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St. Vincent au Festival de jazz : rencontre du quatrième type (PHOTOS)

St. Vincent au Festival de jazz : rencontre du quatrième type (PHOTOS)
David Kirouac

La chanteuse new-yorkaise Annie Clark, alias St. Vincent, s’est forgée une excellente réputation au cours des dernières années, d’autant plus que son plus récent et quatrième album (2014) a été très bien accueilli. Après une visite au Festival d’été de Québec, c’était au tour des Montréalais de rencontrer la femme venue d’un monde lointain. Rendez-vous : Métropolis.

Pour sa première visite au Festival international de jazz de Montréal, on peut dire qu’elle a fait une entrée fort remarquée. St.Vincent aime faire différemment et elle l’a encore prouvé samedi soir avec ce spectacle hors du commun.

Fort belle avec son accoutrement tout noir, sa grosse demi-fleur dorée au buste et ses cheveux tressés puis léchés sur la tête, la chanteuse se présente d’une singulière façon : très théâtrale (ambiance qui imprègnera d’ailleurs l’ensemble du concert), Annie Clark exécute des poses robotiques qui évoque d’entrée de jeu l’idée que l’artiste incarne un être arrivé d’un autre monde.

Petits pas, mouvements saccadés, tête qui bouge brusquement, voix quelque peu déshumanisée, paroles iconoclastes, on comprend dans cette proposition moitié danse contemporaine, moitié univers à la David Bowie que la soirée portera la griffe unique de St. Vincent. Certes, le style est extravagant, mais cela n’empêche aucunement la jeune femme (31 ans) de livrer la marchandise. Rien à envier aux autres artistes féminines du moment.

« Am I the only one in the only world ? » chante St. Vincent sur des arrangements électro-rock de guitare (qu’elle porte au cou) stridente et rageuse. Au milieu de ces éclairages stroboscopiques, le robot n’a pas l’air de bien aller. La pièce Rattlesnake plonge l’humain de notre petite planète dans la tourmente. « Sweatin’, sweatin’, no one will ever find me ». Très originale entrée en matière.

Impressionnante audace

Tout le reste de la prestation portera le même esprit inquiet. Armée de sa guitare rageuse, St. Vincent a livré une méchante performance, autant vocale que musicale. Accompagnée de ses brillants « êtres humains », Daniel Mintseris (clavier), Toko Yasuda (moog) et Matthew Johnson (batterie), elle a mis l’accent sur ses plus récents morceaux (Birth In Reverse, Digital Witness, Bring Me Your Loves) tout en grappillant quelques pièces dans ses trois autres disques produits auparavant (les morceaux Chearleader, Surgeon, Cruel, notamment).

Dans le respect de ce concept qui met l’emphase sur l’incarnation d’une sorte d’extraterrestre, le rapport entre l’artiste et son public est assez froid. Plus encore, elle semble se positionner bien au-dessus des humains. En fait, les chaleureux échanges non pas leur place, St. Vincent explorant plutôt les sentiments de peur, d’angoisse, de solitude, avec quelques traces d’espérance tout au plus.

L’apothéose du concert s’avère sans contredit le rappel composé de trois morceaux truffés de passages de rock furieux. St. Vincent propose entre autres les chansons Chloe In the Afternoon (de l’album Strange Mercy) et Your Lips Are Red (de l’album Marry Me).

Au final, une mise en scène fort réussie pour une performance musicale solide sur toute la ligne.

Très audacieuse proposition.

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