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Violences: la Libye envisage de faire appel à des forces internationales

Violences: la Libye envisage de faire appel à des forces internationales

Le gouvernement libyen a annoncé dans la nuit de lundi à mardi qu'il envisageait de faire appel à des forces internationales pour l'aider à rétablir la sécurité dans le pays où l'aéroport de la capitale a été la cible lundi soir d'une pluie de roquettes.

Des combats ont éclaté dimanche entre groupes armés rivaux pour le contrôle de l'aéroport de Tripoli, poussant l'ONU à évacuer son personnel du pays.

Alors que la deuxième ville de Libye, Benghazi (est), a connu elle aussi de nouvelles violences, faisant au moins 7 morts et 49 blessés, ces développements font craindre un conflit plus large.

Depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011, des milices font en effet la loi dans le pays, en proie au chaos.

Le gouvernement "examine la possibilité de faire appel à des forces internationales sur le terrain pour rétablir la sécurité et aider le gouvernement à imposer son autorité", a déclaré le porte-parole du gouvernement, Ahmed Lamine, dans un communiqué.

Selon le communiqué, la présence de ces forces, donnerait "l'occasion à l'Etat de construire ses institutions, en particulier l'armée et la police".

Plus tôt dans la journée, la mission de l'ONU (Unsmil) a annoncé le "retrait temporaire de son personnel de Libye pour des raisons de sécurité".

"Après les combats de dimanche et en raison de la fermeture de l'aéroport international de Tripoli, la mission a conclu qu'il ne serait pas possible de continuer son travail (...) tout en assurant en même temps la sécurité de son personnel ainsi que leur liberté de mouvement", a expliqué l'Unsmil dans un communiqué.

L'aéroport de Tripoli a été fermé dimanche pour trois jours en raison d'affrontements violents déclenchés par une attaque contre l'aéroport de milices islamistes et de la ville de Misrata cherchant à en chasser des brigades rivales de la ville de Zenten qui le contrôlent depuis 2011.

Lundi soir, l'aéroport a été de nouveau la cible de "dizaines de roquettes", a déclaré à l'AFP un responsable de la sécurité de l'aéroport, Al-Jilani al-Dahech, qui a fait état d'un mort et de six blessés parmi ses hommes.

La tour de contrôle a été touchée par une roquette, ainsi qu'un avion de la compagnie libyenne privée al-Buraq Airlines, a-t-on ajouté de même source.

Selon M. al-Dahech, une dizaine d'avions des compagnies publiques libyennes Afriqiyah Airways et Libyan Airlines avaient été déjà endommagés par les combats de la veille qui avaient fait au moins 6 morts et 25 blessés.

L'attaque de l'aéroport avait été repoussée dimanche par les ex-rebelles anti-islamistes de Zenten, une ville au sud-ouest de Tripoli.

Ces violences interviennent dans le cadre d'une lutte d'influence entre islamistes et libéraux, en particulier après les législatives du 25 juin, dont les résultats définitifs devraient être annoncés dans une semaine et qui devraient être en faveur du courant libéral, selon des observateurs.

Ces violences inquiètent la communauté internationale qui craint un conflit plus généralisé.

La France a dit lundi redouter "une extension du conflit" et a appelé "toutes les parties au calme et au dialogue".

"Nous sommes gravement préoccupés par les récents affrontements violents à Tripoli", a indiqué de son côté l'Union européenne, appelant à "un dialogue constructif".

Après celui de Tripoli, l'aéroport international de Misrata (200 km à l'est de Tripoli) a été contraint lui aussi de suspendre les vols pour des raisons techniques, selon une source aéroportuaire.

"La Libye se trouve quasiment isolée du monde", a-t-elle ajouté, affirmant que la fermeture de l'aéroport de Tripoli pourrait être prolongée.

Il n'y a désormais plus que deux aéroports en service. Ceux des villes d'Al-Baida et Tobrouk, dans l'est de la Libye.

Mais les étrangers ne sont pas autorisés à prendre l'avion pour l'est du pays, une mesure gouvernementale imposée après le lancement le 16 mai de l'offensive du général dissident Khalifa Haftar qui dit combattre les "groupes terroristes" dans l'est du pays, a précisé la source aéroportuaire.

Depuis le début de cette offensive, des affrontements quasi-quotidiens opposent les forces du général Haftar aux groupes islamistes armés, en particulier à Benghazi où l'aéroport est fermé depuis la mi-mai.

Lundi, dans cette ville, de violents combats ont opposé cette fois les forces de sécurité à des groupes islamistes pour le contrôle de l'hôpital al-Jala, tenu depuis plusieurs semaines par des islamistes radicaux, selon des témoins. Une source hospitalière a fait état de 7 morts et 49 blessés, selon un bilan arrêté lundi soir.

ila/mpd

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