La Russie a averti mercredi qu'elle prendrait des "mesures de protection" s'il s'avérait que les accords d'association qui doivent être signés vendredi entre l'Union européenne et l'Ukraine, la Moldavie et la Géorgie nuisaient à son économie.
"Dès que les accords que nos partenaires de la zone de libre-échange de la CEI (Communauté des Etats Indépendants, ex-URSS sans les pays baltes et la Géorgie, ndlr) comptent signer avec l'UE vont entrer en vigueur, et si nous voyons que cela a des conséquences négatives sur cette zone (...), nous prendrons bien sûr des mesures de protection en toute conformité avec les règles de l'OMC (Organisation mondiale du commerce)", a déclaré le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, cité par les agences de presse russes.
"Nous voulons comprendre quelles vont être les conséquences sur notre commerce", a-t-il ajouté.
L'Ukraine, la Moldavie et la Géorgie, trois ex-républiques soviétiques, doivent officiellement signer vendredi des accords d'association avec l'Union européenne, ce qui déplaît à Moscou, ces pays sortant de son orbite.
L'Ukraine devait parapher cet accord en novembre dernier, mais le président Viktor Ianoukovitch, destitué depuis, y avait renoncé sous la pression de Moscou, déclenchant la crise qui a conduit à sa chute et au rattachement de la Crimée à la Russie en mars.
Avant la volte-face de M. Ianoukovitch, la Russie avait déjà averti qu'elle prendrait des "mesures de protection" si l'Ukraine, un important partenaire commercial de la Russie, signait cet accord.
Finalement, les nouvelles autorités ukrainiennes pro-européennes ont signé en mars le volet politique de cet accord, et doivent signer son volet économique vendredi.
Des discussions tripartites entre l'UE, Moscou et Kiev doivent avoir lieu en juillet sur les conditions d'application de ce document, selon des responsables européens.
"Nous sommes prêts (à avoir des consultations) dans n'importe quel format", a assuré M. Lavrov.
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