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Nucléaire iranien: relatif pessimisme dans la dernière ligne droite des négociations

Nucléaire iranien: relatif pessimisme dans la dernière ligne droite des négociations

Les chefs des diplomaties des puissances occidentales se montraient peu optimistes dimanche quant à une percée rapide dans les négociations sur le nucléaire iranien, tandis que Téhéran a estimé que la confiance devait aller "dans les deux sens".

Les ministres américain John Kerry, britannique William Hague, allemand Frank-Walter Steinmeier et français, Laurent Fabius, se sont retrouvés dans la capitale autrichienne pour tenter d'aplanir "des divergences très importantes", pour reprendre les termes de M. Kerry, dans les négociations avec l'Iran.

Une "percée rapide est improbable aujourd'hui", a reconnu à son arrivée le chef de la diplomatie britannique William Hague, mais "nous allons voir de quelle marge nous disposons pour faire des progrès avant le 20 juillet", date butoir à laquelle un accord définitif est censé avoir été conclu.

Ces différents portent essentiellement sur la capacité d'enrichissement d'uranium réclamée par l'Iran. Enrichi à un niveau élevé, l'uranium peut servir à fabriquer la bombe atomique. A un faible degré, il sert de combustible au centrale nucléaire pour la production d'électricité.

"Il est vital de s'assurer que l'Iran ne va pas développer l'arme nucléaire, que leur programme est pacifique", a martelé M. Kerry.

"La confiance doit aller dans les deux sens" a répliqué M. Zarif sur son compte Twitter.

"Je ne m'engagerai pas un jeu de critiques réciproques ou de manipulations (...) mais dans un effort sincère pour parvenir à un accord", a-t-il dit, avant d'ajouter: "j'attends la même chose" des négociateurs du groupe 5+1 (Chine, Etats-Unis, France, Royaume-Uni, Russie et Allemagne).

Plusieurs bilatérales et trilatérales sont prévues dans la journée.

La communauté internationale veut obtenir de fermes garanties sur la nature strictement civile du programme nucléaire iranien, en échange de la levée des sanctions qui asphyxient l'économie de ce pays.

Depuis la signature d'un accord intérimaire historique conclu à Genève en novembre 2013 assurant le gel du programme nucléaire contre une levée limitée des sanctions, les négociations se sont enchaînées pour tenter de parvenir à un accord définitif, censé être conclu au 20 juillet. Les négociations peuvent toutefois être prolongées avec l'accord des deux parties.

Interrogé sur une éventuelle extension des pourparlers, M. Hague a estimé qu'il était "trop tôt pour le dire".

"Si nous pouvons parvenir à un accord d'ici au 20 juillet, bravo. Si nous ne pouvons pas, il y a deux possibilités: ou nous prolongeons nos discussions, ou nous devrons dire que malheureusement il n'y a pas de perspective d'accord", a pour sa part déclaré M. Fabius lors d'un point presse avec son homologue autrichien Sebastian Kurz.

Parvenir à un accord avant la date butoir "est difficile mais pas impossible", avait assuré samedi un haut représentant du Département d'Etat, assurant que les négociateurs étaient déterminés à "travailler jusqu'au dernier moment".

"Il n'est pas encore certain qu'on pourra combler le fossé", avait cependant prévenu le négociateur iranien Abbas Araghchi.

"Nous espérons qu'il y ait un accord avant le 20 juillet. Si ce n'est pas le cas, on peut prolonger si nécessaire de quelques jours les discussions, mais si on constate que les demandes excessives (des Occidentaux) continuent et qu'un accord est impossible, ce ne sera pas un drame et nous continuerons notre programme", a-t-il mis en garde.

Outre le nucléaire iranien, les ministres occidentaux devaient aussi discuter d'un cessez-le-feu entre Israël et le Hamas à Gaza.

Le chef de la diplomatie allemande Frank-Walter Steinmeier doit, dans la foulée de la réunion à Vienne, se rendre lundi et mardi au Proche-Orient, ainsi que son homologue italienne Federica Mogherini.

Chez les ministres américain et français, aucune décision n'avait été prise sur un éventuel déplacement au Proche Orient, selon leurs entourages.

Le chef de la diplomatie française Laurent Fabius a mis en garde contre "l'escalade désastreuse" de la violence. "A Gaza comme en Israël, la priorité absolue c'est le cessez-le-feu", a-t-il souligné à Vienne.

bur-cf/ilp/abk

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