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Israël bombarde Gaza et intensifie ses préparatifs terrestres

Israël bombarde Gaza et intensifie ses préparatifs terrestres

Israël continuait samedi de bombarder la bande de Gaza, assurant avoir réduit la puissance de feu du Hamas palestinien qui poursuit ses tirs de roquettes, alors que l'armée intensifie ses préparatifs en vue d'une éventuelle offensive terrestre.

Des journalistes de l'AFP ont vu des dizaines de chars israéliens convoyés sur des colonnes de camions dans la nuit et la matinée vers la frontière avec l'enclave palestinienne, où sont concentrées de nombreuses troupes.

Après une première partie de journée plus calme que les jours précédents, les tirs de roquettes vers Israël ont regagné en intensité samedi après-midi: 34 projectiles ont atteint le territoire de l'Etat hébreu.

Depuis le début des hostilités mardi, l'armée a recensé 564 roquettes sur Israël, et près de 140 ont été détruites en vol par le système de défense Iron Dome. Ces tirs ont fait une dizaine de blessés mais aucun mort.

Les frappes israéliennes ont pour leur part fait 127 morts et au moins 940 blessés, en majorité des civils, selon les services de secours palestiniens.

Samedi, les raids ont fait 22 mort, dont six dans le quartier Cheikh Radouane, dans l'ouest de la vaste agglomération de Gaza.

Deux autres victimes sont mortes dans un centre d'accueil pour handicapés touché par un tir. Trois mosquées ont également été visées, dont l'une abritait selon Israël une cache d'armes.

Parmi les victimes des raids figurent deux neveux du dirigeant du Hamas dans l'enclave, Ismaïl Haniyeh, selon des voisins qui les ont identifiés comme étant Nidal et Alaa Malach.

A Gaza, les rues étaient presque désertes, en dehors des processions funéraires menées sous une chaleur écrasante.

L'armée israélienne a assuré avoir "porté atteinte significativement aux capacités du Hamas", le mouvement islamiste qui contrôle la bande de Gaza.

Selon un bilan établi samedi matin par l'armée, l'aviation a visé "158 cibles associées au Hamas" en 24 heures, dont 68 lance-roquettes, 21 bases paramilitaires et des caches d'armes.

L'armée dit aussi avoir ciblé "10 agents terroristes", dont certains impliqués dans des attaques de roquettes contre Israël.

Au sol, les préparatifs en vue d'une possible invasion de l'enclave palestinienne se poursuivent, dans ce qui s'apparente aussi à une guerre psychologique. Plus de 30.000 réservistes sont sur le pied de guerre.

"Nous préparons les prochaines étapes de l'opération, pour que les forces soient prêtes à entrer sur le terrain," a déclaré samedi le porte-parole de l'armée, le général Almoz Moti.

Dans l'après-midi de samedi, un véhicule de l'armée israélienne en patrouille le long de la clôture de sécurité entre Israël et la bande de Gaza a été touché par des tirs qui n'ont pas fait de victimes. Vendredi, deux soldats avaient été blessés par un missile antichar, illustrant les risques d'une opération terrestre.

Ce conflit est le plus meurtrier depuis l'opération "Pilier de Défense" en novembre 2012, qui avait déjà pour objectif de faire cesser les tirs de roquettes de Gaza. Les hostilités avaient fait 177 morts palestiniens et six israéliens.

La spirale de violences a été enclenchée après l'enlèvement et le meurtre de trois étudiants israéliens en Cisjordanie, attribués par Israël au Hamas, suivis de l'assassinat d'un jeune Palestinien brûlé vif à Jérusalem par des extrémistes juifs.

Vendredi soir, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a affirmé que son pays résisterait à toute ingérence internationale en vue d'un cessez-le-feu.

"Aucune pression internationale ne nous empêchera de frapper les terroristes qui nous attaquent", a-t-il assuré.

Dans un entretien téléphonique avec M. Netanyahu, le président américain Barack Obama avait pourtant proposé sa médiation pour tenter de rétablir le calme, exprimant "sa crainte d'une escalade".

Les Etats-Unis sont à cet égard prêts à utiliser leurs réseaux au Moyen-Orient pour "essayer de parvenir à la fin des tirs de roquettes à partir de Gaza", a expliqué la Maison Blanche. Washington considère toujours le Hamas comme une "organisation terroriste".

Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a prévenu samedi que l'escalade du conflit entre Israël et le Hamas à Gaza coûterait d'autres "vies innocentes". Vendredi, Le Caire avait souligné que ses efforts pour juguler la violence se heurtaient à "l'entêtement" des protagonistes.

L'Egypte, médiatrice lors des précédents conflits entre Israël et le Hamas, se montre plus en retrait dans cette crise.

Une réunion ministérielle de la Ligue arabe est prévue lundi pour discuter de la détérioration de la situation à Gaza, et Tony Blair, émissaire du Quartette pour le Proche-Orient, est arrivé samedi au Caire pour des discussions sur le conflit.

Le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon a appelé à un cessez-le-feu, mais ni M. Netanyahu ni M. Haniyeh ne semblent disposés à une trêve pour le moment.

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