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Plus de 100 morts à Gaza, appels au cessez-le-feu

Plus de 100 morts à Gaza, appels au cessez-le-feu

L'offensive israélienne à Gaza a provoqué la mort de plus de 100 Palestiniens en quatre jours et les salves de roquettes vers Israël ont continué vendredi, en dépit d'une offre de médiation de Washington.

Peu avant le début du repos du shabbat, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a proclamé qu'Israël résisterait à toute ingérence internationale en vue d'un cessez-le-feu.

"Aucune pression internationale ne nous empêchera de frapper les terroristes qui nous attaquent", a assuré M. Netanyahu au cours d'une conférence de presse dans une salle sécurisée du ministère de la Défense à Tel-Aviv.

Dans un entretien téléphonique avec M. Netanyahu, le président américain Barack Obama a pourtant proposé sa médiation pour tenter de rétablir le calme, exprimant "sa crainte d'une escalade".

"Les Etats-Unis restent prêts à faciliter une cessation des hostilités, y compris le retour à l'accord de cessez-le-feu de novembre 2012", a ajouté la Maison Blanche. Toutefois, Washington considère toujours le mouvement islamiste Hamas, qui contrôle la bande de Gaza depuis 2007, comme une "organisation terroriste".

Les Etats-Unis sont à cet égard prêts à utiliser leurs réseaux au Moyen-Orient pour "essayer de parvenir à la fin des tirs de roquettes à partir de Gaza et, comme nous l'avons vu ce matin, à partir du Liban", a expliqué vendredi le porte-parole de la Maison Blanche Josh Earnest.

Jeudi, pendant une réunion d'urgence du Conseil de sécurité de l'ONU, le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon avait appelé à un cessez-le-feu.

Mais aussi bien M. Netanyahu que le dirigeant du Hamas à Gaza, Ismaïl Haniyeh, ne semblent disposés à une trêve pour le moment.

A Gaza, les raids israéliens ont provoqué vendredi la mort d'au moins 13 Palestiniens, dont un enfant de trois ans et une femme, selon les services d'urgences locaux, portant le bilan à 105 morts et plus de 600 blessés, dont de nombreux civils, depuis le début de l'opération israélienne "Protective Edge" il y a quatre jours.

Ce nouveau conflit est le plus meurtrier depuis l'opération "Pilier de Défense" en novembre 2012, qui visait déjà à faire cesser les tirs à partir de l'enclave palestinienne. Les tirs de part et d'autre avaient alors provoqué la mort de 177 Palestiniens et de six Israéliens.

Selon l'armée israélienne, le Hamas et le Jihad islamique, un groupe radical allié, ont tiré vendredi plus de 110 roquettes et obus, dont 25 ont été interceptés par le système de défense antimissile Iron Dome.

Au total, plus de 600 projectiles ont été tirés de Gaza depuis le début des hostilités, dont 130 ont été détruits en vol. Ils n'ont fait aucun mort, mais une dizaine de blessés.

Le Hamas a revendiqué quatre tirs de roquettes contre l'aéroport international Ben Gourion, dans la périphérie de Tel-Aviv, et a mis en garde les compagnies étrangères contre "les dangers" d'atterrir en Israël.

L'aéroport n'a pas été touché mais ses opérations ont été interrompues pendant quelques minutes. Plusieurs compagnies aériennes interrogées par l'AFP ont confirmé maintenir leurs vols vers Tel-Aviv.

Cet engrenage des violences a été enclenché après l'enlèvement et le meurtre de trois étudiants israéliens en Cisjordanie, attribués par Israël au Hamas, suivis de l'assassinat d'un jeune Palestinien brûlé vif à Jérusalem par des extrémistes juifs.

La confrontation menace de s'élargir sur le front nord d'Israël après un tir de roquette à partir du Liban, qui n'a pas fait de victimes. L'artillerie israélienne a riposté, visant les environs d'un village du sud du Liban, avant que le calme ne revienne.

A Jérusalem-Est et en Cisjordanie, ce deuxième vendredi du ramadan a été relativement calme. Redoutant des violences, la police israélienne avait de nouveau restreint l'accès à l'esplanade des Mosquées : 12.000 croyants seulement y sont allés prier.

Dans le nord d'Israël, 4.000 Arabes israéliens ont manifesté près de Nazareth contre "les crimes de guerre israéliens" à Gaza.

L'aviation israélienne a annoncé avoir effectué des dizaines de raids vendredi dans la bande de Gaza, ciblant des lance-roquettes, des tunnels, des locaux du Hamas et d'institutions islamistes, ainsi que des maisons de cadres du mouvement.

Au sol, les préparatifs en vue d'une possible invasion de l'enclave palestinienne se poursuivent.

Le chef d'état-major israélien, le général Benny Gantz, a prévenu que l'armée allait "élargir ses activités selon ses besoins et avec toutes les forces nécessaires".

Plus de 30.000 réservistes ont d'ores et déjà été mobilisés.

"Pour le moment, nous en sommes à la première phase : les attaques aériennes. J'imagine que nous déciderons demain ou après-demain de la prochaine étape", a précisé vendredi le ministre des Affaires étrangères Avigdor Lieberman, un partisan de la manière forte.

Deux soldats israéliens ont été blessés vendredi par un missile antichar le long de la clôture de sécurité séparant Israël de la bande de Gaza, illustrant les risques d'une opération terrestre.

L'attaque contre Gaza a déclenché l'ire des voisins d'Israël.

"Il (Israël) dit que (le Hamas) tire des roquettes. Mais quelqu'un est-il mort ?", a protesté le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan, un allié du Hamas, accusant Israël de "mensonges", tandis que l'Egypte a fustigé la "politique de punition collective" d'Israël à Gaza.

Face à la dégradation de la situation à Gaza, 34 associations humanitaires internationales ont appelé au cessez-le-feu et au respect des droits de l'Homme dans ce territoire palestinien sous blocus israélien.

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