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Echec du sommet de Bruxelles sur le casting à la tête de l'UE

Echec du sommet de Bruxelles sur le casting à la tête de l'UE

Les dirigeants européens ne sont pas parvenus à s'entendre dans la nuit de mercredi à jeudi sur les nominations aux hauts postes de l'UE, et feront une nouvelle tentative à la fin du mois d'août.

Les chefs d'Etat et de gouvernement des 28 se sont donné jusqu'à un prochain sommet extraordinaire, le 30 août, pour trouver des compromis sur les noms du président du Conseil européen et du chef de la diplomatie de l'UE.

"Nous ne sommes pas encore à un point où nous avons une solution consensuelle sur l'ensemble du paquet", a déclaré le président du Conseil européen, Herman Van Rompuy. "C'est dommage mais pas dramatique", a-t-il ajouté, jugeant "tout à fait normal que pour ce genre d'opération délicate, on prenne du temps".

"Je suis tout à fait confiante dans le fait que nous allons y arriver pas à pas, étape par étape", a déclaré la chancelière allemande Angela Merkel à l'issue du sommet, au cours duquel ses homologues ont fêté son 60e anniversaire en lui offrant des fleurs et du champagne.

L'équation à résoudre est particulièrement complexe. Après l'élection mardi du chrétien-démocrate Jean-Claude Juncker à la tête de la Commission, l'attribution des deux postes de chef de la diplomatie de l'UE et de président du Conseil répond à des équilibres droite-gauche, nord-sud/est-ouest, mais aussi hommes-femmes et de génération.

M. Van Rompuy, avait été chargé de proposer un "paquet" tenant compte également de la présidence permanente de l'Eurogroupe, qui devrait revenir au ministre espagnol de l'Economie, le conservateur Luis de Guindos.

Mais les chefs d'Etat et de gouvernement intégraient aussi dans leurs calculs la Commission européenne, avec l'objectif d'obtenir un gros portefeuille pour leur pays, ce qui faisait monter les enchères.

Une tentative apparemment refusée par M. Juncker, un vétéran des affaires européennes qui entend composer sa Commission de manière indépendante, selon des sources européennes.

Les Etats devraient donc nommer leurs commissaires d'ici la fin du mois de juillet, ce qui lui permettra de constituer son équipe en août, avant le prochain sommet.

"Il y a eu le constat qu'il ne pouvait y avoir de nomination d'un Haut représentant s'il n'y avait pas un paquet global. Et il ne pouvait pas y avoir un paquet global s'il n'y avait pas une certaine clarté dans la composition de la future Commission", a résumé le président français François Hollande.

Le poste de Haut représentant pour les Affaires extérieures reste la pièce maîtresse du puzzle, alors que les crises s'aggravent en Ukraine et au Proche-Orient.

Les dirigeants européens ont d'ailleurs décidé mercredi de durcir les sanctions contre Moscou, en ciblant des "entités", y compris russes, accusées de soutenir les actions des séparatistes en Ukraine.

"La contribution russe à la paix est insuffisante", a regretté Mme Merkel: "les otages n'ont pas été libérés, le contrôle des frontières n'est pas établi et le groupe de contact ne fonctionne pas".

Dans ce contexte international très tendu, la volonté de l'Italie d'obtenir le poste de chef de la diplomatie de l'UE pour sa toute nouvelle ministre des Affaires étrangères, Federica Mogherini, s'est heurtée à très forte résistance.

Les pays baltes et la Pologne s'y sont opposés en raison de la position de Rome jugée trop favorable à la Russie. Dans une allusion à la visite de Mme Mogherini à Moscou début juillet, la présidente lituanienne, Dalia Grybauskaité, a dans des termes très durs rejeté les personnalités "pro-Kremlin".

La Bulgare Kristalina Georgieva semble plus consensuelle. Actuelle commissaire à l'Aide humanitaire, ancienne de la Banque mondiale, cette femme énergique et passionnée a comme handicap d'être apparentée à la droite, mais a pour elle l'expérience et le fait de venir d'Europe de l'Est, une zone qui tient aussi à obtenir un poste.

La gauche revendique aussi la présidence du Conseil, et M. Hollande a insisté sur le fait qu'elle devrait revenir à une femme. Le nom qui revient le plus est celui de la Première ministre danoise, Helle Thorning-Schmidt, une social-démocrate acceptable tant par Angela Merkel que par David Cameron.

Mais la droite ne renonce pas à ce poste et regorge de candidats, des Premiers ministres néerlandais Mark Rutte, polonais Donald Tusk et irlandais Enda Kenny aux anciens chefs de gouvernement letton Valdis Dombrovskis et estonien Andrus Ansip.

Habile, Mme Merkel a jugé presque "automatique" que la diplomatie revienne à la gauche. Mais pour estimer aussitôt que le choix devait être "totalement libre" pour la présidence du Conseil.

jlb/cel/glr

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