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A Saint-Pétersbourg, l'opéra "La Crimée" cède aux humeurs patriotiques du public russe

A Saint-Pétersbourg, l'opéra "La Crimée" cède aux humeurs patriotiques du public russe

"Sauvez-nous! Ne nous laissez pas!", se lamentent femmes et enfants sur fond de photographies du Maïdan : l'opéra "La Crimée", dont la première s'est déroulée jeudi soir à Saint-Pétersbourg, joue sur la fibre patriotique du public russe, revigorée par la crise ukrainienne.

Youri Alexandrov, son metteur en scène, s'est basé sur un opéra du compositeur soviétique Marian Koval pour raconter sa propre version de l'histoire de cette péninsule, de la Guerre de Crimée (1853-1856) à son rattachement à la Russie en mars.

Pas de scène, pas de rideau, pour cette nouvelle forme d'"opéra-meeting" qui met en scène la version russe officielle de l'histoire de la péninsule. Au plafond, défilent des photographies de la "Grande guerre patriotique", nom donné par les Russes à la Seconde guerre mondiale, jusqu'au Maïdan, la place centrale de Kiev devenue le symbole de la contestation du régime de l'ex-président ukrainien Viktor Ianoukovitch.

Les derniers clichés montrent les affrontements entre forces loyalistes et rebelles prorusses dans l'Est de l'Ukraine.

Au centre de la salle, des acteurs jouent pendant près d'une heure des scènes retraçant l'histoire de la Crimée depuis le milieu du XIXe siècle, devant quelques centaines de spectateurs.

"Il s'agit d'un opéra-rencontre, nous sommes en contact direct avec le public", tonne le metteur en scène Youri Alexandrov.

L'un des héros du spectacle, un jeune homme en costume gris, surgit entre les tableaux pour assurer la narration. "La Crimée a toujours été un trophée désirable pour ses ennemis". Il est "impossible de la conquérir ou de l'offrir à quiconque", affirme-t-il en référence à la décision de Nikita Khrouchtchev d'offrir en "cadeau" la péninsule à l'Ukraine en 1954.

"J'ai décidé de traiter cette thématique parce que je ne pouvais pas me taire en voyant ce qui se passe en Ukraine", explique M. Alexandrov.

"Personne n'a commandé ni financé ce spectacle", affirme-t-il en précisant que les profits seront reversés aux organismes d'aide aux réfugiés ukrainiens.

La Crimée a été rattachée en mars à la Russie après un référendum jugé "illégal" par Kiev et les Occidentaux. Le "retour" de la péninsule ukrainienne à la Russie a suscité dans la population russe une vague de patriotisme et a porté le président Vladimir Poutine au sommet de sa cote de popularité.

mak/pop/lgo/ros

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