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Israël veut intensifier son offensive contre le Hamas, premier mort israélien

Israël veut intensifier son offensive contre le Hamas, premier mort israélien

Israël a affirmé mardi n'avoir "d'autre choix" que d'intensifier ses raids sur Gaza après une brève trêve rejetée par le Hamas, un conflit semblant sans issue malgré la mort de 200 Palestiniens et pour la première fois d'un Israélien.

Après avoir accepté une proposition égyptienne de cessez-le-feu à partir de 06H00 GMT, Israël a repris ses raids dans l'après-midi sur l'enclave palestinienne, en réponse à des dizaines de tirs "aveugles" de roquettes du Hamas, dont deux ont été détruites en vol au-dessus de Tel-Aviv, selon l'armée.

"Une solution diplomatique aurait été mieux, c'est ce que nous avons essayé de faire lorsque nous avons accepté la proposition de trêve de l'Egypte. Mais le Hamas ne nous a pas laissé d'autre choix que d'étendre et d'intensifier notre campagne contre lui", a affirmé le Premier ministre Benjamin Netanyahu.

Sa déclaration a coïncidé avec l'annonce de la mort d'un Israélien par un tir de roquette au passage d'Erez entre Israël et Gaza, la première victime israélienne depuis le début le 8 juillet de l'offensive aérienne contre Gaza et l'intensification des tirs palestiniens.

Selon les secours israéliens, ce civil de 37 ans (bien 37 ans) était venu distribuer de la nourriture aux soldats postés dans le secteur.

Il s'agit de Dror Hanin, originaire de la colonie de Beit Aryeh en Cisjordanie, selon la police.

Dans la bande de Gaza, contrôlée par le mouvement islamiste Hamas, cinq Palestiniens ont été tués dans des raids israéliens, portant à 197 le nombre de Palestiniens tués, dont une grande majorité de civils, en huit jours de conflit. Près de 1.500 ont été blessés. Deux hommes de 24 et 77 ans ont été tués, puis trois autres dans la soirée.

Israël n'a pas pour autant encore déclenché d'opération terrestre bien que l'armée ait ostensiblement déployé des troupes d'infanterie et des chars aux abords de Gaza, mobilisant 40.000 réservistes en vue d'une éventuelle invasion, une option qui risque d'être coûteuse en vies humaines.

La manière dont les opérations sont menées suscitait aussi des tensions dans le gouvernement israélien, si bien que M. Netanyahu a limogé le vice-ministre de la Défense, Danny Danon, jeune loup de l'aile la plus à droite de son parti, le Likoud, qui avait qualifié l'intervention militaire d'"échec".

Un autre faucon, le ministre de Affaires étrangères Avigdor Lieberman, a plaidé pour que "l'opération se termine avec l'armée contrôlant toute la bande de Gaza", dont elle s'était retirée unilatéralement en 2005.

M. Netanyahu a rétorqué que les décisions devraient être "prises à froid et avec patience et non dans la précipitation et le bruit".

Le Hamas, considéré par Israël, les Etats-Unis et l'Union européenne comme une "organisation terroriste", a expliqué son rejet de l'initiative égyptienne en affirmant n'en avoir eu connaissance que par les médias.

Pour ce mouvement, aucune trêve n'est envisageable sans un accord global sur la fin du blocus de Gaza en place depuis 2006, l'ouverture du poste-frontière avec l'Égypte et la libération de détenus.

"En temps de guerre, on ne cesse pas le feu pour ensuite négocier", a déclaré à Gaza Fawzi Barhoum, un porte-parole du Hamas.

La branche militaire du mouvement, les Brigades Ezzedine al-Qassam, a qualifié la proposition égyptienne de "reddition".

Dans la journée de mardi, plus de 100 roquettes et obus ont encore atteint Israël, dont l'une a visé la région de Haïfa, à 160 km au nord de Gaza. En huit jours, 960 projectiles ont touché Israël selon l'armée.

Les Occidentaux tentaient de trouver un moyen d'enrayer le conflit, sans succès pour le moment tout en se rangeant derrière la proposition du Caire, à l'instar du chef de la diplomatie allemande Frank-Walter Steinmeier en visite en Israël. Son homologue italienne Federica Mogherini, dont le pays préside l'UE, est aussi en Israël.

La France a souligné soutenir "un cessez-le-feu immédiat", alors que le secrétaire d'État américain John Kerry s'est dit prêt à retourner immédiatement dans la région si cela pouvait aider toutes les parties à signer un cessez-le-feu.

Très en retrait dans cette crise, le président palestinien Mahmoud Abbas doit se rendre en Egypte puis en Turquie, pays allié du Hamas.

La nouvelle spirale de violences a été enclenchée après le rapt et le meurtre de trois étudiants israéliens en juin, attribués par Israël au Hamas qui a nié, suivis de l'assassinat d'un jeune Palestinien brûlé vif à Jérusalem, pour lequel trois extrémistes juifs doivent être inculpés.

L'ONU s'est alarmée de la situation humanitaire à Gaza. "Le niveau de pertes humaines et de destruction à Gaza est vraiment immense", a déploré à Genève un porte-parole.

Témoignant du désespoir, Souheir al-Hossari, 44 ans, dont l'habitation a été détruite par un tir israélien, raconte avoir tout perdu. "Le repas qu'on avait préparé pour la rupture du jeûne du ramadan est sous les décombres de ma maison. Je vais rester là maintenant à ciel ouvert en me reposant sur la miséricorde de Dieu".

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