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UE: Cameron veut livrer jusqu'au bout une bataille perdue contre Juncker

UE: Cameron veut livrer jusqu'au bout une bataille perdue contre Juncker

David Cameron est déterminé à livrer jusqu'au bout une bataille perdue contre Jean-Claude Juncker: il affronte vendredi ses homologues européens pour démontrer aux Britanniques qu'il ne lâche rien quand il s'agit de défendre leurs intérêts en Europe.

Au cours d'un bref dîner jeudi soir à la veille du grand jour, le Premier ministre a prévenu ses homologues que la discussion serait "rude", selon plusieurs sources européennes. Cette première réunion de travail, qui devait être consacrée aux priorités de l'UE pour les cinq prochaines années, s'est résumée à un tour de table.

"Il y aura un vote et nous verrons son résultat. Mais il est absolument vital que les gens sachent que je fais ce que je dis", a martelé M. Cameron jeudi à la BBC.

"J'ai promis que nous aurions une renégociation" des compétences de l'UE, "que nous aurions un référendum et que le peuple britannique déciderait de notre avenir européen. (...) C'est la première étape d'une longue campagne pour assurer des changements et une meilleure place pour la Grande-Bretagne en Europe", a ajouté le Premier ministre, soumis à la pression permanente des europhobes de l'UK Independence Party (Ukip), sorti grand vainqueur des élections européennes.

Sans les citer, il a taclé les Premiers ministres qui avaient exprimé leur opposition à M. Juncker, avant de s'y rallier in extremis. "Si vous défendez le point de vue que c'est la mauvaise personne, la mauvaise approche, le mauvais principe, vous maintenez vos arguments autour de la table avec les 27 autres leaders et vous insistez pour que la bonne décision soit prise", a lancé M. Cameron.

Jean-Claude Juncker, qui a toujours été hostile aux multiples exemptions exigées par les Britanniques, va remporter une victoire contre eux. A 59 ans, ce vieux routier de la politique européenne à la vision fédéraliste, ancien Premier ministre du Luxembourg et ancien patron de l'Eurogroupe, est assuré d'être désigné comme futur président de la Commission.

Malgré les critiques acerbes de David Cameron contre "l'erreur" commise selon lui par ses homologues, ils sont plusieurs à lui avoir tendu la main dès jeudi. "Nous devons faire en sorte de trouver un large terrain d'entente sur le contenu" des politiques européennes, a affirmé la chancelière allemande Angela Merkel. "Je pense que nous pouvons trouver des compromis et faire un pas vers la Grande-Bretagne", a-t-elle insisté.

Le Premier ministre conservateur finlandais, Alexander Stubb, a souhaité que les chefs d'Etat et de gouvernement fixent à M. Juncker un programme de "libéralisation" économique, "plus près de la position britannique".

Pour les tenants de l'orthodoxie budgétaire, l'enjeu est aussi de ne pas perdre l'allié britannique face à l'offensive de la gauche européenne en faveur d'une plus grande souplesse dans l'application des règles budgétaires.

Les dirigeants sociaux-démocrates, emmenés par le Français François Hollande et leur figure montante, l'Italien Matteo Renzi, avaient apporté leur soutien à M. Juncker le week-end dernier. Mais ils veulent une plus grande flexibilité dans l'application du Pacte de stabilité, pour soutenir l'investissement et la croissance.

Angela Merkel a exprimé à l'envi son refus de modifier ce Pacte, qui "fixe des règles claires et offre une multitude de possibilités de flexibilité".

Les 28 devraient donc se contenter d'une formule minimale selon laquelle "il faut utiliser les possibilités offertes par le cadre budgétaire européen actuel, pour trouver un équilibre entre la discipline budgétaire et le nécessaire soutien à la croissance", selon leur projet de conclusions.

Les dirigeants européens doivent aussi assister vendredi matin à la signature du volet économique de l'accord d'association entre l'UE et l'Ukraine, et des accords similaires avec la Géorgie et la Moldavie. Ces cérémonies, en présence du président ukrainien Petro Porochenko, sont un nouveau signe de la volonté des Européens de soutenir les autorités ukrainiennes, qui affrontent une insurrection dans l'est du pays, et d'arrimer les trois anciennes républiques soviétiques à l'UE malgré les pressions de la Russie.

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