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L'armée ukrainienne assure ses positions au sud de Donetsk

L'armée ukrainienne assure ses positions au sud de Donetsk

Comme flottant au dessus des fleurs de tournesol, des soldats ukrainiens torse nu crient des conseils au conducteur de bulldozer qui, dans un épais nuage de gaz d'échappement, creuse des tranchées de protection autour du blindé sur lequel ils sont juchés, en plein champ.

La colonne loyaliste, venant de Marioupol, sur la côte de la mer d'Azov (sud-est de l'Ukraine), est arrivée mercredi soir sans combattre à une vingtaine de kilomètres au sud de Donetsk, la métropole de l'Est ukrainien tenue par les séparatistes prorusses.

Et jeudi matin, sous un soleil radieux, les soldats préparent leurs défenses au milieu des champs. D'un côté de la petite route de campagne se trouve la position au milieu des tournesols. De l'autre, le haut d'un second blindé de combat d'infanterie (BMP) dépasse à peine des épis de maïs.

Un peu plus loin, un troisième BMP surmonté du drapeau jaune et bleu de l'Ukraine prend la route en enfilade. Un blindé avec batterie anti-aérienne complète le dispositif de cet avant-poste, sans oublier deux tentes et une cuisine roulante qui fume déjà.

Les jeunes soldats, décontractés, contrôlent les coffres et les papiers des quelques automobilistes de passage.

Cinq cents mètres en arrière, au bout d'un chemin de terre, camions et blindés en plus grand nombre sont dispersés autour d'un bosquet. Quatre camions lance-roquettes multiples Grad sont parqués un peu en retrait.

Après plusieurs coups de fil avec l'état-major de "l'opération anti-terroriste" lancée par le gouvernement de Kiev, un officier est désigné pour s'exprimer devant l'équipe de l'AFP présente sur place.

"Iouri" enfile sa cagoule. Le discours est stéréotypé, mais clair. "Notre mission est de défendre la population civile de la région de Donetsk des terroristes". Quant à la mission exacte "nous attendons les ordres", mais que ce soit pour attaquer, encercler ou attendre, les hommes "sont prêts".

Pas de précisions sur les forces loyalistes présentes, mais des témoins, soldats du rang sur place et personnes ayant croisé la colonne à son arrivée mercredi soir, évoquent une procession de véhicules longue d'un kilomètre et demi à deux kilomètres.

Pour l'heure, on s'installe. Aidés d'un technicien civil réquisitionné, "Vladimir Vladimirovitch, spécialiste électrique jusqu'à 100.000 volts", les soldats de l'intendance s'échinent à tirer des câbles électriques depuis un bâtiment agricole voisin.

Un groupe revient d'une mission de reconnaissance, entassé dans une vieille Lada. On s'appelle au portable d'un poste à l'autre pour prendre des nouvelles, donner des ordres.

Sur la tourelle de son blindé, un soldat scrute la campagne en direction du nord, là où sont les séparatistes.

Les militaires entament une attente, dont ils ne savent si elle sera longue. "S'il faut se battre, on se battra", glisse l'un.

"Timour", fusil de sniper au bras, explique qu'il a été mobilisé pour "45 jours" quelques mois après avoir fini son service militaire. "Ça fait maintenant 92 jours", dit-il. Il travaillait dans l'informatique et aimerait bien pouvoir retourner à sa vie normale. Mais lui aussi, s'il faut se battre, il le fera, même si "pour tout le monde" il préfèrerait la paix.

A quelques kilomètres de là, à la sortie sud de Donetsk, les combattants séparatistes ont eux aussi creusé des tranchées autour de leur poste de contrôle. Jeudi matin, ils ont retiré les protections des canons de leurs batteries anti-aériennes.

so/via/phv

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