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L'Eglise anglicane d'Angleterre vote sur l'ordination des femmes évêques

L'Eglise anglicane d'Angleterre vote sur l'ordination des femmes évêques

Le synode général de l'Eglise anglicane, réuni à York, se prononce une nouvelle fois lundi sur l'ordination des femmes évêques, une réforme historique qui la divise depuis des décennies mais semble aujourd'hui réunir la majorité requise.

L'archevêque de Cantorbéry, Justin Welby, qui doit s'exprimer dans l'après-midi, s'est voulu "confiant" dimanche sur les chances de voir la réforme adoptée lors du vote, prévu dans l'après-midi, des 467 délégués répartis en trois collèges.

Il a ajouté qu'en cas d'approbation, la première femme évêque pourrait être ordonnée "tôt l'année prochaine" et "même choisie avant".

"D'un point de vue théologique, l'Eglise a eu tort de ne pas ordonner des femmes évêques si on se réfère aux Saintes Ecritures, à la nature de Dieu et en particulier à la manière dont l'Eglise s'est organisée à ses débuts", a estimé le chef spirituel de 80 millions d'anglicans dans le monde.

Les opposants à la réforme sont les traditionalistes qui refusent de voir des femmes diriger des cérémonies et des paroisses, et notamment les "anglo-catholiques" un groupe proche du Vatican et qui souhaite consolider l'unité avec les catholiques.

David Houlding, pasteur "anglo-catholique" dans le nord de Londres et membre du synode général compte voter contre la réforme, par principe.

"Je voterai contre, personne du groupe catholique ne s'abstient", a-t-il déclaré en se disant cependant "heureux" des dispositions finalement prises pour accommoder les adversaires de la réforme.

C'est ainsi notamment que les paroisses traditionalistes ne souhaitant pas être sous l'autorité d'une évêque femme pourront demander à être dirigées par un homme.

Il a cependant estimé qu'un nouvel échec de la réforme serait un "terrible désastre", indiquant que dans ce cas "l'Eglise d'Angleterre se diviserait".

Un précédent vote, en novembre 2012, avait échoué de seulement six voix. Les deux premiers collèges des évêques et du clergé avaient validé la réforme, mais cette dernière avait achoppé sur des résistances au sein du collège des laïcs.

L'échec avait ravivé des divisions profondes au sein de cette Eglise, qui dispose d'un statut officiel en Angleterre puisque son gouverneur suprême est la reine Elizabeth II.

L'Eglise s'était vu reprocher une approche rétrograde contrastant avec l'attitude plus progressiste d'autres Eglises anglicanes, comme celles du Pays de Galles, des États-Unis, d'Australie, du Canada et du Swaziland, qui autorisent les femmes évêques.

Deux ans plus tard, la composition du synode est inchangée mais quatre délégués laïcs qui avaient voté contre la réforme en 2012 ont fait savoir qu'ils avaient changé d'avis depuis, ce qui devrait être suffisant pour faire pencher la balance.

"Le temps est venu de régler ça et d'aller de l'avant", a déclaré lundi à York Jane Hedges, doyenne de Norwich dans l'est de l'Angleterre, qui est pressentie pour devenir évêque en cas de vote favorable.

"Il y a tellement d'énormes problèmes auxquels est confronté notre monde et tellement de besoins réels, dans un sens, cela nous distrait et absorbe beaucoup de notre énergie", a-t-elle fait valoir auprès de l'AFP.

La majorité des deux tiers est nécessaire dans chacune des trois composantes du synode. En cas de vote favorable lundi, la réforme, soutenu par le Premier ministre David Cameron, sera formellement adoptée lors d'un nouveau synode le 17 novembre.

Pour être définitivement entérinée, elle devra aussi être endossée par le Parlement avant de recevoir l'assentiment royal.

Si la réforme est adoptée par l'Eglise d'Angleterre, elle ne sera pas contraignante pour les autres églises anglicanes mais constituera, selon des responsables de l'Eglise, un message fort qui conduira nombre d'entre elles à faire de même.

En Angleterre, les femmes peuvent depuis 1992 être ordonnées prêtres. Les premières ordinations ont eu lieu deux ans plus tard, en 1994 et elles représentent aujourd'hui un tiers du clergé.

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