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Vote historique de l'Eglise anglicane d'Angleterre en faveur des femmes évêques

Vote historique de l'Eglise anglicane d'Angleterre en faveur des femmes évêques

Le synode général de l'Eglise anglicane d'Angleterre a voté lundi en faveur de femmes évêques, une réforme historique qui devrait ouvrir la voie à de premières ordinations dès 2015.

Les trois collèges de délégués réunis à York (nord de l'Angleterre), ont approuvé à la majorité requise des deux tiers ce changement, défendu par l'archevêque de Cantorbéry Justin Welby, chef spirituel des 80 millions d'Anglicans dans le monde.

Le vote sur cette réforme, qui divisait l'Eglise d'Angleterre depuis plusieurs décennies, a été accueilli par quelques applaudissements et même quelques cris de joie, même si les autorités ecclésiastiques avaient appelé à la retenue.

Environ 150 personnes, dont des femmes prêtres, sont sorties pour célébrer l'événement, en débouchant des bouteilles de champagne et se donnant l'accolade.

Tout en se félicitant du vote, l'archevêque de Cantorbéry Justin Welby, qui a dû user de talents de médiateur pour tenter de convaincre la frange la plus traditionaliste de son Eglise, s'est gardé de tout triomphalisme.

"Je suis ravi du résultat d'aujourd'hui, cela marque le début d'une grande aventure, d'une quête d'épanouissement mutuel, malgré les désaccords qui dans certains cas persistent", a-t-il déclaré.

En cas d'approbation, la première femme évêque pourrait être ordonnée "tôt l'année prochaine" et "même choisie avant", avait-il avancé.

L'un des principaux dirigeants de l'Eglise d'Angleterre, l'archevêque d'York, John Sentamu, a salué un "jour historique" en relevant que "des générations de femmes ont servi le Seigneur avec ferveur au sein de l'Eglise d'Angleterre depuis des siècles".

Il a reconnu que le processus avait été long : "nous avançons lentement parce que nous avançons ensemble", a-t-il expliqué.

"C'est absolument fantastique", s'enthousiasmait Lindsay Southern, une femme prêtre du Yorkshire, qui dit avoir besoin de "s'asseoir tranquillement, devant une tasse de thé pour assimiler" ce changement.

Par souci de cohésion d'une Eglise confrontée à la désaffection croissante des fidèles, des dispositions ont été prises pour apaiser les opposants à la réforme, notamment les "anglo-catholiques", un groupe proche du Vatican.

C'est ainsi notamment que les paroisses traditionalistes ne souhaitant pas être sous l'autorité d'une femme évêque pourront demander à être dirigées par un homme.

Un précédent vote, en novembre 2012, avait échoué de seulement six voix. Les deux premiers collèges des évêques et du clergé avaient validé la réforme, mais cette dernière avait achoppé sur des résistances au sein du collège des laïcs.

L'échec avait ravivé des divisions profondes au sein de cette Eglise, qui dispose d'un statut officiel en Angleterre puisque son gouverneur suprême est la reine Elizabeth II.

L'Eglise s'était vu reprocher une approche rétrograde contrastant avec l'attitude plus progressiste d'autres Eglises anglicanes, comme celles du Pays de Galles, des Etats-Unis, d'Australie, du Canada et du Swaziland, qui autorisent l'ordination des femmes évêques.

"Le temps est venu de régler ça et d'aller de l'avant", avait déclaré lundi à York Jane Hedges, doyenne de Norwich dans l'est de l'Angleterre, qui est pressentie pour devenir évêque.

La réforme doit être endossée par le Parlement avant de recevoir l'assentiment de la reine Elizabeth II. "C'est un grand jour pour l'Eglise et pour l'égalité des droits", s'est réjoui le Premier ministre David Cameron, fervent partisan de cette avancée.

Elle devra ensuite revenir devant un synode général en novembre pour être définitivement entérinée, une étape qui s'annonce comme devant être une formalité.

Si la réforme est adoptée par l'Eglise d'Angleterre, elle ne sera pas contraignante pour les autres églises anglicanes mais constituera, selon des responsables de l'Eglise, un message fort qui conduira nombre d'entre elles à faire de même.

Les femmes peuvent depuis 1992 être ordonnées prêtres en Angleterre. Les premières ordinations ont eu lieu deux ans plus tard, et elles représentent aujourd'hui un tiers du clergé.

L'anglicanisme est née d'une scission avec l'Eglise catholique au XVIe siècle, après le refus du pape d'accorder au roi Henri VIII l'annulation de son mariage.

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