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France : l'interdiction du port de signes religieux à "Wissous plage" suspendue par la justice

France : l'interdiction du port de signes religieux à "Wissous plage" suspendue par la justice

La justice française a suspendu samedi un règlement de la mairie de Wissous, en région parisienne, interdisant le port de signes religieux pendant l'opération estivale "Wissous Plage", d'où deux femmes voilées ont été récemment refoulées.

Le tribunal administratif de Versailles avait été saisi par un groupe d'habitantes, soutenues par le Collectif contre l'islamophobie en France (CCIF).

Ces dernières contestaient la légalité du règlement mis en place par le maire de Wissous, estimant que l'interdiction du port des signes religieux au cours de cette opération estivale constituait "une discrimination religieuse", "violant les principes de la République".

Au terme de l'audience, le juge "a prononcé la suspension des dispositions de l'article" du règlement incriminé, a annoncé le tribunal dans un communiqué.

Cette décision est provisoire, le juge des référés ne statuant pas sur le fond de l'affaire, qui devra faire l'objet d'une nouvelle audience.

Le maire de Wissous, Richard Trinquier (UMP, opposition de droite), réélu pour un troisième mandat en mars 2014, avait interdit samedi dernier l'accès au site Wissous Plage à deux mères voilées, invoquant le règlement intérieur des lieux.

Le texte en question, adopté fin juin, s'inspirait de la loi de 2004 sur le port du voile dans les établissements scolaires. D'après la municipalité, cette loi pouvait s'appliquer à Wissous Plage, qui est un établissement recevant du public et pas un lieu public.

"Il s'agit d'appliquer le principe de laïcité. En aucun cas ce texte n'est une entrave à la pratique de la religion", a assuré pendant l'audience M. Trinquier, évoquant une "présence de plus en plus importante de signes religieux", faisant "obstacle au vivre ensemble".

Ce règlement "porte atteinte à une liberté fondamentale, la liberté de croyance religieuse", a estimé de son côté l'avocat du CCIF, Me Sefen Guezguez, accusant le maire de Wissous de "confondre la laïcité avec l'éradication de toute manifestation religieuse".

L'islam est régulièrement au centre de débats en France entre polémique sur le voile à l'école, interdiction controversée du voile intégral dans l'espace public et place des musulmans dans ce pays où ils sont cinq à six millions à habiter.

vab/caz/thm/bds

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