Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

Rencontre au sommet irako-kurde lundi en Turquie

Rencontre au sommet irako-kurde lundi en Turquie

Le président de la région autonome du Kurdistan irakien a rencontré lundi le président et le Premier ministre turcs à Ankara, qui suit de près les développements visant à créer un Kurdistan irakien indépendant, en plein chaos en Irak.

Massoud Barzani s'est entretenu avec le président Abdullah Gül puis avec le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, au cours de rencontres considérées officiellement comme une preuve de soutien d'Ankara aux autorités du Kurdistan irakien actuellement dans une impasse avec le gouvernement de Bagdad.

Cette visite survient dans un contexte troublé par la progression fulgurante de l'Etat islamique -- ex-Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL) -- en Irak, qui inquiète les pays de la région et a réveillé les aspirations des Kurdes à l'autonomie face à la menace d'un islam radical.

Le mois dernier, Massoud Barzani avait annoncé que les Kurdes d'Irak allaient organiser un référendum sur la question d'une région indépendante, ajoutant que le moment était venu d'organiser une telle consultation, puisque l'Irak est déjà de facto divisé par les actions de l'Etat islamique.

"Cette visite, qui a lieu au moment où le Premier ministre (irakien) Nouri al-Maliki fait pression sur les Kurdes, est un message très important", a déclaré à l'AFP un responsable turc.

M. Maliki, un chiite, a accusé la province autonome kurde d'Irak d'être le quartier général des insurgés, s'attirant une réponse cinglante des autorités kurdes qui l'ont qualifié jeudi d'"hystérique" et lui ont demandé de quitter le pouvoir.

La Turquie voisine, qui abrite une forte minorité kurde (20% de la population), a fait état de sa détermination à défendre l'intégrité du territoire de l'Irak et s'est déclarée opposée à une indépendance kurde.

Mais au cours des dernières années, Ankara a profité du développement de ses liens commerciaux avec la région du Kurdistan en Irak. M. Erdogan a de son côté cherché à mettre fin au conflit avec les rebelles kurdes sur son territoire, et accordé plus de droits aux Kurdes de Turquie.

Selon les analystes, la Turquie est aujourd'hui bien moins hostile à l'idée d'un Kurdistan irakien qu'il y a une dizaine d'années, à l'arrivée au pouvoir du parti de la Justice et du Développement (AKP) de M. Erdogan.

M. Barzani reste cependant la clef des négociations de paix entre les services secrets turcs et le chef des rebelles kurdes en Turquie, Abdullah Ocalan, condamné à la prison à perpétuité et emprisonné depuis 1999 en Turquie.

"Personne ne doit s'attendre à des paroles hostiles de notre part (sur l'indépendance des Kurdes) comme nous l'avons fait par le passé", a déclaré un responsable turc à l'AFP .

"Un processus de paix est en cours chez nous", a-t-il dit sous couvert d'anonymat avant d'ajouter : "Nous sommes toujours contre l'idée d'un Kurdistan indépendant. Mais si notre position n'a pas changé, notre discours a évolué".

Par ailleurs, le ministre turc de l'Energie, Taner Yildiz, s'est joint lundi aux entretiens de M. Erdogan avec la délégation kurde qui comprenait également M. Ashti Hawrami, le ministre des Ressources naturelles du gouvernement du Kurdistan irakien.

En mai, la Turquie a commencé à exporter du pétrole venu du Kurdistan irakien vers les marchés internationaux, au grand dam du gouvernement central à Bagdad.

fo/sjw/ros/jh/sym

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.