Le soleil était au rendez-vous pour le Vans Warped Tour, qui se tenait samedi sur le Parterre de l'Île Notre Dame du Parc Jean-Drapeau. Les festivaliers, gonflés à bloc, attendaient de pied ferme les premiers groupes de la journée (dont l'horaire était pigé au hasard juste avant l'ouverture des portes). Il faut dire qu'après une absence remarquée à Montréal l'année dernière - due à une baisse d'affluence -, le festival punk rock était plus que bienvenu. Survol d'une journée bien remplie.
Une bonne dose de punk rock
Entre kiosques divers, skatepark et combats de lutte, les groupes se sont enchaînés sans fausse note. The Ghost Inside a été une des premières formations à briser la glace à la scène Kia Soul: entre voix clean et cris contrôlés, le groupe hardcore a su faire lever la foule. Prochain arrêt : prestation de Ice Nine Kills à la scène Monster Energy. Une tonne de briques sonore. Impeccable, l'interprétation des pièces de l'album The Predator Becomes The Prey a créé une vague d'enthousiasme dans la foule, qui ne s'est pas gênée pour marquer son appréciation : headbanging et poings levés ne sont taris qu'à la fin du spectacle, à défaut de mosh pits ou de body surfing (maintenant interdits).
La journée s'est continuée à une vitesse folle, entre le rock hardcore de A Lot Like Birds; la prestation remarquable du groupe Plague Vendor – dont le chanteur a un charisme qui rappelle un jeune Mick Jagger–; le rock chrétien aux valeurs très positives de Color Me Rad; le son agressif de Stray From The Path, formation hardcore qui peut faire penser aux débuts de Limp Bizkit; les pièces bien menées du groupe punk rock TheCityShakeup, qui offert une reprise très efficace de Zombie de The Cranberries et la musique plus douce, presque folk, de This Wild Life.
Des coups de cœur et des annonces inattendues
We The Kings, groupe de rock alternatif qui vient de sortir l'opus Somewhere Somehow, remporte la palme du spectacle le plus entraînant : il fallait voir les spectateurs sauter en l'air comme s'il n'y avait plus de lendemain! Mention spéciale aussi au groupe ska punk Less Than Jake, une des têtes d'affiche de la journée, qui a offert une prestation très vitaminée : l'ambiance a vite tourné à la fête! Yellowcard a également créé un bel engouement avec sa musique pop punk rock. Soulignons aussi la sensation pop punk Courage My Love, qui pourrait bien être un des groupes de la nouvelle génération à surveiller avec attention.
Le potin de la journée? La prestation d'Anberlin, qui s'est avérée être la toute dernière du groupe à Montréal. Entre deux pièces, le chanteur Stephen Christian a avoué à la foule que la formation n'en serait bientôt plus une. Une nouvelle de poids, qui n'a pas empêché les fans d'Anberlin de profiter du moment.
Les OVNIs des Vans
Pour cette édition, les organisateurs ont mis le paquet : programmation où le punk rock était à l'honneur bien sûr, mais où le hip-hop, le ska et même le folk ont su trouver leurs fans. Ces groupes un brin « hors contexte » ont ajouté beaucoup à la richesse de la journée. Quelle belle découverte que Breathe Carolina, duo qui mélange avec brio dubstep, pop et rock : excellent. Impossible également de passer sous silence le talent de K.Flay, rappeuse un peu décalée qui offre un son hip-hop alternatif ultra-efficace. Vraiment, à découvrir. Sans oublier Beebs & Her Money Makers, groupe ska super coloré, qui a débuté sa prestation par une pluie de confettis multicolores. Quelques pièces enjouées, chorégraphies cocasses et interactions funky plus tard : hop, le public était totalement conquis.
Alors le retour du Vans Warped Tour à Montréal cette année, ça dit quoi? Ça dit que oui, il y a un public pour ce genre d'événements. Ouvert aux nouveaux talents de la scène punk rock, le festival va-t-il faire de la relève son nouveau créneau? C'est à suivre. Mais d'ici là, les festivaliers peuvent se dire qu'ils ont eu droit à un méchant bon spectacle.
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