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Des milliers de soldats engagés à Tikrit, des Sukhoi livrés à l'Irak

Des milliers de soldats engagés à Tikrit, des Sukhoi livrés à l'Irak

Des milliers de soldats, appuyés par des chars et l'aviation, avançaient dimanche vers Tikrit, dans la plus grande contre-offensive engagée par l'armée irakienne depuis que l'avancée fulgurante d'insurgés sunnites a plongé le pays dans le chaos.

Pour les aider à reprendre du terrain après leur déroute aux premiers jours de l'offensive jihadiste lancée le 9 juin, la Russie a livré cinq avions de combat Sukhoi aux forces irakiennes et les Etats-Unis ont envoyé des experts militaires chargés de conseiller les soldats et des drones pour survoler Bagdad, un objectif des insurgés.

Menés par les jihadistes de l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL), ces insurgés se sont emparés de larges pans de territoires à l'ouest, au nord et à l'est de la capitale irakienne, dans une offensive qui a fait plus d'un millier de morts et poussé des centaines de milliers d'habitants à fuir selon l'ONU.

Alors que les appels en Irak et à l'étranger en faveur d'un gouvernement d'union se sont multipliés, le Premier ministre Nouri al-Maliki, un chiite accusé d'avoir marginalisé les sunnites, a semblé finalement se rallier à cette idée. Le Parlement doit se réunir mardi pour déclencher le processus.

Le conseiller de M. Maliki sur la question de la réconciliation nationale, Amer Khouzaï, a déclaré à l'AFP qu'il y avait actuellement "nettement plus de danger" pour l'Irak que lors de la guerre entre musulmans chiites et sunnites de 2006/2007, qui avait pourtant fait des dizaines de milliers de morts, en pleine invasion américaine du pays.

"Maintenant, la guerre est plus organisée", a-t-il prévenu, en visant autant les insurgés sunnites que les Kurdes, qui ont profité de la débandade initiale de l'armée pour s'emparer de territoires disputés dans le nord du pays.

Comme samedi, l'armée a intensifié dimanche ses contre-attaques dans la province de Salaheddine (nord), principalement sur son chef-lieu Tikrit, un fief de l'ancien président sunnite Saddam Hussein renversé par l'invasion américaine de 2003.

"Les forces irakiennes avancent de différents endroits" autour de Tikrit, à 160 km au nord de Bagdad et des combats sont en cours à la périphérie, a expliqué le général Qassem Atta, un porte-parole de M. Maliki.

Selon des témoins, l'aviation mène depuis l'aube des raids contre les positions des insurgés à Tikrit, notamment contre les anciens palais de Saddam Hussein, utilisés depuis par l'administration locale, ainsi que la grande Place des festivités, où les jihadistes ont pris position.

Aucun bilan de victimes n'a pu être obtenu dans l'immédiat.

Plus au nord, des dizaines de civils volontaires soutenus par les forces kurdes ont attaqué les insurgés le village de Bachir, majoritairement chiite, dans la province de Kirkouk, selon un responsable militaire.

Le ministère de la Défense a souligné que les cinq Su-25 qui viennent d'être livrés par Moscou, sur une douzaine commandés, seraient "utilisés dans les trois à quatre prochains jours" et joueraient "un rôle majeur dans les combats contre les terroristes de l'EIIL".

Les forces irakiennes ont "grandement besoin de ce genre d'appareils dans ces moments difficiles", a-t-il ajouté, en précisant qu'ils seraient conduits par des pilotes d'expérience.

Les Etats-Unis, qui se sont retirés d'Irak fin 2011 après un lourd engagement militaire, ont de leur côté déployé des drones et annoncé l'envoi de 300 conseillers militaires sur le terrain.

Le général Qassem Atta a aussi fait état d'une coordination avec les Etats-Unis "pour étudier les cibles importantes".

Dans son avancée fulgurante, l'EIIL bénéficie du soutien d'ex-officiers de Saddam Hussein, de groupes salafistes et de certaines tribus.

Ce groupe ultra-radical, qui ambitionne d'établir un califat à cheval entre la Syrie et l'Irak, est aussi engagé dans la guerre civile en Syrie où il a conquis plusieurs zones à la frontière irakienne.

Sur le plan humanitaire, les organisations internationales ont tiré la sonnette d'alarme, plus d'1,2 million de personnes ayant été déplacées en Irak depuis le début de l'année, l'EIIL ayant dès janvier pris deux secteurs majeurs de la province d'Al-Anbar.

Relayant l'appel lancé par les évêques d'Irak, le pape François a appelé les dirigeants irakiens, minés par les divisions, à tout faire pour "préserver l'unité nationale et éviter la guerre", alors que les dirigeants de l'Iran chiite et du Qatar sunnite ont promis de coopérer contre le "terrorisme".

Le président américain Barack Obama s'est quant à lui inquiété du nombre de jihadistes européens engagés dans les conflits irakien comme syrien, relevant que ces combattants aguerris n'avaient pas besoin de visa pour se rendre aux Etats-Unis.

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