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Jour le plus sanglant à Gaza, Israël et le Hamas résistent aux appels à la trêve

Jour le plus sanglant à Gaza, Israël et le Hamas résistent aux appels à la trêve

Gaza a connu samedi sa journée la plus sanglante depuis le début de l'opération israélienne destinée à anéantir la capacité du Hamas à frapper Israël, malgré les appels à la trêve des diplomates face à la menace d'une intervention terrestre.

Dimanche matin, l'enclave s'est une nouvelle fois réveillée sous les bombardements israéliens, pour la sixième journée consécutive, tuant à l'aube chez lui un adolescent de 14 ans.

Selon la police de Gaza, 17 frappes ont visé l'enclave entre 04H00 et 05H00 locales (01H00 à 02H00 GMT).

La veille, ce sont 56 Palestiniens qui ont été tués par les tirs israéliens, les décès de deux blessés -- un enfant de deux ans et une femme de 73 ans-- venant alourdir encore le bilan de cette journée la plus sanglante depuis le début, mardi, de l'opération israélienne Protective Edge.

Deux neveux du dirigeant du Hamas dans la bande de Gaza, Ismaïl Haniyeh, ont notamment été tués ainsi que deux femmes lourdement handicapées, qui ont péri dans une frappe sur leur foyer d'accueil.

Au total, au moins 162 Palestiniens sont mort et 1.085 autres ont été blessés dans les raids israéliens depuis mardi, selon les services de secours.

La nouvelle spirale de violences a été enclenchée après l'enlèvement en juin et le meurtre de trois étudiants israéliens en Cisjordanie, attribués par Israël au Hamas, suivis de l'assassinat d'un jeune Palestinien brûlé vif à Jérusalem par des extrémistes juifs.

La frappe la plus meurtrière de samedi a fait près d'une vingtaine de morts, en touchant la maison d'un chef de la police et une mosquée, selon les secours.

Au même moment, l'armée indiquait avoir demandé aux habitants du nord de l'enclave "d'évacuer leur domicile pour leur propre sécurité".

Ces bombardements intervenaient juste après de nouvelles salves de roquettes du Hamas en direction de Tel-Aviv, Jérusalem et la Cisjordanie samedi soir. Aucune victime n'est à déplorer.

Deux roquettes tirées du Liban se sont aussi abattues sur le nord d'Israël, selon l'armée qui dit avoir riposté. Aucun mort n'a été recensé de part et d'autre.

Les forces israéliennes ont assuré avoir visé à Gaza de multiples "cibles associées au Hamas" dont des lance-roquettes, des bases paramilitaires, des caches d'armes, dont l'une dans une mosquée ainsi que la maison d'un haut responsable du mouvement contrôlant la bande de Gaza, Khalil al-Hayya.

En début de soirée, des explosions ont été entendues à Jérusalem, à environ 80 km de Gaza. Les trois projectiles se sont abattus en Cisjordanie, où sont implantées de nombreuses colonies israéliennes, endommageant une maison sans faire de victime. Dans le ciel de Tel-Aviv, les projectiles ont été détruits par le système de défense Iron Dome.

Depuis mardi, quelque 600 roquettes ont frappé l'Etat hébreu et environ 140 ont été détruites en vol. Ces tirs ont fait une dizaine de blessés mais aucun mort.

Enfin, des heurts entre manifestants palestiniens et forces israéliennes ont éclaté samedi soir en Cisjordainie occupée et à Jérusalem-Est, faisant au moins trois blessés par balles dans les rangs des protestataires, selon des sources sécuritaires palestiniennes.

Ce conflit est le plus meurtrier depuis l'opération "Pilier de Défense" en novembre 2012, qui avait déjà pour objectif de faire cesser les tirs depuis Gaza et avait fait 177 morts palestiniens et six israéliens.

Signe qu'une intervention terrestre menace, des dizaines de chars israéliens ont été convoyés sur des colonnes de camions près de la bande de Gaza, selon des journalistes de l'AFP. Plus de 30.000 réservistes sont sur le pied de guerre.

"Nous préparons les prochaines étapes de l'opération, pour que les forces soient prêtes à entrer sur le terrain", a déclaré le porte-parole de l'armée, le général Almoz Moti, même si une telle mesure risque de causer des pertes militaires pour Israël.

L'armée a d'ailleurs indiqué que quatre soldats ont été légèrement blessés lors d'une opération visant un site de lancement de roquette au nord de l'enclave.

Sur le front diplomatique, les ministres britannique, américain, français et allemand doivent évoquer dimanche la question d'un cessez-le-feu en marge d'une réunion sur le nucléaire iranien dimanche à Vienne.

Le Conseil de sécurité de l'ONU a de nouveau appelé samedi Israël et le Hamas à cesser le feu et à respecter le droit international, en particulier "sur la protection des civils".

Une réunion ministérielle de la Ligue arabe est prévue lundi au Caire pour discuter de la détérioration de la situation à Gaza, et Tony Blair, émissaire du Quartette était aussi dans la région.

La chef de la diplomatie italienne, Federica Mogherini, est attendue en Israël et dans les territoires palestiniens du 14 au 17 juillet.

Mais vendredi soir le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a martelé que son pays ne cèderait à "aucune pression internationale", bien que le président américain Barack Obama ait proposé sa médiation.

Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a aussi mis en garde samedi contre l'escalade après que l'Egypte eut reconnu que ses efforts de médiation se heurtaient à "l'entêtement" des protagonistes.

A Gaza, plusieurs ONG ont insisté sur la détérioration de la situation humanitaire, Oxfam assurant ainsi que les raids avaient coupé l'alimentation en eau de plus de 100.000 personnes.

bur-alf/dar/jr

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