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Une pilule d'oxycodone illégale aux États-Unis serait «importée» du Canada

Une pilule d'oxycodone illégale aux États-Unis «importée» du Canada

WASHINGTON - Une forme d'OxyContin interdite aux États-Unis depuis l'an dernier réapparaît encore aux confins de ce pays, selon une étude présentée lors d'un congrès à San Diego, et on soupçonne que ce médicament banni provient du Canada.

Cet analgésique générique est facile à écraser afin que sa consommation procure un effet plus immédiat. L'oxycodone, son ingrédient opioïde, est l'une des substances les plus surconsommées et populaires sur le marché noir.

Les États-Unis font actuellement pression sur le Canada afin qu'il passe à la prochaine génération de ce médicament générique, un comprimé ultrarésistant produit exclusivement par la compagnie pharmaceutique américaine Purdue Pharma, grâce à un nouveau brevet.

Lors d'un congrès pharmaceutique le mois dernier, des statistiques sur l'OxyContin canadien, basées sur de l'information fournie par des consommateurs, révélaient qu'il se retrouvait dans 11 États. Selon ce même sondage, les pilules auraient été achetées 39 fois de différentes personnes. La plus grande concentration se trouvait au Nouveau-Mexique et les États environnants du sud du pays.

L'information a été recensée par le biais du site Street Rx, où les utilisateurs peuvent partager le prix payé pour différentes drogues.

Le chercheur en toxicomanie qui a exposé ces résultats, le docteur Rick Dart, trouve fascinant que les cachets continuent d'apparaître dans autant d'endroits et aussi loin de la frontière canadienne. Il a cependant précisé qu'il ne s'agissait pas d'un fléau.

«Comprenez-moi bien: les États-Unis ne sont pas inondées par ce produit», a insisté M. Dart, qui travaille avec un groupe de surveillance d'abus, de détournement et de dépendance. «Mais c'est constant, c'est un événement continu. On ne parle pas d'une valise passée illégalement.»

Le groupe de recherche duquel fait partie le docteur Dart a été mis sur pied par Purdue Pharma en 2001. Il est depuis devenu partie prenante de l'autorité en matière de santé publique à Denver, et continue de travailler en collaboration avec des compagnies pharmaceutiques, dont Purdue. Le groupe jure n'avoir aucun conflit d'intérêts sur ce dossier.

Les résultats de la recherche sur l'OxyContin ont été présentés tout juste avant que le Canada n'annonce une période de consultations de 60 jours sur des changements réglementaires concernant l'oxycodone. Cette annonce est survenue après que les autorités frontalières et les gouverneurs de six États de la Nouvelle-Angleterre fassent publiquement pression sur le Canada pour qu'il se penche sur le problème de santé publique que sont, selon eux, les médicaments sur ordonnance. Selon le gouverneur du Vermont, l'oxycodone crée la dépendance aux opioïdes, qui amène les gens à opter pour une option plus économique et puissante: l'héroïne.

Mais plusieurs médicaments opiacés demeurent disponibles aux États-Unis, notamment le Zohydro, le Vicodin, et même de plus gros comprimés d'OxyContin.

Pourquoi, alors, réclame-t-on de nouvelles règles, si ce n'est que pour protéger le nouveau brevet de Purdue Pharma?

Selon un spécialiste des opioïdes du centre médical Dartmouth-Hitchcock, c'est une question de sécurité publique. «Cela a retiré des mains de la population une drogue très populaire et potentiellement mortelle, a fait valoir Gilbert Fanciullo. Ce n'est peut-être qu'une première étape pour rendre tous les OxyContin résistants à l'émiettage. Je pense personnellement que tous les opioïdes sur ordonnance devraient être résistants à l'émiettage, point final.»

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