Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

Jean Garon a modernisé l'agriculture, dit l'UPA

Jean Garon a modernisé l'agriculture, dit l'UPA
Agence Québec Presse - Pierre Roussel

QUÉBEC - Le président de l'Union des producteurs agricoles, Marcel Groleau, a souligné mercredi l'apport important de l'ex-ministre Jean Garon pour les fermiers du Québec. Ministre de l'Agriculture de 1976 à 1985, Jean Garon est décédé mardi soir d'une crise cardiaque à l'âge de 76 ans.

«C'est un ministre de l'Agriculture qui a marqué son époque», lance d'entrée de jeu le président de l'UPA. Quand il a été ministre, l'agriculture du Québec devait prendre un virage pour se moderniser.»

Le défi était alors de rentabiliser la production agricole des fermes familiales. «En 1975-1976, on a vécu la pire crise des revenus agricoles de l'histoire [du Québec].»

Jean Garon a fait adopter deux lois importantes. Tout d'abord, il a fait voter la Loi sur l'assurance-stabilisation des revenus agricoles, qui dédommage les agriculteurs en cas de baisse des revenus. Plutôt qu'une subvention comme c'est le cas aux États-Unis, le régime québécois est une caisse commune à laquelle contribuent les agriculteurs et l'État. Les cotisations augmentent en fonction des réclamations, comme une assurance personnelle. La formule était plus économique pour le gouvernement du Québec, tout en évitant de créer une dépendance aux subventions, souligne Marcel Groleau.

«C'était innovateur, au point où aujourd'hui les États-Unis et l'Europe se dirigent graduellement vers des programmes d'assurance.»

On doit également à Jean Garon la Loi sur la protection des terres agricoles. «Aujourd'hui, ça paraît évident de protéger le territoire agricole, dit Marcel Groleau. Mais si on se ramène à la fin des années 1970, c'était loin d'être une évidence.» À l'époque, l'étalement des banlieues, avec l'avènement de la voiture, menaçait particulièrement les terres arables en périphérie des villes.

«Dans ma région, un agriculteur avait converti sa terre en ruelle pour des maisons mobiles, dit Marcel Groleau. On pouvait faire n'importe quoi, n'importe où.»

Pour le président de l'UPA, faire adopter une telle loi demandait du «courage» et un individu «capable de faire le poids au conseil des ministres». Après tout, la loi venait freiner le développement urbain au profit du monde agricole, qui lui n'était pas rentable.

Et comme les plus beaux compliments viennent parfois de nos adversaires, Marcel Groleau partage cette anecdote qui en dit long sur l'héritage de Jean Garon. Ses parents, agriculteurs d'allégeance libérale, ne tarissaient pas de bons mots pour le ministre. «Parce qu'il a donné la fierté aux agriculteurs d'être des agriculteurs de métier. [Il a fait en sorte] que l'agriculture devienne une profession.»

La Révolution tranquille dans les champs québécois, elle s'est faite après 1976, dit Marcel Groleau. «Et c'est monsieur Garon qui a accompagné ces changements-là. Il n'a pas fait ça tout seul, mais il a été un acteur important dans ces changements-là.»

INOLTRE SU HUFFPOST

Jean Garon (archives)

Photos d'archives de Jean Garon

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.