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Pakistan : des tirs sur un avion de ligne font un mort et deux blessés

Pakistan : des tirs sur un avion de ligne font un mort et deux blessés

Une passagère a été tuée et deux stewards blessés par des tirs d'inconnus sur un avion de ligne qui allait atterrir à Peshawar, dans le nord-ouest du Pakistan où les talibans ont promis de venger l'offensive militaire lancée contre eux il y a dix jours.

L'appareil de la compagnie publique Pakistan International Airlines (PIA) en provenance de Ryad avec plus de 170 passagers à bord, a été attaqué mardi soir peu avant minuit alors qu'il était en phase d'approche, a déclaré un porte-parole de PIA, Mashud Tajwar.

Il se trouvait alors à une altitude comprise entre 50 et 150 mètres selon M. Tajwar, et non 1.500 comme l'avait au départ affirmé la police. La catastrophe a été évitée de peu grâce au sang-froid du pilote "qui est parvenu à poser (l'appareil) sans encombres", a expliqué à l'AFP un haut responsable policier, Najeeb Ur Rehman.

Mais "une passagère et deux stewards ont été blessés, et la passagère est décédée par la suite à l'hôpital", a précisé M. Tajwar.

L'attaque n'était pas revendiquée en milieu de matinée, mais les regards se tournaient vers les rebelles talibans, qui ont promis de sanglantes représailles après le lancement il y a dix jours d'une opération militaire dans leur bastion tribal du Waziristan du nord.

Ils y ont notamment mis en garde des entreprises internationales et les compagnies aériennes, leur conseillant de mettre fin à leurs activités ou d'en subir les conséquences.

Huit balles de kalachnikov ont été tirées sur l'avion alors que celui-ci se trouvait à quelque 5 km de l'aéroport, et l'ont atteint au niveau de la queue, selon un premier rapport balistique cité par Muhammad Faisal, un haut responsable de la police de Peshawar.

La police de Peshawar a lancé une chasse à l'homme pour tenter de trouver les assaillants aux alentours de l'aéroport, entouré de faubourgs populaires labyrinthiques d'où il peut être facile d'ouvrir le feu sur des appareils en approche.

Les vols de l'aéroport international de Peshawar ont été brièvement suspendus, avant de reprendre normalement, ont indiqué PIA et l'Aviation civile pakistanaise.

Mardi également, les autorités avaient recensé le premier attentat suicide rebelle au Waziristan du Nord depuis le lancement de l'opération visant à y éradiquer les repaires des combattants islamistes talibans et d'Al-Qaïda, qui en avaient fait ces dernières années leur principal sanctuaire au Pakistan.

L'attentat, qui a fait trois morts -- deux soldats et un civil selon l'armée -- a été revendiqué par Ansar-ul-Mujahedin, une faction des talibans. Le groupe a promis de nouvelles attaques.

Avant l'attentat de mardi, l'armée pakistanaise n'avait rencontré que très peu de résistance des rebelles dans cette offensive attendue de longue date par les alliés d'Islamabad, dont Washington et Pékin.

Selon des sources concordantes, la grande majorité des combattants islamistes locaux et étrangers, cible prioritaire de l'offensive, avaient déjà quitté la zone avant son déclenchement, passant notamment dans l'Afghanistan voisin, comme nombre de civils.

L'armée affirme avoir à ce jour tué plus de 300 personnes qu'elle présente comme des rebelles islamistes, un bilan impossible à confirmer de source indépendante.

Les bombardements ont provoqué l'exode de plus de 470.000 Waziris du nord sur une population estimée à entre 500.000 et un million de personnes. La plupart se sont réfugiés dans la ville voisine de Bannu, mais d'autres ont fui vers l'ouest et passé la frontière afghane.

Le Programme alimentaire mondial (PAM) de l'ONU a commencé lundi à distribuer de l'aide alimentaire aux réfugiés de Bannu, dans un contexte de tensions nourries par le soudain afflux dans la ville de centaines de milliers de réfugiés ces dernières semaines, et par les difficultés à leur apporter toute l'aide dont ils ont besoin.

Environ 500 personnes ont bloqué mardi un grand axe routier vers Bannu et jeté des pierres sur les forces de sécurité pour protester contre la lenteur de l'acheminement de l'aide. Les policiers et les soldats ont tiré en l'air pour les disperser, a constaté un journaliste de l'AFP.

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