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Plus de femmes au travail: des entreprises japonaises se donnent des objectifs chiffrés

Plus de femmes au travail: des entreprises japonaises se donnent des objectifs chiffrés

Pour augmenter la place des femmes à des postes de responsabilité, plusieurs entreprises japonaises ont décidé de se doter d'objectifs, en réponse à l'appel du Premier ministre Shinzo Abe dans le cadre de sa politique de relance volontariste, a annoncé la fédération patronale Keidanren.

Quarante-sept entreprises ont d'ores et déjà dévoilé des engagements, pour 27 d'entre elles chiffrés. L'ambition est d'obtenir une feuille de route pour les 1.300 sociétés de tous les secteurs membres de la fédération.

Parmi celles-ci, le constructeur d'automobiles Toyota, qui ne compte que 101 femmes cadres, soit 1,1% des 9.458 responsables d'équipes, prévoit ainsi de tripler leur nombre d'ici à 2020 pour parvenir à 320, puis à 570 à l'horizon 2030.

Il envisage par ailleurs d'embaucher plus d'étudiantes à la sortie de l'université. Objectif: atteindre une part féminine de 40% des nouveaux recrutés en 2016 (contre 27% actuellement) dans les postes administratifs, et 10% dans les postes techniques (6% aujourd'hui).

Le groupe assure, dans une déclaration transmise à l'AFP, qu'il ne mettra pas en place de discrimination positive, mais annonce une série de mesures incitatives.

Pour les femmes, qui voient souvent leur carrière freinée par la naissance d'un enfant, Toyota promet de "faciliter le télétravail", d'"alléger la charge financière" de la garde, d'adapter les plans de carrière ou encore de maintenir le lien avec l'entreprise pendant le congé de maternité.

Le constructeur projette également de créer un fonds destiné à encourager les étudiantes à suivre des filières scientifiques, à travers des aides financières, des stages ou conférences.

Dans un paysage nippon très peu favorable au travail féminin, Toyota figure au rang des mauvais élèves. Sur l'ensemble de l'entreprise, les salariées représentent seulement 11% des 69.558 employés au Japon. A noter enfin que sur les 68 membres du comité de direction, il n'y a qu'une seule femme...

Au-delà de facteurs sociétaux, cette très faible part s'explique par le fait que l'industrie automobile attire peu les femmes, selon le groupe, qui met aussi en avant la localisation de son siège à Nagoya (centre du Japon).

Outre Toyota, le conglomérat industriel japonais Hitachi a affiché son intention d'employer 1.000 femmes cadres au Japon d'ici à 2021, soit deux fois et demie plus qu'en 2013.

Le géant japonais des télécommunications NTT vise quant à lui une part féminine de 6% parmi les cadres en 2021, contre 2,9% en 2013. Dans un secteur plus prisé des femmes, le groupe de cosmétiques japonais Shiseido espère atteindre 30% dès le printemps 2017, contre 26,8% aujourd'hui

Depuis qu'il est revenu au pouvoir en décembre 2012, Shinzo Abe a fait de la relance économique sa priorité. Parmi les axes clés des "Abenomics" figure l'augmentation du taux d'activité des femmes. Le chef du gouvernement a promis d'élever, notamment via l'élaboration prochaine d'une loi, la proportion de femmes aux postes de responsabilités à 30% d'ici à 2020, contre 11% à l'heure actuelle dans le secteur privé et encore moins dans le secteur public.

anb/kap/glr

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