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Israël intensifie ses raids à Gaza, 16 Palestiniens tués dont 5 enfants

Israël intensifie ses raids à Gaza, 16 Palestiniens tués dont 5 enfants

Israël a intensifié mercredi ses frappes contre la bande de Gaza, tuant 16 Palestiniens dont cinq enfants, au neuvième jour d'une offensive aérienne qui n'est toujours pas parvenue à faire cesser les tirs de roquettes palestiniennes.

Alors que 43 nouveaux projectiles ont été tirées depuis l'enclave palestinienne sur Israël, les efforts continuaient pour tenter de parvenir à un cessez-le-feu après l'échec d'une première trêve proposée par l'Egypte.

Celle-ci a été acceptée la veille par Israël mais rejetée par le Hamas, qui contrôle la bande de Gaza. Un représentant du mouvement islamiste palestinien devait néanmoins avoir des dicussions à ce sujet plus tard dans la journée au Caire, selon un responsable.

Arguant de ce refus, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a dit n'avoir "d'autre choix que d'étendre et d'intensifier" la campagne militaire.

Après une quarantaine de raids nocturnes qui ont visé en particulier les maisons d'un responsable du Hamas et d'un député du mouvement, l'armée a appelé par sms, messages téléphoniques et tracts, quelque 100.000 habitants du nord de Gaza à quitter les lieux avant 05H00 GMT en prévision de bombardements massifs.

"Le Hamas et d'autres organisations terroristes ont continué de tirer des roquettes, c'est pourquoi Tsahal (l'armée) a l'intention de mener des frappes contre des sites terroristes", disent ces tracts, assurant aux habitants ne pas vouloir leur "faire de mal".

Lors de la 9e journée de raids, seize Palestiniens ont été tués, dont cinq enfants selon les secours palestiniens; quatre des enfants se trouvaient à proximité d'une cabane sur une plage visée par les frappes.

Au total 213 Palestiniens ont été tués et plus de 1.500 blessés, en grande majorité des civils, en neuf jours d'offensive contre Gaza, un territoire minuscule de 362 km carrés, où s'entassent dans la misère 1,8 million d'âmes soumises à un blocus israélien depuis des années.

Côté israélien, un civil de 37 ans a été tué mardi, touché par une roquette alors qu'il distribuait de la nourriture aux soldats postés à la frontière de Gaza.

Le Hamas a appelé la population à ne répondre "en aucune manière" aux appels israéliens à évacuer les lieux, y voyant "une forme de guerre psychologique".

Les journalistes de l'AFP sur place n'ont constaté aucune fuite massive des habitants, dont beaucoup soulignaient n'avoir nulle part où aller.

"Ils larguent ces tracts depuis leurs avions pour dire aux gens ordinaires d'évacuer. Mais où devons-nous aller? Mieux vaut rester et mourir dans nos maisons", s'est exclamé Fayçal Hassan.

Une dizaine d'ONG israéliennes ont critiqué les méthodes de l'armée d'autant que les résidents n'ont pas de réelles possibilités de fuite.

Les autorités israéliennes accusent pour leur part le Hamas d'utiliser les civils comme "boucliers humains".

L'Agence de l'ONU pour l'aide aux réfugiés palestiniens (UNRWA) a indiqué accueillir désormais 21.000 réfugiés.

Israël a annoncé que plus d'un millier de roquettes avaient atteint son sol en neuf jours. Plus de 250 ont été détruites par le système de défense Iron Dome.

Les forces israéliennes n'ont cependant pas engagé d'opérations au sol, bien que des troupes d'infanterie et chars ont été ostensiblement déployés aux abords de Gaza et 40.000 réservistes mobilisés.

"Le principal dilemme est l'opération terrestre", note Giora Eiland, ex-directeur du Conseil national de sécurité israélien, y voyant le seul moyen de "détruire" le réseau de tunnels construit par le Hamas. "Il semblerait qu'on aille dans cette direction, compte-tenu des limites des frappes aériennes".

Le Hamas, considéré par Israël, les Etats-Unis et l'Union européenne comme une "organisation terroriste", a exclu tout cessez-le-feu sans un accord global sur la fin du blocus de Gaza, l'ouverture du poste-frontière avec l'Egypte et la libération de détenus.

Après avoir reçu à Jérusalem la chef de la diplomatie italienne Federica Mogherini, dont le pays préside l'UE, M. Netanyahu a affirmé que "le Hamas porte toute la responsabilité de la poursuite de la violence".

Selon lui, "la communauté internationale doit condamner le Hamas sans équivoque pour ses crimes et doit soutenir sans équivoque Israël".

Très en retrait dans cette crise, le président palestinien est arrivé au Caire pour des entretiens sur une possible trêve.

Enfin, en France, des appels à manifester en solidarité avec les Palestiniens ont été lancés, sur fond de critiques à gauche de la politique jugée trop pro-israélienne du président François Hollande.

La nouvelle spirale de violence israélo-palestinienne a été enclenchée après le rapt et le meurtre de trois étudiants israéliens en juin, attribués par Israël au Hamas qui a nié, suivis de l'assassinat d'un jeune Palestinien brûlé vif à Jérusalem.

bur-alf/tp

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