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L'Argentine doit rembourser les fonds vautours avant les autres créanciers (juge)

L'Argentine doit rembourser les fonds vautours avant les autres créanciers (juge)

Un juge américain a estimé vendredi que l'Argentine ne pouvait pas rembourser ses créanciers avant de payer les fonds "vautours" qui viennent d'obtenir gain de cause dans un litige liée à la faillite du pays de 2001.

Buenos Aires a déposé jeudi plus de 1 milliard de dollars, dont une partie dans une banque américaine, afin notamment de régler une échéance à ses créanciers qui avaient accepté en 2005 et 2010 une restructuration de leur dette au prix d'une décote de 70%.

Lors d'une audience convoquée en urgence vendredi, le juge new-yorkais Thomas Griesa a qualifié cette démarche "d'illégale" et ordonné la restitution de la somme aux autorités argentines, au risque de provoquer un nouveau défaut de paiement du pays.

"Ces paiements sont illégaux et (...) ne seront pas permis par ce tribunal", a argumenté le juge qui avait déjà refusé jeudi d'accorder tout nouveau délai à l'Argentine.

Selon ce magistrat, Buenos Aires ne peut désormais plus honorer sa dette restructurée que si elle rembourse également les fonds "vautours" NML et Aurelius qui ont, eux, refusé toute décote.

Le ministère argentin de l'Economie a critiqué "une décision insolite et inédite", "le juge Thomas Griesa essaie d'empêcher que nos créanciers touchent ce qui leur est dû".

"Maintenant, dit le communiqué du ministère, le juge veut bloquer l'encaissement. En prenant cette mesure, il commet un abus d'autorité, cela ne relève pas de sa juridiction, car les détenteurs de bons restructurés ne sont pas l'objet du litige".

La Cour suprême américaine a récemment donné gain de cause à ces deux fonds spéculatifs qui réclament le remboursement --à leur valeur initiale-- des titres de dette argentine qu'ils ont rachetés à prix cassés lors de la faillite du pays.

En théorie, Buenos Aires doit commencer d'ici à lundi à leur verser 1,33 milliard de dollars, dont 832 millions pour le seul NML alors qu'il a racheté ses titres de dette pour moins de 50 millions de dollars.

Des négociations ont toutefois commencé entre les deux parties afin de tenter de trouver un compromis.

"Nous sommes au milieu d'une partie de ping-pong (...) Malheureusement, si cette bataille continue devant les tribunaux, l'Argentine fait face à un nouveau défaut de paiement", a commenté vendredi le collectif d'ONG Jubilee USA, très active sur ce dossier.

L'agence de notation Standard and Poor's avait estimé à la mi-juin que l'Argentine ne serait considérée en défaut que dans la seule hypothèse où elle ne parviendrait pas à payer ses créanciers coopératifs.

Le non-remboursement des deux fonds "vautours" ne suffira en revanche pas à lui attribuer ce statut redouté par les pays et les investisseurs, avait précisé l'agence.

Le cas argentin est suivi de près par les grands argentiers du globe qui craignent que les créanciers refusent à l'avenir tout compromis avec les Etats en difficulté, dans l'espoir de récupérer l'intégralité de leur dû.

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