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Démission en bloc de six directeurs de santé publique au Québec

Six directeurs de santé publique au Québec démissionnent en bloc
PC

Six directeurs régionaux de santé publique ont démissionné ces derniers jours pour protester contre une directive de Québec leur interdisant de pratiquer la médecine en plus de leurs fonctions administratives.

Selon le quotidien La Presse, cette directive aurait été émise par le gouvernement du Québec le 10 juin dernier. Elle interdit notamment aux médecins qui occupent des postes de direction de toucher une rémunération parallèle s'ils continuent de pratiquer des activités médicales.

Le versement des ces primes à des médecins-cadres serait jugé illégal par le gouvernement du Québec. Les agences de santé devaient se conformer à la directive avant le 23 juin.

Dénonçant le fait que le ministre de l'Éducation, Yves Bolduc, ait pu, lui, exercer ses fonctions de médecin en même temps qu'il était député de l'opposition à l'Assemblée nationale, ces six directeurs de santé publique ont remis leur démission au ministre de la Santé, Gaétan Barrette.

Les six directeurs à quitter leurs fonctions sont le Dr Jean-Pierre Courteau (Outaouais), la Dre Ariane Courville (Gaspésie), le Dr Jean-Pierre Trépannier (Lanaudière), le Dr Alain Poirier (Montérégie), la Dre Françoise Bouchard (Nunavik) et le Dr Sylvain Leduc (Bas-Saint-Laurent).

Leurs démissions seront effectives d'ici la fin de l'été.

Une situation différente de celle du ministre Bolduc

Questionné par le quotidien La Presse sur les raisons qui justifient cette directive, le cabinet du ministre Barrette a expliqué que la fonction de directeur de la santé publique constitue un emploi à temps plein.

Le ministère soupçonnait en fait certains directeurs de pratiquer la médecine dans les hôpitaux sur leurs heures de direction, écrit le journal.

Or, ces actes médicaux ont été payés aux médecins-cadres en plus de leur salaire de directeur pendant des années, ce qui serait illégal, soutient le ministère de la Santé.

Un décret existant sur la rémunération des cadres de l'État empêcherait en effet ces derniers de toucher un double salaire dans la fonction publique québécoise, précise le ministère.

La distinction entre cette situation et celle du ministre Bolduc, a expliqué l'attaché de presse du ministre Barrette est que Yves Bolduc pratiquait la médecine hors des heures où il était payé pour être député.

Rappelons que le ministre Bolduc a perçu 215 000 $ de prime pour suivre 1500 patients pendant qu'il était député de l'opposition, à l'Assemblée nationale.

L'ancien ministre de la Santé du Québec et père de l'assurance maladie Claude Castonguay a récemment réclamé la démission du ministre Bolduc, estimant qu'il a profité du système en empochant ces sommes et qu'il est par conséquent indigne de demeurer en fonction.

Le ministre Yves Bolduc se défend en assurant qu'il a toujours travaillé au service de ses concitoyens en respectant les règles.

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