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Mondial-2014 - Suisse: La patiente ascension de Lichtsteiner

Mondial-2014 - Suisse: La patiente ascension de Lichtsteiner

Leader mental de la Suisse, Stephan Lichtsteiner puise son autorité dans sa progression régulière, de Lucerne à la Juventus Turin jusqu'à un 8e de finale de Coupe du monde contre l'Argentine, mardi (16h00 GMT) à Sao Paulo.

"Il ne fallait pas faire des pas trop grands depuis la Suisse", raconte Lichtsteiner à l'AFP, arrivé au sommet à 30 ans pour défier l'immense Lionel Messi.

Défenseur propre et contre-attaquant inextinguible, "Licht", parti d'Adligenswil, village du canton de Lucerne, passe professionnel aux Grasshoppers Zurich avant d'entamer son ascension: Lille (2005), la Lazio Rome (2008) jusqu'à la grande Juventus, où il joue depuis 2011.

"En Suisse, on croit qu'on peut sortir et tout de suite aller dans un très grand club", dit-il, préférant son choix d'un parcours progressif.

Raisonnable, il a même passé un diplôme... d'employé de banque en 2004. "C'était bien réglé aux Grasshoppers, j'ai pu suivre mes cours et aller à mes deux entraînements par jour".

Il n'a que 21 ans quand il arrive à Lille, où "c'était bien de travailler avec Claude Puel, il a été important pour moi. Puel est super pour former les jeunes".

Il découvre la Ligue des champions, et saute un pas de plus, rejoignant la Serie A.

"En Italie c'est une autre mentalité, une autre façon de jouer au foot, les entraînements sont plus basés sur la tactique", explique-t-il.

Delio Rossi, son entraîneur à la Lazio, "m'a aussi beaucoup appris sur la phase défensive", ajoute Lichtsteiner.

En 2011, il rejoint enfin un club du gotha, la Juve, où il est un titulaire indiscutable, même s'il n'est pas toujours d'accord avec Antonio Conte.

Lichtsteiner préfère la défense à quatre, comme avec la Suisse, qu'à cinq, comme à Turin.

"A quatre, tu rentres dans le duel, tu as plus le ballon, tu pars de derrière, explique-t-il, à cinq tu fais beaucoup de courses et tu portes moins le ballon, tu es obligé d'attendre que les autres te le donnent."

Mais le discipliné Lichtsteiner a bien appris la "tattica" et joue parfaitement sa partition, et a récolté trois titres de champion.

Surtout il parachève sa formation avec le module Vaincre: "à la Juve, tu dois toujours gagner, c'est simple", dit-il.

Son pedigree fait de lui un des patrons du vestiaire suisse, avec 66 sélections et 5 buts marqués, même s'il a souffert au Brésil comme l'ensemble de l'arrière-garde helvète.

"Les anciens peuvent prendre la parole, mais il faut aussi prendre ses responsabilités, et ce que je fais depuis tout jeune, je crois qu'à la fin l'âge ne change pas grand chose, assure-t-il tranquillement. De toute façon, je pense que nos jeunes sont assez forts."

"Licht" ne se départit jamais de son calme, sauf si on s'avise de la présenter comme un joueur méritant, un arrière-droit de devoir, moins doué qu'une star de l'attaque.

"Si je n'ai pas des qualités techniques, comme vous avez l'air de le penser, je ne jouerais pas à la Juve, s'insurge-t-il. C'est mon style de jeu, c'est sûr que je ne suis pas Cristiano Ronaldo, mais je ne comprends pas pourquoi vous voyez les choses comme ça."

Il préfère qu'on souligne ses qualités. "Peut-être qu'une de mes qualités c'est l'intelligence du défenseur, si tu te positionnes bien, si tu lis bien le jeu, tu as moins de tacles à faire, et tu peux tacler quand tu es 100% sûr de jouer le ballon".

Une autre qualité? "Euh... Je suis rapide, aussi". Alors il faudra rattraper Messi à Sao Paulo, après avoir commencé sa course dans le canton de Lucerne.

eba/el

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