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Reprise des hostilités à Gaza après l'échec de la proposition de trêve égyptienne

Reprise des hostilités à Gaza après l'échec de la proposition de trêve égyptienne

Israël a repris mardi après-midi ses frappes sur Gaza après un bref cessez-le-feu, le Hamas palestinien ayant rejeté une trêve proposée par l'Egypte, alors que le conflit, entré dans sa deuxième semaine, a déjà fait près de 200 morts palestiniens.

Six heures après avoir accepté de suspendre à 06H00 GMT ses bombardements, Israël a relancé ses raids sur l'enclave palestinienne en réponse à des dizaines de tirs "aveugles" de roquettes, a indiqué le porte-parole de l'armée, Peter Lerner.

Une série de frappes a visé l'enclave palestinienne. Selon les services des secours à Gaza, au moins dix personnes ont été blessées.

Au total, 192 Gazaouis, dont une grande majorité de civils, ont été tués depuis le début des hostilités le 8 juillet, un bilan plus lourd que celui du précédent conflit entre Israël et le Hamas en 2012.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu avait prévenu qu'en cas d'attaques, Israël amplifierait ses raids.

"Israël aura toute la légitimité internationale pour élargir ses opérations militaires afin de ramener le calme nécessaire" si le mouvement islamiste Hamas n'accepte pas la trêve, a averti M. Netanyahu.

L'armée israélienne a ostensiblement déployé des troupes d'infanterie et des chars aux abords de Gaza depuis huit jours, mobilisant 40.000 hommes, en vue d'une éventuelle invasion de l'enclave, une option qu'Israël considère toujours bien que probablement coûteuse en vies humaines.

Le ministre de Affaires étrangères Avigdor Lieberman, un faucon, a plaidé mardi pour que "l'opération se termine avec l'armée israélienne contrôlant toute la bande de Gaza".

Le Hamas, affirmant avoir eu connaissance du plan égyptien par les médias, avait écarté tout cessez-le-feu qui n'inclurait pas un accord complet sur le conflit l'opposant à Israël.

Il exige l'arrêt des bombardements, la fin du blocus de Gaza en place depuis 2006, l'ouverture du poste-frontière de Rafah avec l'Egypte et la libération des prisonniers arrêtés de nouveau après avoir été relâchés dans le cadre d'un accord d'échange contre un soldat israélien en 2011.

"Un cessez-le-feu sans parvenir à un accord est exclu. En temps de guerre, on ne cesse pas le feu pour ensuite négocier", a déclaré à l'AFP Fawzi Barhoum, un porte-parole du mouvement islamiste à Gaza.

La branche militaire du Hamas, les Brigades Ezzedine al-Qassam, a qualifié la proposition égyptienne de "reddition" puis revendiqué le tir de roquettes sur Israël, sans faire de victimes.

Près de 60 roquettes ont été lancées de l'enclave palestinienne depuis 06H00 GMT et au moins 8 ont été interceptées, selon l'armée. L'une visait la région de Haïfa, à 160 km au nord du territoire palestinien. Un soldat a été légèrement blessé à Sdérot, près de Gaza. Depuis une semaine, ce sont quelque 900 projectiles qui ont atteint Israël sans pour autant faire de victimes.

Les diplomates tentaient aussi de trouver un moyen d'enrayer le conflit. Peu avant la reprise des frappes sur Gaza, le secrétaire d'Etat américain John Kerry s'était inquiété des "grands risques d'escalade de la violence", assurant que les Etats-Unis étaient disposés à tout faire "pour aider les deux parties à se rassembler".

Le président palestinien Mahmoud Abbas, très en retrait dans cette crise, avait lui appelé les deux parties à respecter le cessez-le-feu. Il doit se rendre dans les jours à venir en Egypte puis en Turquie, une alliée du Hamas, pour discuter de la situation, selon des sources palestiniennes.

Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a lui accusé Israël de "terrorisme d'Etat" et de perpétrer un "massacre" parmi la population civile.

Entre-temps, le chef de la diplomatie allemande Frank-Walter Steinmeier à Tel-Aviv a commencé mardi une brève visite en Israël et en Cisjordanie, où il devait rencontrer M. Abbas. La ministre italienne des Affaires étrangères Federica Mogherini, dont le pays préside l'UE, est également arrivée mardi en Israël.

La nouvelle spirale de violences a été enclenchée après l'enlèvement et le meurtre de trois étudiants israéliens en juin, attribués par Israël au Hamas, suivis de l'assassinat d'un jeune Palestinien brûlé vif à Jérusalem, pour lequel trois extrémistes juifs doivent être inculpés dans les prochains jours.

Le conflit menace de s'étendre à la frontière nord d'Israël.

L'armée de l'air israélienne a frappé mardi trois cibles administratives et militaires dans la partie non occupée du Golan syrien, tuant quatre personnes dont deux femmes, a indiqué une ONG syrienne.

Lundi, deux roquettes tirées depuis la Syrie étaient tombées sur le Golan, région occupée par Israël, sans faire de victimes, selon l'armée.

L'agence de l'ONU pour l'aide aux réfugiés palestiniens (UNRWA) a pour sa part dressé un bilan sombre de la situation humanitaire à Gaza où les trois-quart des victimes sont des civils.

"Le niveau de pertes humaines et de destruction à Gaza est vraiment immense", a déploré à Genève un porte-parole de l'UNRWA, Sami Mshasha.

Le Comité international de la Croix-Rouge a pour sa part estimé que "d'ici quelques jours, l'ensemble de la population de la bande risque de se retrouver à court d'eau".

bur-alf/agr/vl

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