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Festival de jazz de Montréal - «For The Record: Tarantino In Concert» (ENTREVUE)

Entrez dans l'univers musical de Quentin Tarantino
Courtoisie

Qui n’a jamais vu un film de Quentin Tarantino? Qui n’a jamais entendu cette musique ultra importante dans les œuvres du réalisateur américain qui donne souvent des bijoux de trames sonores ?

Voilà une belle occasion de se frotter de nouveau à son travail grâce au spectacle cabaret nouveau genre intitulé For The Record: Tarantino In Concert, qui sera présenté huit fois dans le cadre du Festival international de jazz de Montréal. Une belle façon de savourer autrement, l’univers de l’homme de Fiction pulpeuse et Django déchaîné. Pour en savoir plus sur le projet, le Huffington Post Québec a rencontré les acteurs-chanteurs-danseurs Rumer Willis et James Byous ainsi que le fondateur Shane Scheel.

Coups de feu à profusion, effusions de sang (quelques taches de peinture suffisent), échanges crus, monologues vulgaires, rebuffades dramatiques au pardon, duels aux couteux et aux sabres, consommation tous azimuts, scènes de danse, personnages décapants-plus-grands-que-nature et de nombreux morceaux de musique puisés dans différents films de Tarantino : Reservoir Dogs, Jackie Brown, Kill Bill, Inglourious Basterds, Pulp Fiction ou encore Django Unchained.

Le concept qui fonctionne assez bien (présenté en première canadienne mercredi soir) est également assez simple : reprendre certaines scènes fortes de des diverses productions cinématographiques de Tarantino pour les adapter au théâtre, les incarner dans de nouveaux corps d’acteurs (ils sont neuf à Montréal). Idem pour la musique interprétée par six musiciens (piano, guitare électrique, basse, batterie, saxophone et trompette) disposés sur une scène construite sur différents niveaux. Le tout étant pas mal épuré.

« Nous avons commencé à développer des concerts à Los Angeles il y a quatre ans, explique en entrevue le créateur Shane Scheel (l’autre concepteur se nomme Christopher Lloyd Bratten; le metteur en scène est Anderson Davis). La première trame sonore était d’ailleurs tirée du travail de Tarantino. Les premiers soirs de spectacle à Los Angeles ont finalement inspiré la série For the Record. Nous avons ensuite travaillé sur d’autres réalisateurs (Baz Luhrman, Martin Scorsese, les frères Coen). Le spectacle a grandement évolué selon la personne qui dirige le spectacle (huit réalisateurs/metteurs en scène jusqu’à présent). Cette année, nous avons incorporé le film Django au show de Tarantino. »

« Les scènes sont toutes imbriquées l’une dans l’autre, poursuit Rumer Willis, la fille de Bruce, l’icône hollywoodienne, et de l’actrice Demie Moore. Ça change constamment de film. Une minute on est dans Pulp Fiction et l’autre d’après on est dans Reservoir Dogs. On ne donne pas les informations concernant telle ou telle scène d’un film. Le spectateur doit faire lui-même l’effort de se remémorer l’action ou tout simplement se laisser aller dans le jeu sans se soucier d’où provient la scène. Ça permet une meilleure ambiance et un rythme plus dynamique. »

Le style et la forme

Cela dit, cette prestation fort divertissante et très rythmée, en effet, sera parfois difficile à suivre dépendamment de votre niveau de connaissance de l’œuvre de Tarantino.

« Nous avons réfléchi à savoir si le spectateur peut s’y perdre. Nous espérons juste que l’audience puisse nous suivre », lance Willis en riant.

« Nous essayons que la proposition fasse (malgré la cinquantaine de scènes traitées au total) du sens, renchérit Shane Scheel. Quentin a un style si unique. Ça aide. Dans son écriture, il nous a donné la possibilité de tout rattacher les diverses parties ensemble. Car il faut comprendre que son approche artistique est somme toute similaire d’un film à l’autre. Notre but était de créer une ligne directrice au cœur de la géniale folie de ce réalisateur, qui a vu le show trois fois. Il en parle à tout le monde! »

Les films de Tarantino sont truffés de dialogues hallucinants et de clins d’œil au cinéma. La musique, souvent puisées chez des auteurs et compositeurs des années 1950, ‘60 et ‘70. Le tout donnant un univers éclaté difficile à reproduire dans son exactitude sur scène.

« L’idée est plutôt d’offrir certains outils de base auxquels le spectateur peut s’accrocher, raconte l’acteur James Byous. Bien sûr, on utilise des fusils et quelques costumes (pensons à la robe blanche de la mariée de Kill Bill ou encore le complet-cravate de Reservoir Dogs portés par les acteurs masculins une bonne partie du spectacle) qui sont faciles à identifier. Mais c’est assez minimaliste comme approche. »

« Puisque que nous sautons souvent d’un univers à l’autres, nous interprétons différents personnages. Pour situer un rôle dans le film de Django, par exemple, je modifie la cravate et porte un chapeau, éléments qui permettent au public de comprendre mon changement de personnage », ajoute-t-il.

Malgré le fait que cette production puisse provoquer l’essoufflement, cette belle mixture de théâtre, de cinéma et de musique est à voir en raison de son énergie et de sa singularité. C’est jeune et moderne comme production.

Ne serait-ce que pour revivre les mémorables scènes de Pulp Fiction (l’overdose de Mia Wallace, le duo de danse entre celle-ci et Vincent Vega) ou encore la scène de l’oreille coupée sur les airs de la chanson Stuck in the Middle With You (du film Reservoir Dogs).

L’équipe, qui n’a joué qu’à Los Angeles, New York, au festival South by Southwest, et à Montréal, aimerait bien faire voyager ce spectacle en Europe ou en Asie.

Les représentations ont lieu à la Cinquième Salle de la Place des Arts, du 25 au 30 juin.

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