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Toujours plus de plaintes pour les garderies privées, selon le ministère de la Famille

Toujours plus de plaintes pour les garderies privées
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Les garderies privées continuent d’accumuler plus de plaintes que les Centres de la petite enfance (CPE), démontrent des données du ministère de la Famille.

Selon les données obtenues en vertu de la Loi d’accès à l’information, le ministère de la Famille a traité 413 plaintes visant 158 CPE, contre 1919 plaintes touchant cette fois 443 garderies privées entre le 1er avril 2013 et le 31 mai 2014. Pour les garderies en milieu familial, le ministère a ouvert 62 dossiers ciblant 34 établissements pour la même période.

Si on compare avec les données de l’année 2010-2011, où il y a eu 1 777 plaintes visant 446 établissements privés, il s’agit d’une hausse de près de 39,6% pour les garderies privées en quatre ans.

Les CPE ont connu une hausse de 29 % sur la même période. En 2010-2011, 320 plaintes visant 128 établissements avaient été traitées par le ministère.

En ce qui concerne les garderies en milieu familial, le nombre de plaintes est légèrement en baisse. Une situation qui s’explique en partie par la création des bureaux coordonnateurs qui agissent entre autres comme intermédiaires entre les parents et les responsables des garderies en milieu familial.

Pour Xavier de Gaillande, directeur général adjoint de l'Association québécoise des CPE (AQCPE), l’écart des plaintes entre le milieu public et privé s’explique en partie par l'administration des CPE par les parents.

«C’est donc difficile de porter plainte contre d’autres parents, dit-il. Il faut dire que les changements sont apportés immédiatement dès qu’il y a du mécontentement, c’est aussi pour ça qu’il y a un écart si considérable.»

De son côté, le porte-parole de l’Association des garderies privées du Québec (AGPQ), Sylvain Lévesque, critique le ministère dans son refus de revoir le mécanisme des plaintes dans les garderies privées.

«Nos comités de parents n’ont pas le pouvoir de traiter des plaintes, dit-il. Et le parent a toujours le réflexe d’aller immédiatement au ministère formuler sa plainte au lieu de parler au gestionnaire de l’établissement.»

Une situation qui pourrait être corrigée en partie si le ministère acceptait d’introduire plus de pouvoir décisionnel au comité de parents via la régie interne de l’établissement privé, pense le porte-parole de AGPQ.

«On doit présenter notre régie interne au ministère et, à chaque fois, il refuse qu’on donne plus de pouvoir à nos comités de parents, dénonce-t-il. C’est devenu une stratégie politique utilisée par ministère pour faire la promotion de son réseau de CPE et pour nous faire mal paraître. »

Critiques formulées

Au niveau des CPE, la critique la plus souvent reçue vise les éducatrices avec 60 plaintes en 2013-2014, contre 75 pour l’année 2012-2013. Les gestionnaires des CPE aussi ne sont pas sans critiques puisqu’ils ont reçu, comme les éducatrices, un nombre similaire de plaintes avec 51 pour la dernière année, soit neuf de moins que l’année 2012-2013. La régie interne et le programme de places à contribution réduite reçoivent également leur lot de critiques au niveau des CPE.

Dans le cas des garderies privées, c’est le ratio d’enfants qui irrite le plus les parents avec 253 plaintes reçues au ministère de la Famille en 2013-2014, contre 221 pour l’année précédente.

Le travail des éducatrices et des gestionnaires en milieu privé est également dans la mire des parents avec 303 plaintes l’année dernière, contre 381 en 2012-2013. Pour les mêmes périodes, les gestionnaires ont reçu 200 critiques contre 192 il y a deux ans.

L’alimentation et l’hygiène font également des mécontents avec respectivement 179 plaintes contre les garderies privées en 2013-2014.

«Par ses diverses activités de repérage, le ministère a également constaté au cours de la dernière année une diminution du nombre de services de garde qui exercent sans détenir un permis ou une reconnaissance», explique Nadia Caron, relationniste de presse au ministère de la Famille.

65 avis de non-conformité en 2012-2013

Notons, par ailleurs, que l’année dernière, le ministère de la Famille a envoyé un total de 65 avis de non-conformité aux services de garde régis, soit 58 visant les garderies privés et sept pour ce qui est des CPE. Ces avis, précise la demande d’accès, sont «envoyés à la suite des rapports d’inspection mentionnant les manquements constatés et d’une visite de suivi, ne se conformaient toujours pas».

En revanche, le ministère de la Famille a mené près de deux fois plus d’inspections sur le terrain en quatre ans, soit 3 378 en 2010-2011 contre 6 363 l’année dernière dans les CPE, garderies privées et les services de garde régis. En date du 27 juin, le ministère avait déjà mené 1 092 inspections pour l’année 2014-2015 par l’équipe formée de 40 inspecteurs, lit-on dans le document de la demande d’accès.

Selon le ministère, «l’augmentation du nombre d’inspecteurs» explique en partie cette hausse, de même que la «création d’une direction de l’inspection dont son mandat premier est d’appliquer la Loi sur les services de garde éducatifs à l’enfance», précise Nadia Caron.

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