

Mais les chefs d'Etat et de gouvernement intègrent aussi dans leurs calculs la Commission européenne, avec l'objectif d'obtenir un gros portefeuille pour leur pays, ce qui fait monter les enchères.

"Il y aura la composition de la Commission européenne et la France aura aussi des objectifs à atteindre. Ce que nous voulons c'est peser sur l'orientation économique de l'Europe", a déclaré le président français François Hollande.

La pièce maitresse du puzzle reste celle de Haut représentant pour les Affaires extérieures, alors que les crises s'aggravent en Ukraine et au Proche-Orient.

Les dirigeants européens ont d'ailleurs décidé mercredi soir de durcir les sanctions contre Moscou, en ciblant des "entités", y compris russes, accusées de soutenir les actions des séparatistes en Ukraine.

"La contribution russe à la paix est insuffisante", a regretté Mme Merkel. "Les otages n'ont pas été libérés, le contrôle des frontières n'est pas établi et le groupe de contact ne fonctionne pas", a-t-elle expliqué.

Dans ce contexte international très tendu, la volonté de l'Italie d'obtenir le poste de chef de la diplomatie de l'UE pour sa toute nouvelle ministre des Affaires étrangères, Federica Mogherini, se heurte à très forte résistance.

Les pays baltes et la Pologne s'y opposent en raison de la position de Rome jugée trop favorable à Moscou. La présidente lituanienne, Dalia Grybauskaité, a posé mercredi matin deux exigences: "neutralité" et "expérience en politique étrangère". Dans une allusion à la visite de Mme Mogherini à Moscou début juillet, Mme Grybauskaité a dans des termes très durs rejeté les personnalités "pro-Kremlin".

La Bulgare Kristalina Georgieva semble plus consensuelle. Actuelle commissaire à l'Aide humanitaire, ancienne de la Banque mondiale, cette femme énergique et passionnée est apparentée à la droite modérée du PPE, alors que le poste semblait promis à la gauche. Mais elle a pour elle l'expérience et vient de l'Est, qui doit être prise en compte dans l'équilibre général des nominations. Plusieurs Premiers ministres de pays de l'Est ont insisté sur cette dimension.

Avant l'ouverture du sommet, la gauche revendiquait les deux postes de la diplomatie et du Conseil. Pour ce dernier, le nom de la Première ministre danoise, Helle Thorning-Schmidt, est cité depuis des semaines. Social-démocrate scandinave acceptable tant par Angela Merkel que par David Cameron, cette belle femme blonde pourrait devenir l'atout-charme de l'Europe.

Mais la droite n'a pas dit son dernier mot. Elle regorge de candidats, conservateurs ou libéraux, des Premiers ministres néerlandais Mark Rutte, polonais Donald Tusk et irlandais Enda Kenny aux anciens chefs de gouvernement letton Valdis Dombrovskis et estonien Andrus Ansip.

jlb/cel/bir

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.