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Dear Criminals au Festival de Jazz: de l'électro-folk qui prend son temps (PHOTOS)

Dear Criminals au Festival de Jazz: de l'électro-folk qui prend son temps (PHOTOS)
David Kirouac

Une ambiance de fin de soirée régnait dans le Savoy du Métropolis lundi soir lors de la prestation du groupe Dear Criminals. Pourtant, il n’était que 19h quand le spectacle a débuté, mais on était comme dans un monde à part dans cette petite salle intime et enfumée.

Frannie Holder, Vincent Legault (Random Recipe) et Charles Lavoie (b.e.t.a.l.o.v.e.r.s.) ont livré un show à l’image de leur musique, lent, atmosphérique et feutré.

Le trio a amorcé le spectacle en douceur avec Crave, pièce-titre de son deuxième EP, laissant de longs silences entre les premières notes. La voix profonde de Charles s’est ensuite invitée, puis celle, aiguë, de Frannie a pris la relève sur des ondulations électro et des notes basses à faire trembler le sol.

Cette première chanson a donné le ton de la soirée: harmonies de voix complémentaires aux influences folk, électro insistant et arrangements une pointe obscurs.

Lover’s Suicide, tirée du premier EP Weapons, a emboîté le pas, en continuité avec Crave, tout en fluidité. Alliant notes sombres à la guitare et mélodie pop accrocheuse, la chanson a déclenché les premiers applaudissements du spectacle.

À quelques reprises on a frôlé le rap, entre autres avec Storm, dont le volume n’a cessé d’augmenter jusqu’à ce que le son remplisse la salle, et avec Face the Odds, aux voix qui se répondaient et empiétaient l’une sur l’autre.

Le groupe a également présenté son plus récent EP, créé de concert avec l’actrice et cinéaste Monia Chokri. Tenant du projet sociologique, le mini-album reprend dans un style nouveau quelques succès pop aux paroles sexuelles, voire misogynes.

Le trio a ainsi joué sur scène sa version de Sweat (Ah La La Long) d’Inner Circle. Ralentie, dépouillée de ses accents joyeux initiaux, la chanson prend une tout autre dimension et acquiert – musicalement – une beauté sensuelle. La voix fragile et aux superbes inflexions jazz de Frannie confère à la pièce une émotivité qu’elle était loin de transmettre au départ. Charles, de son côté, appuyant excessivement sur les mots, faisait ressortir leur ridicule et a suscité quelques rires dans l’audience.

Le folk a un peu repris ses droits sur une sobre Bad Black Days, avec Frannie à la guitare acoustique. Mais jamais l’électro n’a été complètement délaissé, se montrant plus exubérant après les passages d’où il était presque absent.

Une autre reprise s’est glissée dans le show, celle de Blurred Lines, adoucie et humanisée par les voix franches de Frannie et Charles. Accrocheuse avec ses refrains intenses, elle a pourtant conservé bien peu de choses de l’originale de Robin Thicke et Pharrell Williams.

Parmi les autres pièces proposées, signalons Rose, dont le clavier ludique a insufflé un peu de légèreté dans le spectacle, Took it From Me, dont les flots ondulaient entre douceur et puissance, et Petite mort, avec son riff de guitare électrique accrocheur et sa brusque finale.

Les échos lugubres et les notes lourdes ont dominé le show, mais c’est dans une ambiance plus légère qu’il s’est terminé avec Fuck the Stars. Un ukulélé relax, deux voix douces, des sifflements: on se sentait surtout invités à un moment de farniente sur une plage déserte.

Décidant qu’ils avaient été assez sages jusque-là, Frannie, Charles et Vincent ont commandé des shooters et trinqué sur scène avant d’offrir deux autres reprises: Over and Over de Hot Chip, qui en fait trépigné quelques-uns sur leurs chaises avec son rythme entraînant, et …Baby One More Time, dont la tristesse et la lourdeur n’avaient pas grand-chose à voir avec la pop bonbon de Britney Spears.

Le spectacle s’est terminé sur Stay Tonight, morceau du premier EP alliant musique électro un peu cosmique et voix folk. Prenant toute la place à la fin de la pièce, la musique s’est affaiblie en prenant bien son temps, s’éteignant enfin avec les lumières.

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Dear Criminals

Festival de Jazz 2014 - 30 juin 2014

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