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Festival de Jazz: dans la vaste chambre d'Andrew Bird (PHOTOS)

Festival de Jazz: dans la vaste chambre d'Andrew Bird (PHOTOS)
David Kirouac

MONTRÉAL - Pour sa nouvelle tournée de spectacles, le virtuose violoniste et chanteur américain Andrew Bird a récemment pris sous son aile le groupe Hands of Glory. La belle affaire pour les Montréalais qui pouvaient donc assister, au Théâtre Maisonneuve de la Place des Arts, à cette version améliorée de son spectacle «intimiste à grand déploiement».

Charmante idée de la part des programmateurs du Festival International de Jazz de Montréal que de réinviter l’Américain qui a passé le cap de la quarantaine l’été dernier. Mélodiste inventif et lumineux, Bird a pourtant tendance à demeurer discret malgré le grand succès d’estime à son endroit.

Qu’à cela ne tienne, la parution d’un nouvel album (le disque Things are Really Great Here, Sort of…) a incité l’homme à quitter le nid douillet de sa ferme à Elizabeth, Illinois, pour présenter à ses nombreux amateurs son folk-indie-latin-rock très difficile à étiqueter.

À la chambre

Le décor ressemble à un mélange de fête foraine et de parc d’attractions. Les éléments de mise en scène rappellent ceux utilisés lors de sa venue à l’été 2012, au Théâtre de la Verdure, au parc Lafontaine. Or, on a poussé plus loin le concept en ajoutant des objets sur scène. Six gros projecteurs de cinéma dressés inclinent la tête vers les instruments, qui sont éparpillés un peu partout sur les planches. D’autres outils d’éclairage ont plutôt la forme d’une fleur métallique à la lumière jaune. Mignon effet. Le singe en peluche garde toujours le fort, assis tranquille sur une table qui accueille également un faux gramophone à deux têtes qui tourne à l’occasion de façon circulaire sur lui-même. Enfin, des guirlandes de lumières blanches s’accrochent comme de longues vignes aux différents accessoires qui meublent ce petit monde chaleureux.

Andrew Bird, lui, est seul au milieu de tout ça. Durant les dix premières minutes du concert, il proposera trois chansons, dont Hole in the Ocean Floor (du très bon album Break it Yourself) et Plasticities (de l’album Armchair Apocrypha). Il jonglera avec son violon, sa guitare et ses pédales de loop pour produire un folk ouateux persillé d’un délicat rock de chambre.

À travers cette architecture musicale originale, on entendra çà et là les fameux sifflotements (une véritable marque de commerce!) du Bird qui s’en sert pratiquement comme d’une seconde voix. Ah oui, n’oublions pas ses doigts qui courent le long du violon, approche pizzicato, ou encore formule accords grattés. L’archet n’est pas en reste non plus. Au fond, le musicien utilise toutes les possibilités offertes par son violon. C’est bien présenté.

Belle complicité

Ensuite, les quatre membres du groupe Hands of Glory - la choriste et guitariste Tift Merritt, le batteur Kevin O'Donnell, le contrebassiste Alan Hampton et finalement son comparse de l’ancien groupe Bowl of Fire Eric Heywood à la pedal steel – arrivent sur scène pour poursuivre le concert à ses côtés.

Bien que le travail de tous soit de grande qualité, mentionnons celui de la seule femme du groupe (la belle Tift Merritt), dont la voix accompagne parfaitement celle de Bird. Ensemble, ils sont beaux à voir sur scène. Tout semble facile et agréable pour cette bande de musiciens talentueux.

Avec plus d’une quinzaine d’albums produits durant sa carrière solo ou encore avec le band Bowl of Fire, le prolifique Américain n’était pas en peine pour offrir une vingtaine de chansons durant la soirée. Il a d’ailleurs passablement voyagé dans le temps, pigeant un peu partout dans son répertoire. Bien entendu, quelques pièces (Tin Foiled, Frogs Singing, Drunk by Noon, Far From Any Road) ont été puisées de son dernier long jeu Things are Really Great Here, Sort of… (juin 2014).

Le public a pu aussi entendre les morceaux Dear Old Greenland, Dying Bed Maker, Effigy, When That Helicopter Comes, Three White Horses, Give it Away ou encore I Want to See Pulaski at Night.

Au cours d’un spectacle tout en nuances, les courtes anecdotes, les éclats de joie, les gestes théâtraux calculés, les petites prouesses musicales, les mélodies sensibles et les textes imagés ont fait de cette rencontre une sorte de généreuse et charmante messe de folk singulier.

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