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Les forces de Kiev perdent 23 hommes en un jour, la trêve est loin

Les forces de Kiev perdent 23 hommes en un jour, la trêve est loin

Les forces de Kiev, qui combattent les rebelles prorusses dans l'est de l'Ukraine, ont perdu vendredi 23 hommes, l'un des bilans les plus lourds depuis le début du conflit, et qui éloigne encore les perspectives d'une trêve réclamée par les Européens et les Russes.

Dix-neuf soldats ont été tués par une salve de roquettes multiples Grad vendredi matin près de la localité de Rovenki, dans la région de Lougansk, a annoncé le ministère de la Défense. Ils font partie des 23 morts au total enregistrés au cours des dernières 24 heures dans toutes les zones du conflit.

Le président ukrainien Petro Porochenko a réagi à cette nouvelle en déclarant que les combattants rebelles responsables de leur mort "seraient identifiés et éliminés".

"Pour chaque mort parmi nos militaires, les combattants paieront par des dizaines et des centaines des leurs", a-t-il affirmé au cours d'une réunion avec des hauts responsables militaires.

Les combats entre les forces loyalistes et les rebelles prorusses ont gagné en intensité depuis jeudi, alors que les troupes de Kiev cherchent à encercler les deux principales places fortes des rebelles, Donetsk et Lougansk.

Des combats à l'artillerie lourde se poursuivaient vendredi autour de l'aéroport de Donetsk, fortement endommagé et fermé depuis des affrontements meurtriers en mai.

Inquiètes et craignant des bombardements, des dizaines de familles fuyaient cette métropole d'un million d'habitants, a constaté un journaliste de l'AFP.

"La nuit a été agitée, il y a eu des combats à l'artillerie lourde. Les habitants de plusieurs quartiers ont entendu un avion voler très bas et des témoins ont vu sur les artères centrales du matériel militaire lourd", a indiqué la mairie dans un communiqué.

A la gare de Donetsk, d'où l'on aperçoit la tour de contrôle de l'aéroport et où environ 200 personnes faisaient la queue aux guichets vendredi matin pour acheter des billets, on pouvait entendre des échanges de tirs provenant de l'aéroport suivis par un survol d'avion et des tirs antiaériens, a rapporté un journaliste de l'AFP.

Cependant, les insurgés se disent déterminés à défendre Donetsk et Lougansk qui comptent respectivement un million et un demi-million d'habitants.

Sur le front diplomatique, même si les échanges entre l'Ukraine, la Russie et les Occidentaux se poursuivent, aucun progrès immédiat n'est en vue en raison des conditions posées par Kiev.

Le président Porochenko a déclaré jeudi soir dans une conversation téléphonique avec la chancelière allemande Angela Merkel être prêt à un "cessez-le-feu bilatéral" à condition que soit assuré le contrôle de la frontière avec la Russie "afin d'arrêter le transfert d'armes et de combattants en provenance de la Russie", ainsi que "la libération de tous les otages".

Mme Merkel a souligné au cours de cette conversation que les représentants d'une mission de l'OSCE (organisation pour la sécurité et la coopération en Europe) présente dans l'est de l'Ukraine n'avaient "pas accès aux postes-frontières en raisons des agissements des combattants", selon la présidence ukrainienne, qui laisse ainsi entendre que les conditions pour un cessez-le-feu sont loin d'être réunies.

Trois mois après le lancement de l'"opération antiterroriste" ukrainienne contre les insurgés armés prorusses dans l'Est, l'ONG Amnesty International a dénoncé vendredi la multiplication de cas de tortures et d'enlèvements visant principalement les militants pro-Kiev.

"La plupart des enlèvements sont commis par des séparatistes armés et les victimes subissent souvent des tortures. Il y a des cas signalés d'arbitraire du côté des troupes loyalistes, mais ils sont moins nombreux", a déclaré l'ONG dans un communiqué. Selon le ministère ukrainien de l'Intérieur, près de 500 personnes ont été enlevées dans l'Est entre avril et juin. L'ONU a de son côté répertorié 222 cas d'enlèvements, souligne Amnesty.

Alors que le conflit se durcit, le chef par intérim de l'Eglise orthodoxe russe d'Ukraine (dépendant du patriarcat de Moscou, traditionnellement proche du pouvoir russe), le métropolite Onoufriï, a appelé les rebelles prorusses à déposer les armes.

Une bonne nouvelle pour Kiev est arrivée en fin de journée : l'agence de notation financière Standard and Poor's a qualifié de "stable", au lieu de "négative" précédemment, la perspective de la dette souveraine de l'Ukraine, grâce au plan d'aide du Fonds monétaire international qui devrait permettre au pays de faire face à ses besoins financiers extérieurs, même si des "risques géopolitiques" demeurent.

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