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Ukraine: les rebelles abattent un hélicoptère militaire en dépit de la trêve

Ukraine: les rebelles abattent un hélicoptère militaire en dépit de la trêve

Des discussions tous azimuts devaient se multiplier mercredi pour tenter de sauver la trêve en Ukraine, menacée par l'attaque d'un hélicoptère de l'armée régulière par des séparatistes prorusses, qui a fait neuf morts.

Les présidents ukrainien Petro Porochneko et russe Vladimir Poutine devaient évoquer la situation mercredi lors d'une conférence téléphonique à laquelle participeraient aussi la chancelière Angela Merkel et le président français François Hollande.

Mardi, le vice-président américain Joe Biden s'est entretenu avec M. Porochenko, soulignant la nécessité "d'avoir des observateurs sur place qui constatent les violations du cessez-le-feu" et de "mettre un terme à la fourniture d'armes et de militants venus de l'autre côté de la frontière" avec la Russie, a rapporté la Maison Blanche.

Selon la porte-parole du Département d'Etat, Jen Psaki, les "efforts visant à une désescalade des tensions en Ukraine" vont également s'inviter à une réunion de l'Otan à Bruxelles, où est arrivé mardi soir M. Kerry, avant de se rendre à Paris.

L'attaque de l'hélicoptère est un coup porté aux espoirs du président Porochenko, soutenu par ses alliés occidentaux, de mettre fin à une insurrection séparatiste menaçant l'unité de cette ancienne république soviétique et dont les combats ont fait depuis avril plus de 400 morts.

Petro Porochenko "n'exclut pas de mettre fin au cessez-le-feu avant son expiration prévue parce qu'il est constamment violé par des rebelles qui sont contrôlés par l'étranger", selon un communiqué de la présidence ukrainienne, qui pointe clairement du doigt la Russie.

L'attaque a également été évoqué par le président Barack Obama et le Premier ministre britannique David Cameron lors d'un autre entretien téléphonique.

Les deux responsables "ont convenu que, dans le cas où Moscou ne prenait pas de mesures immédiates destinées à apaiser la situation dans l'Est de l'Ukraine, les Etats-Unis et l'Union européenne" imposeraient de nouvelles sanctions à la Russie, selon des propos dont la présidence américaine se fait l'écho.

Plus tôt mardi, Washington avait salué la décision de Vladimir Poutine de demander au Parlement russe de lever l'autorisation d'intervenir militairement en Ukraine, tout en maintenant ses menaces de sanctions.

L'autorisation de recours à l'armée, motivée officiellement par la nécessité de défendre les citoyens russes en Ukraine, avait contribué en mars à l'escalade de la tension, alors que la Russie avait massé des dizaines de milliers d'hommes pour des manoeuvres près de sa frontière avec ce pays, et s'était rattaché la Crimée.

Vladimir Poutine a par ailleurs appelé à prolonger le cessez-le-feu provisoire au-delà de vendredi.

Mais la destruction en vol d'un hélicoptère militaire par des rebelles près de Slaviansk, l'un des bastions rebelles, souligne que la désescalade est encore loin. Selon le porte-parole de l'armée, deux autres soldats ukrainiens ont été tués dans d'autres attaques rebelles mardi.

Au total, les affrontements entre l'armée ukrainienne et les rebelles prorusses ont fait 423 morts, civils et militaires, entre le 15 avril et le 20 juin, a indiqué mardi Ivan Simonovic, secrétaire général adjoint de l'ONU aux droits de l'homme.

Lundi, Olexandr Borodaï, le chef de la république autoproclamée séparatiste de Donetsk, l'un des bastions des insurgés prorusses, avait fait volte-face en annonçant son accord pour un cessez-le-feu jusqu'à vendredi matin et pour l'ouverture de négociations avec les autorités de Kiev. Aucun autre chef rebelle n'a fait part de son ralliement à Olexandr Borodaï.

Le président Porochenko avait ordonné vendredi à ses troupes un cessez-le-feu d'une semaine pour permettre aux rebelles de désarmer. Mais les insurgés, qui ont revendiqué leur indépendance dans deux régions russophones industrielles de sept millions d'habitants, avaient rejeté ces conditions en estimant qu'il ne s'agissait que d'un "stratagème".

Leur annonce surprise avait renvoyé la balle dans le camp de Petro Porochenko, qui a toujours dit ne pas discuter avec ceux qui ont "du sang sur les mains", sans toutefois nommer directement ceux qu'il ne voulait pas voir à la table des négociations. Moscou y voyait une référence aux principaux chefs rebelles prorusses.

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