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Nucléaire iranien: blocages persistants, Kerry rentre à Washington pour consulter

Nucléaire iranien: blocages persistants, Kerry rentre à Washington pour consulter

Les négociations entre Iraniens et grandes puissances pour parvenir à un accord historique sur le nucléaire iranien achoppent toujours sur des "points cruciaux", mais une solution diplomatique reste possible, a déclaré mardi le secrétaire d'Etat américain John Kerry.

"Il est clair que nous avons encore beaucoup de travail à faire", a insisté M. Kerry, qui a multiplié depuis deux jours les entretiens avec son homologue iranien Mohammad Javad Zarif à Vienne, où d'intenses négociations entre Iraniens et grandes puissances se déroulent depuis début juillet.

Comme en écho, l'agence officielle iranienne Irna rapportait au même moment des propos de M. Zarif demandant aux Américains de "prendre les décisions politiques (...) pour mettre fin à l'impasse actuelle".

Le chef de la diplomatie américaine a précisé qu'il rentrait mardi à Washington pour consulter le président Barack Obama. Après un déjeuner dans la capitale autrichienne avec la chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton, il a encore "rencontré brièvement" M. Zarif avant de partir pour l'aéroport, a indiqué un haut représentant américain.

Le ministre des Affaires étrangères iranien doit quant à lui tenir une conférence de presse plus tard dans l'après-midi à Vienne.

Les Iraniens et les grandes puissances du P5+1 (Etats-Unis, Grande-Bretagne, France, Russie, Chine et Allemagne) tentent de parvenir à un accord historique sur le programme nucléaire iranien, qui empoisonne les relations internationales depuis 10 ans.

La communauté internationale veut de fermes garanties sur la vocation civile du programme nucléaire, en échange d'une levée des sanctions qui étranglent l'économie iranienne.

Un accord intérimaire conclu en novembre 2013 à Genève arrive à échéance le 20 juillet. Toutefois, une extension des négociations est possible si les deux parties y consentent.

"Je retourne aujourd'hui à Washington pour discuter avec le président Obama et les leaders du Congrès sur les perspectives de parvenir à un accord global ainsi que sur la prochaine étape si nous n'y parvenons pas d'ici le 20 juillet", a annoncé M. Kerry.

"Cela inclut la question de savoir s'il faut donner plus de temps ou pas (à la négociation)", a-t-il précisé.

"La date butoir du 20 juillet est toujours sur la table", a-t-il cependant assuré, soulignant que les négociateurs à Vienne allaient continuer à "travailler intensément".

Soulignant que "des progrès substantiels" avaient été obtenus sur "certains points clés", il a assuré que les deux parties travaillaient "de bonne foi".

Mais il a martelé à plusieurs reprises que la communauté internationale voulait un accord prouvant "au-delà de tout doute raisonnable" que le programme nucléaire iranien était à vocation pacifique.

Le principal point d'achoppement des négociations porte depuis le début sur la capacité d'enrichissement d'uranium, qui sert à alimenter les centrales nucléaires pour la production d'électricité mais aussi -poussé à un niveau élevé- à la fabrication de l'arme atomique.

Le nombre de centrifugeuses (permettant d'enrichir l'uranium), est au coeur de la discussion. La semaine dernière, le guide suprême iranien Ali Khamenei, ultime décisionnaire dans le dossier nucléaire, avait placé la barre très haut en estimant que l'Iran aurait besoin à terme d'une capacité équivalant à 190.000 centrifugeuses, soit 10 fois plus qu'aujourd'hui.

"Il est extrêmement clair que les 19.000 centrifugeuses dont l'Iran dispose actuellement sont beaucoup trop", a rétorqué M. Kerry.

Dans une interview publiée mardi par le New York Times, le chef de la diplomatie iranienne Mohammad Javad Zarif a indiqué avoir proposé au cours des négociations que l'Iran conserve ses capacités d'enrichissement à leur niveau actuel pendant une période allant de trois à sept ans.

Mais Washington veut une période de gel beaucoup plus longue, selon des sources américaines.

stu-cf/ilp/

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